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- Veuillez patienter ici s'il vous plaît.

Je m'assis à la table en question et le surveillant qui m'avait accompagnée quitta aussitôt la salle de visite. La première chose que j'ai faite a été de balayer la salle du regard. Bien qu'on était seulement en fin de matinée, une vingtaine de tables étaient déjà occupées par des personnes venues rendre visite à leurs proches incarcérés.

Pendant ces longues minutes, je n'ai fait que regarder les gens autour de moi. Il y avait vraiment des hommes de tout âge et de toute appartenance ethnique. Sauf que dans le système carcéral, ils avaient vraisemblablement la même valeur aux yeux des gardiens et des autorités.

Une valeur insignifiante.

Une discussion ordinaire avec leurs proches qu'ils auraient négligé dans le monde extérieur semblait valoir de l'or enfermé entre quatre murs. Certains détenus affichaient leur meilleur sourire face à leur femme, d'autres pleuraient de tristesse en revoyant leurs enfants et certains paraissaient drôlement bavards en parlant à leurs amis.

À ce moment, je n'en voulais plus du tout à ma mère d'avoir refusé qu'on lui rende visite pendant ses trois années de détention. Elle savait que cette situation allait me détruire psychologiquement, et c'est aujourd'hui que je réalisais qu'elle avait agi ainsi pour me protéger.

Cela faisait dix minutes que je patientais, lorsque j'entendis un bruit d'ouverture de porte. En levant les yeux, le rythme de mon cœur augmenta en apercevant Offset marcher jusqu'à ma table, menotté, avec le même surveillant que tout à l'heure. J'avais tellement attendu ce moment, c'était comme une délivrance.

Une fois arrivé devant la table, il s'assit et le surveillant prononça sur un ton ferme « Pas de contact physique » avant de s'éloigner et de nous laisser en tête à tête.

Offset - Ça faisait longtemps que je t'avais pas vu afficher un tel sourire.

Moi - Peut-être parce que ça faisait longtemps qu'on s'était pas vu.

Offset - Ravi d'apprendre que j'suis la personne la plus divertissante de ton entourage.

Moi - C'est pas bien de mentir.

Il fit un petit sourire alors que je le fixais de manière insistante. Les mots ne pouvaient pas décrire à quel point j'étais heureuse de le revoir. Et une chose est sûre, je comptais bien profiter au maximum de ces 45 minutes pour échanger au maximum avec lui.

Offset - Alors, le monde extérieur ça dit quoi ?

Moi - Rien n'a changé, toujours aussi détestable.

Offset - Même l'académie ?

Moi - Aucune idée, j'y suis pas vraiment retournée.

Offset - T'es sérieuse là ?

Moi - Détends toi, c'est pas comme si j'avais pas essayé. J'ai fait l'effort d'y retourner, mais j'ai pas tenu deux jours.

Offset - C'est parce que tu laisses cette enflure avoir un contrôle sur toi, et au fond il demande que ça.

Moi - C'est pas seulement à cause de Shayaa. Je suis malade depuis plusieurs semaines et mon médecin m'a conseillé de rester chez moi jusqu'à ce que mon état s'améliore.

Offset - T'as quoi ?

Moi - J'ai fait une intoxication alimentaire.

Offset - Ok. La vérité maintenant.

Moi - Pardon ?

Offset - Me prends pas pour un con. J'ai fait plein d'intoxications alimentaires dans ma vie et ça m'a jamais pris plus de trois jours pour m'en remettre.

Nobody's BetterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant