Chapitre 17 💉

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J'ai presque fini ma journée, pour mon plus grand plaisir. On est vendredi et il est seize heures. Je suis posée sur le bureau en train de rentrer des informations dans l'ordinateur comme me l'a demandé Alexandra, en attendant la délivrance. Prendre un peu l'air me fera le plus grand bien.

Alexandra passe à toute vitesse devant moi et s'exclame :

- De la visite, Denasia ! Je te laisse t'en charger.

Avant que je ne comprenne le sens de ses paroles, elle disparaît dans un autre couloir. Cette femme déborde d'énergie, c'est dingue ! Je l'apprécie beaucoup et je sais que c'est réciproque. Je hausse les épaules et attends les visiteurs. Je continue à faire ce dossier en attendant.

Si vous vous demandez, je m'occupe toujours de Ryder. Mais à chaque fois, il tente de m'avoir, avant même sa sortie. Puisque je suis à ses côtés lorsque je lui fais une injection, c'est plus facile pour lui de m'attraper. Malgré tout, j'arrive encore à lui résister même si l'attraction est forte.

Les visiteurs arrivent enfin et appuient leurs coudes sur le comptoir pour me regarder. Et je découvre avec surprise les frères de Ryder. Et s'il était l'un des deux présents devant moi ? Non... Ryder a les cheveux plus sombres que ces deux-là. La ressemblance est vraiment frappante, c'est dingue. Je revois Ryder lorsqu'il voulait sortir, il s'est mis dans la même position qu'eux.

- Alors c'est toi la fille qui fait perdre la tête à notre frère, commence l'un des deux.

J'ouvre grand les yeux. Mais ça ne va pas de dire ça alors qu'Alexandra pourrait débarquer à n'importe quel moment ? Je mets mon doigt devant mes lèvres pour mimer le silence.

- Pas très bavarde, commente le second.

- Si quelqu'un entend la phrase que vous venez de dire, je risque de me faire renvoyer d'ici, soupiré-je. Je vous emmène voir Ryder ?

- Qui a parlé de voir Ryder, Barbie ? On vient te voir toi.

Comme si ça ne suffisait pas que Ryder m'appelle Blondie, il fallait que son frère m'appelle Barbie. C'est le premier qui a pris la parole qui m'appelle comme ça. Comment s'appellent ces deux là, en plus ? On les appelle Ryder numéro deux et Ryder numéro trois ?

- Je n'ai pas le droit de recevoir de visite sur mon lieu de travail, alors soit vous rejoignez la chambre de votre frère, soit vous attendez que je finisse dehors.

- Pas le droit d'avoir un copain, pas le droit d'avoir de la visite, dis-moi poupée, tu as le droit de respirer ici ?

Et voici le dernier qui m'appelle poupée maintenant... Mais qu'est-ce qu'ils ont, ces trois-là ? Je soupire longuement, je ne suis pas sortie de l'auberge si je dois supporter trois versions de Ryder. La liste des interdictions est longue, c'est vrai, mais c'est génial de travailler dans cet endroit.

- J'ai le droit d'avoir un copain, juste pas l'un de mes patients. Est-ce que vous allez vous décider ?

Ils me regardent tous les deux longuement, sans parler. C'est limite flippant de me faire autant épier du regard. Ils se regardent entre eux par la suite avant de discuter comme si je n'étais plus là.

- Moi je l'aime bien, Barbie. Et je suis sûr qu'elle est moins désagréable qu'elle paraît là, maintenant.

- Bah bien sûr qu'elle doit être plus agréable généralement ! Sinon elle saurait pas calmer Ryder. En plus il a fait un bon choix, pas mal jolie la poupée.

Et ils continuent comme ça encore plusieurs minutes. Je décide de me lever, et comme j'avais estimé, ils n'ont même pas remarqué mon geste. Je vais dans le couloir de Ryder et rejoins sa chambre. J'ouvre la porte sans prévenir et vois qu'il est à sa fenêtre.

- Ryder, est-ce que tu peux venir voir tes frères s'il te plaît ? soufflé-je.

Il se tourne vers moi, tout souriant. Bien sûr qu'il a fait exprès de les appeler.

- J'ai quoi en échange si je t'aide, moi ?

C'est une blague, j'espère ? Il me fait du chantage en plus ? Mais comment vais-je faire pour me débarrasser des frères Reyes ?

- Ce sont tes frères !

- Ouais, et ils sont venus te voir, pas moi.

- Ryder !

Il avance dans ma direction et donne un coup de pied dans la porte pour la refermer avant de se poser face à moi.

- Denasia.

Il fait un pas de plus dans ma direction et je recule. Malheureusement, je rencontre vite la porte, ne pouvant pas aller plus loin.

- Embrasse-moi, ou reste coincée avec moi pour ne pas les voir. Dans le deuxième cas, tu ne m'embrasseras pas qu'une fois.

Il est en train de me piéger. En fait, je n'ai pas le choix, je ne peux que l'embrasser. Je le foudroie du regard, il n'a pas à me forcer même si j'en meurs d'envie. Il sait que je ne peux pas le faire, mais il sait que j'en ai envie, et il en profite. J'en suis certaine.

Son corps se colle au mien et sa main passe autour mon cou pour relever mon regard vers lui. Je sais que je suis prise au piège et que je ne peux plus y échapper. Je passe ma main derrière son cou et le tire vers moi pour que nos lèvres entrent en contact.

Il se presse un peu plus contre moi lorsque nos lèvres bougent en parfaite harmonie. Les sensations de la première fois me reviennent à l'esprit, en particulier le désir. Nos langues se rejoignent, elles jouent entre elles et se taquinent. Lorsqu'on est à bout de souffle, il se détache de moi.

- Ryder, c'est la dernière fois que ça arrive... Je ne peux pas. Et maintenant, tu as intérêt à remplir ta part du marché. Débarrasse-moi de tes frères !

Il se décale pour que je puisse ouvrir la porte et on avance dans les couloirs tous les deux. Les deux frères sont toujours au même endroit, et Alexandra est devant eux. Je prie mentalement pour qu'ils n'aient pas parlé de Ryder et moi...

- Oh Denasia tu es encore là, dit-elle. Tu devrais avoir fini, pourtant !

L'attention des deux autres se focalise sur moi également, ils sourient désormais alors que je les fustige du regard.

- J'étais partie rejoindre Ryder pour... le persuader de venir voir ses frères.

Je relève le regard vers Ryder, il sourit en coin et ses deux semblables éclatent de rire. Argh, heureusement que je n'ai qu'un patient comme eux, deux autres ça ferait beaucoup trop !

- Ces deux hommes sont très charmants, lance Alexandra. Tu as eu l'occasion de discuter avec eux ?

Comment ça « charmants » ? Qu'est-ce qu'ils ont pu dire pour lui donner cette impression ?

- Euh, oui j'ai discuté avec eux il y a quelques instants.

- J'avais complètement oublié l'existence des règles de Carter, je pense les modifier ! Ils ont raison, il y en a beaucoup trop !

Je suis pratiquement sûre qu'ils ont parlé du fait d'avoir une relation avec son patient... Merde ! Quels idiots ces deux-là...

Eyes in EyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant