Chapitre 47 : une nouvelle menace

9 0 0
                                    

Pendant une seconde, nous avons l'impression que le phénomène cesse. Le calme revient sur l'AIR-PET-CET et le silence envahit à nouveau la nuit sombre. Tout cela ne constituait peut-être qu'un cas unique. Camille me questionne d'ailleurs à ce sujet.

— Qu'est-ce que c'était ? Tu crois que c'est dangereux ?

Malheureusement, je n'en ai aucune idée.

— Je ne sais pas, mais ça ne me dit rien qui vaille...

Les faits viennent contredire notre désir de phénomène solitaire. Un nouveau coup de tonnerre retentit et le sol tremble à nouveau. J se met alors à hurler et avance une hypothèse farfelue.

— C'est un tremblement de mer ! Tous aux abris.

Pour ma part, je refuse de sombrer dans la psychose. Je ne dis rien mais quitte le laboratoire du docteur Do Nal Treum en courant. Je gagne l'extérieur et observe la nuit sombre. Elle ne l'est plus tant que ça. De ce côté visible du navire, je vois des dizaines et des dizaines de lumières puissantes qui ponctuent la surface noire de l'océan. On dirait des lucioles ou les étoiles par un ciel nocturne étoilé, mais il n'en est rien. La vérité est terrible. Toutes ces lueurs représentent autant de navire en train d'assiéger l'AIR-PET-CET !

Je sens Camille me rejoindre, puis tous les autres. Je ne vois pas Do Nal Treum avec eux. Je me demande ce qu'il est devenu.

— Où est le docteur ?

Camille sourit.

— Ligoté dans sa bibliothèque. Lui non plus, personne ne l'entendra crier. Son confinement n'est pas près de s'arrêter. Que se passe-t-il ?

Camille laisse son regard erreur sur le paysage constellé de lueurs.

— L'AIR-PET-CET est attaqué par une flotte.

Je sens sa peur.

— On nous a retrouvés ?

— Non. Ça n'a sans doute rien à voir avec nous.

— Et ces tremblements ?

Ils persistent et s'intensifie, ainsi que des grondements, du tonnerre et des éclairs. A s'y méprendre, ça aurait pu ressembler à un orage d'une terrible violence.

— Des coups de canon. Les agresseurs tirent sur l'AIR-PET-CET.

Soudaine, comme pour confirmer mes propos, on allume les hauts parleurs du navire. Ils grésillent, comme si on procédait à des réglages, puis une voix compréhensible bien que hachurée et pleine de parasite résonne sur tous les ponts de l'île flottante.

— A tous les citoyens de l'AIR-PET-CET, ceci est un message de l'UHESSA. Vous Armateurs ont été jugés coupable de crimes contre l'humanité. Notre flotte est présente pour vous libérer de vos tyrans. Telle est notre voie perpétuelle : libérer le monde des dictatures et libérer les peuples. Vos Armateurs nous ont trop souvent nargués. L'heure est venue de mettre un terme à leurs agissements. Notre armée de libération prend désormais le contrôle de votre cité flottante. Vous êtes désormais sous le coup de notre autorité. N'ayez pas peur, nous sommes là pour vous libérer de l'oppression. Vous êtes enfin soulagés d'un fardeau sur vos épaules.

Le grésillement revient puis disparaît. Les hauts parleurs se taisent. Près de moi, je sens que J reste en plein stupéfaction.

— De quel droit osent-ils faire une chose pareille ?

Ma réponse ne plaira pas.

— Du droit du plus fort.

Camille a alors une remarque pertinente.

— Vous pensez que ça a un rapport avec notre mutation. Elle vient d'ici après tout, et le maître de l'UHESSA a tenu des propos particulièrement virulent contre nous.

L'hypothèse tient la route mais nous ne pouvons pas la vérifier. Pour l'instant, nous n'avons plus rien à faire à bord. Nous devons quitter AIR-PET-CET. Avec un peu de chance, nous pouvons nous faufiler vers notre point de fuite. Si le message de l'UHESSA a été diffusé dans les hauts parleurs, ça signifie que des troupes ennemies ont pu débarquer et prendre possession d'une station-relais. Les défenseurs seront sans doute très occupés, trop pour se préoccuper d'une bande de fuyards.

Nous décidons alors dequitter le Solarium par les toits, afin de regagner notre aviso. Les tirs decanons se poursuivent, des deux bords. Nous devons faire vite car bientôt leshautes façades extérieures subiront des dégâts terribles. Nous n'avons pasl'intention de sombrer avec ce rafiot !


A suivre dans le chapitre 48 : pour la vie.

Les ConfinésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant