Nobody's Better

#60

« Baby, I've tried but I can't, I've tried
Cause I'm in love with these bitches
Too drunk, had a threesome
They done caught me on cam and got pictures »

La sonnerie de mon téléphone me fit sortir de mon profond sommeil en douceur. Mais à peine avais-je entièrement ouvert les yeux, que je pris conscience que je n'étais pas chez moi. Mon hospitalisation a dû vraiment être intense pour que j'oublie que j'avais décidé de dormir chez Chris.

Tout ce dont je me souvenais, c'est qu'on était rentré et il était ressorti directement pour aller acheter à manger. Il m'avait laissé seule pendant ce temps, mais les quelques minutes que je comptais passer à me reposer dans sa chambre d'ami s'étaient finalement transformées en une nuit complète.

Mon premier réflexe fut d'éteindre mon réveil, avant qu'il l'entende accidentellement. S'il apprenait que j'avais mis une de ses chansons en sonnerie, il allait plus me laisser respirer.

Après m'être étirée, je me levai et fixai la fenêtre. Même si je n'avais pas vraiment de séquelle de mon overdose, mon médecin m'avait conseillé de rester chez moi aujourd'hui, histoire de reprendre des forces. Je comptais donc suivre à la lettre sa recommandation.

Je pris quelques vêtements dans l'armoire parmi ceux que j'avais laissé chez lui il y a quelques mois. En passant à côté de sa chambre pour aller dans la salle de bain, je remarquai que Chris n'était pas dans son lit.

Après avoir pris une douche rafraîchissante, je me rendis au salon mais je constatai qu'il ne s'y trouvait pas. Il n'était pas non plus dans son studio d'enregistrement. Je me dirigeai alors vers la terrasse et je le trouvai enfin, en train de placer des chaises en face de la table sur laquelle il y avait un petit-déjeuner copieux. Crêpes, croissants, brioches, viennoiseries, céréales, oeufs, bacon...Tout était au rendez-vous.

Moi - Wooow...Je m'attendais pas à tout ça.

Chris - C'était prévisible pourtant. À défaut d'avoir manqué le repas d'hier soir, t'auras au moins le mérite de bien commencer la journée.

Moi - La journée ? Avec tout ça, j'ai carrément de quoi vivre confinée pendant deux mois.

Chris - Ou nourrir trois générations. Profite.

On s'installa face à face et on entama la dégustation de ce petit-déjeuner. J'ai toujours apprécié les petits moments où je mangeais avec lui, que ce soit à la maison ou dehors, car c'était toujours pendant ces moments qu'on rigolait le plus en se racontant nos vies.

Chris - T'as passé une bonne nuit sinon ?

Moi - Franchement oui. Entre les lits inconfortables des hôpitaux et ceux d'ici, y'a vraiment un monde.

Chris - C'est évident, même si j'espère n'avoir jamais l'occasion de comparer.

Moi - T'as jamais été hospitalisé ?

Chris - Jamais. Vu toutes les conneries que j'ai faites depuis ma naissance, j'peux dire que j'ai vraiment été chanceux.

Moi - Quel homme.

Il afficha un petit sourire, le genre de sourire que je pourrais passer des heures à contempler. Il faisait preuve de tellement d'attention envers moi depuis hier, et dire que cela me laissait indifférente serait un mensonge. Ça faisait un mois et demi que je n'avais pas reçu ça.

Mais le break avait pris fin hier.

Au vu des circonstances, on n'avait pas encore abordé le sujet. Je pense qu'il se souciait plus de ma santé que de notre relation à cet instant, et que par conséquent, il n'évoquerait pas cette problématique de sitôt. J'estimais donc que c'était mon rôle de le faire.