[Dans la vie, chaque détail est important. Dans sa vie monotone, ces détails l'étaient d'autant plus. Surtout les regards...]
Comme à mon habitude, je fais ma petite visite matinale à Ryder. En souriant, j'entre dans sa chambre et le salue, avant de lui demander de prendre place sur son lit. Je lui fais quelques remarques qui me viennent à l'esprit avant de lui faire son injection.
- Est-ce que tes journées se passent bien, Ryder ?
- Pourquoi ça irait mal ? rétorque-t-il.
Mais où est passé mon Ryder qui répondait par des réponses développées ?
- Tu sais, en général on répond par oui ou par non, pas par une autre question.
- Je m'en fous des règles, je les brise.
- Brise les règles, mais prends au moins la peine de me répondre. Je veux savoir si tout va toujours aussi bien avec ton traitement.
- Oui.
- Merci pour ta réponse. Tu ne veux pas sortir à nouveau ? Avec moi dans la cour cet après-midi, par exemple.
- Pourquoi sortir ?
Il m'exaspère au plus haut point quand il est comme ça. Le Ryder qui se montre très rebelle en n'étant pas disposé à avoir une véritable discussion est presque insupportable. Je préfère quand il prend le temps de m'écouter, de répondre à mes questions par de vraies réponses construites.
Je ne réponds pas et scotche le petit bout de coton sur son bras, étant donné qu'il n'y a plus de liquide dans la seringue. Je lui embrasse la joue comme à mon habitude puis me relève. On va finalement opter pour la force.
- Je veux te voir dehors à seize heures, dis-je finalement. Rejoins-moi au bureau ou je viendrai te chercher.
Mon ordre semble lui déplaire puisqu'il se met à grogner. Je le salue et ouvre la porte avant de sortir. Pendant toute la journée, je m'occupe du mieux que je peux. Alexandra m'a demandé de l'aider à ranger tous les papiers dans le bureau de Carter, puisque la police a réquisitionné tout ce dont ils avaient besoin. Nous accueillons un nouvel adolescent au sein de l'hôpital psychiatrique, et Alexandra me surprend en me disant qu'il est mon nouveau patient à charge.
- Josh est atteint de dysmorphophobie, explique Alexandra. Il a accepté de venir ici, en pensant que nous pourrions l'aider avec ses problèmes d'imperfection. Tu vas superviser son séjour ici en l'aidant du mieux que tu peux, pour faire toi-même sa psychothérapie. Je sais que c'est la première fois que tu feras ça toute seule, mais je suis certaine que tu vas y arriver. À ce que j'ai compris, tu as déjà assisté à des séances d'observation avec Sophie. Tu sais déjà comment ça fonctionne, mais tu vas apprendre plus en profondeur avec elle et moi. Je serai là pour voir tout ce que tu fais, pour t'aider et te conseiller. Tu te sens capable de faire tout ça ?
La dysmorphophobie est une maladie dans laquelle les gens se trouvent toujours des défauts, qui peuvent se révéler imaginaires. La personne ressent beaucoup de stress et va même se retirer de la vie sociale, puisqu'elle n'osera plus sortir à cause de son défaut, voulant le cacher à tout prix.
Voir qu'Alexandra me fait autant confiance dès son arrivée me rend plus que joyeuse. Je n'ai pas fait grand-chose en un an de stage. J'ai fait les traitements des jeunes, ne m'occupant jamais des adultes et je n'ai jamais appris à faire des séances de psychothérapie moi-même. Je suis vraiment enthousiaste à l'idée d'apprendre plein de nouvelles choses.
- Si vous m'aidez, je suppose que je vais pouvoir y arriver. Merci, vraiment. J'étais loin d'en faire autant avec Carter.
- Tu n'as plus que trois ans pour tout apprendre sur le terrain. C'est le bon moment pour te former entièrement !
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Eyes in Eyes
RomanceL'histoire d'amour d'une psychiatre et de son patient. *** Denasia est stagiaire dans un hôpital psychiatrique. De nature douce et altruiste, elle se dévoue corps et âme pour ses patients qu'elle désire aider plus que tout au monde. Son quotidien ba...