Chapitre 48 💉

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Je suis enfin de retour chez moi après une longue semaine et demie à l'hôpital. Ça fait du bien de retrouver ma maison, mon chez-moi, où je peux m'occuper comme je le souhaite. Malheureusement, je ne dois pas du tout faire d'efforts comme m'a dit le médecin alors je dois rester dans mon lit, sur ordre de Ryder et sur l'ordre du reste de la famille également.

Je veux tout faire pour garder mon bébé, mais c'est quand même dur de rester sans bouger. Et ça ne fait que sept jours que je suis dans cette chambre... Je sens que cette grossesse va être très longue. Ryder m'envoie un message toutes les heures voire toutes les demi-heures pour vérifier que je vais bien. Au début, il a voulu arrêter de travailler pour veiller sur moi, mais j'ai refusé. De toute façon, Jelena veille beaucoup sur moi dès qu'elle revient. Encore une fois, j'ai l'impression d'être sa petite sœur, je devrais être celle qui l'épaule.

Avec ça, j'ai retrouvé une occupation que j'avais abandonné avec mon travail : la lecture. Lorsque je ne dors pas, je lis. Mais bon, ce n'est pas parce que j'ai retrouvé une occupation que je ne m'ennuie pas pour autant. Heureusement que j'ai une télé dans ma chambre pour regarder des séries quand je me lasse de la lecture. Je fais tout ce que le médecin me recommande à la lettre comme manger sain et ne pas boire de café (ce qui n'est pas très compliqué pour moi qui déteste le café).

Au bout d'un an à refumer, Ryder a décidé d'arrêter. Même si c'est moi qui ne dois pas en consommer, il ne veut prendre aucun risque. Il n'arrive pas à arrêter directement, mais il diminue fortement sa consommation petit à petit. Ça me fait plaisir qu'il veille à notre santé de cette manière.

C'est justement le moment pour lui de faire son entrée. Il entre directement dans la maison, puisque je ne peux pas trop me lever. Bon bien sûr, je me lève beaucoup pour aller aux toilettes, mais j'évite de rester debout trop longtemps. Je reste dans mon canapé ou dans ma chambre, selon mes envies. Bien souvent, on me fait des réserves de nourriture à mes côtés pour que je mange et reste hydratée, sans pour autant me lever. On m'a même installé un mini-frigo dans ma chambre, pour mon plus grand plaisir.

Ryder met plusieurs minutes à venir dans ma chambre, signe qu'il vient de voir Gift sur son chemin. Il me fait un grand sourire et s'assied sur mon lit. Il m'embrasse doucement puis me détaille du regard.

- Tout va bien ? demande-t-il comme chaque jour.

Je hoche positivement la tête, parce que c'est le cas. Nous sommes toujours quatre en un alors tout va pour le mieux. Et même si je suis alitée, ça ira toujours bien tant que je porte trois enfants en moi.

- Ça va, oui.

- Ta journée n'a pas été trop longue ?

- Un peu, mais je m'y habitue.

Il hoche la tête à son tour puis regarde par la fenêtre. Il semble très pensif aujourd'hui, je me demande ce qui se passe dans sa tête. Je noue mes doigts avec les siens et il reporte son attention sur moi.

- J'ai pensé à quelque chose quand je travaillais. J'aimerais avoir ton avis.

- Oh eh bien dis moi.

- Tout d'abord, je veux veiller sur toi un maximum ces temps-ci, je pense que tu l'as remarqué. Vivre dans un endroit tous les deux me semble une bonne idée. Dans tous les cas, on doit accueillir plusieurs bébés, il nous faut bien un endroit pour vivre tous ensemble. Pourquoi on ne chercherait pas une grande maison pour fonder notre propre famille à nous ?

Mes yeux s'ouvrent en grand sous la surprise. Je ne m'attendais pas à cette demande maintenant, même si je savais qu'on finirait par habiter ensemble avant la fin de ma grossesse.

- Vivre sous le même toit, tous... Tous les deux ?

- Ça fait un an et demi qu'on est ensemble tous les deux et on sait tous les deux que tu es la femme de ma vie. On est toujours chez nos parents, mais on doit bien quitter le nid familial un jour ou l'autre, parce qu'on grandit, on est des adultes et futurs parents maintenant. Je pense que c'est le bon moment pour faire nos cartons, parce qu'on s'apprête à accueillir du petit monde, et c'est pas rien trois enfants, ça prend de la place. Chaque week-end on va chez l'un ou chez l'autre, mais c'est tous les jours que je veux veiller à ta santé, tous les jours que je veux voir ton bidon prendre du volume. Je veux rentrer dans une maison que j'appelle mon chez-moi, où je rejoindrai ma femme et mes enfants pour contruire les meilleurs souvenirs qui soient rien qu'en passant quelques instants avec eux. Je veux qu'on construise notre maison de famille où on fera tout pour se sentir bien, où on pourra préparer les chambres des enfants pendant le reste de ta grossesse.

Alors que je le regarde, je réfléchis à tout ce qu'il me dit. Ce serait plus simple pour tous les deux, c'est vrai. Et dans tous les cas, on doit forcément avoir un chez-nous un jour ou l'autre. Sa petite déclaration me touche complètement, réchauffant mon cœur, et je me rends compte de l'ampleur de cette décision.

- Ouais, je trouve que c'est plutôt une bonne idée, ça me ferait plaisir aussi qu'on ait notre maison à nous pour accueillir les triplés et vivre tous les deux. Mais tu penses que c'est vraiment le moment pour ça ? Je veux dire, je ne peux pas bouger alors je ne me vois pas faire un déménagement maintenant.

- Peu importe ta condition physique du moment. Tu vas continuer à te reposer comme tu le fais déjà, c'est tout ce que je te demande. On fera appel à la famille, ils vont nous aider à faire le déménagement. On a plus qu'à se rendre en banque pour savoir à peu près combien on aura d'argent pour trouver une maison. Ça te va ?

- Oui ça me va. Mais je ne veux pas rester les bras croisés à rien faire !

- Mais tu le dois bébé, tu dois te reposer. Pour ces trois-là, dit-il en posant la main sur mon ventre. On trouvera de quoi t'occuper sans trop bouger.

- Bon d'accord, si tu le dis.

- Oh d'ailleurs, attends je reviens.

Il part de ma chambre et sort de la maison. J'attends quelques minutes avant de le voir revenir avec un tote bag qu'il me donne.

- Pendant que j'étais en pause j'ai appelé un libraire du coin. La dame a préparé quelques livres du même genre que ceux que tu lis. Je sais pas si... Ça te plaira mais voilà.

J'ouvre le sac et vois une dizaine de livres, ce qui me fait sourire. Je le prend dans mes bras et l'embrasse.

- Merci Ryder, t'es un amour !

- C'est rien t'en fais pas.

- C'est le genre d'attentions chez toi qui me font fondre.

Et c'est complètement vrai. Ces choses simples sont de réelles attentions qui me font vraiment plaisir. Et tout particulièrement en ce moment, parce qu'il est là pour moi comme il le peut. Mais ça reste tellement mignon ! Ce cœur en guimauve caché sous sa carapace d'homme fort et dur, c'est pour ça que je l'aime...

- On commence nos recherches ?

Je réponds positivement et il part chercher mon ordinateur sur mon bureau pour me le donner. J'entre mon code pendant qu'il vient prendre place à mes côtés. Je me pose contre son torse et on se rend sur le site d'une agence immobilière. Au final, on passe une bonne heure à déterminer ce qu'on recherche vraiment et une autre heure pour trouver des maisons qui nous intéressent. On a au moins un peu pu voir les prix dans la ville, et savoir combien ce serait idéal d'avoir.

On décide que j'appellerai dès demain les banques, alors je pose mon ordinateur sur ma table de chevet. Je m'allonge contre le torse de Ryder où il caresse doucement mes cheveux.

- Tu nous vois toi et moi avec des petits mélanges de nous deux courir tout nus dans une maison ?

Je lâche un rire en essayant d'imaginer la scène.

- Pourquoi nus ?

- Je sais pas, c'est déjà arrivé à ma mère quand on était petits. Elle avait toujours du mal à nous faire prendre notre bain, on s'enfuyait tour à tour du coup.

- Ça ne m'étonne même pas ! Eh bien malgré les gènes des Reyes, j'espère que ce seront de vrais Hill.

- Pourquoi des Hill ? Des Reyes à fond c'est mieux.

- Parce que les Hill sont plus faciles à gérer que les Reyes.

- Seul l'avenir nous dira ça. Mais je parie sur le côté Reyes.

- Je parie Hill.

On se serre la main pour conclure notre pari en riant. Il m'embrasse doucement et je soupire d'aise.

- Bientôt on sera dans notre lit, dans notre maison bébé. Je te le promets.

- J'aime bien cette promesse.

Eyes in EyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant