La porte se referme dans un claquement sec. Mes clés tintent quand je les pose sur le buffet dans l'entrée. Mes pas résonnent plus que raison. Je n'entends que ma respiration saccadée. J'ai peur. Peur de ce silence assourdissant. Peur de la solitude qu'il engendre. Peur du moment où je ne serai plus seule.
Je sais que ce soir, la discussion que nous était censés avoir il y a deux jours, va arriver. Le divorce. Mon cœur se serre. J'ai toujours cru que, même si ils étaient très différents, mes parents s'aimaient d'un amour véritable et franchiraient tous les obstacle de la vie ensemble. Pour moi, leur histoire était comme celles des films, déconnectée de la réalité que j'étais.
Mais la vie n'est pas une histoire. Et elle finit souvent mal sans une équipe de scénatiste pour décider du futur. La mienne en est la preuve vivante. Si elle avait été une réalisation d'Holywood, je pense que le réalisateur a commencé une brusque consommation de drogue il y a deux ans...
Je m'écroule sur le canapé, à bout de force. J'ai mangé une salade à midi, mais ce n'était pas suffisant pour mon corps. Pour mon esprit, c'était déjà bien trop, mais je préfère oublier la petite voix qui me chuchote constamment de jeûner.
Profitant du calme ambiant, j'écoute le bruit de la pluie tombant sur les fenêtre et la terrasse. C'est apaisant. Il y a une période où je faisais de la méditation, et j'utilisais ce bruit pour me calmer. Ça forme comme une douce mélodie, qui donne indéniablement envie de dormir : je ne connais pas de meilleur berceuse.
Inconsciemment, mes paupières deviennent plus lourdes, mes cils se rapprochent, ma respiration devient plus profonde. Je suis en train de sombrer dans le pays des rêves.
- Regarde-moi Maëlle je suis en train de voler !
- Mais tu ne peux pas voler Automne ! Tu n'es pas un oiseau !
- Si je suis devenue un oiseau, regarde mes belles ailes !
En effet, dans son dos, deux magnifiques ailes blanches fendent l'air. Il fait chaud, on doit être en été, et je suis sur le toit. Au dessus de moi, Automne, tout en blanc, pirouette dans les airs.
- Automne repose-toi ça peut être dangereux ! Tu pourrais mourir !
Un rire christallin me parvient du ciel.
- Maëlle, je ne peux pas mourir je...
- Maëlle!
Mes yeux s'ouvrent contre mon gré, et je sursaute violemment en apercevant la tête de mon frère penchée sur moi. Il se redresse et s'assoit sur le fauteuil en face du canapé, tandis que je m'installe en tailleur.
- Tu m'as foutu une peur bleue !
Encore sous le choc, je presse ma main sur mon cœur, et cherche à retrouver une respiration normale. Mathias se moque ouvertement de moi, avant de reprendre soudainement une expression sérieuse. Immédiatement, je devine que ce qui va suivre ne va pas me plaire, et même si j'essaie de conserver une expression neutre, intérieurement je m'inquiète.
Il croise les bras et se penche en avant, tandis que mes pieds retouchent le sol et mes sourcils se froncent.
- Qu'est ce qu'il y a ? je demande la voix blanche.
Il se passe nerveusement la main dans les cheveux puis se mord la lèvre. Impatiemment, je pianote sur ma cuisse et agite les jambe. Voyant qu'il ne dit rien, je tousse bruyamment, de plus en plus paniquée.
- Alors ? Mathias ? Qu'est ce que tu me caches ?
Il soupire lourdement, se lève et vient s''asseoir à côté de moi.
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Lueurs solitaires
Ficção AdolescenteMaëlle ne dort pas, elle en est incapable. Insomniaque depuis sa tendre enfance, elle montait régulièrement sur le toit, avant d'arrêter brutalement. Mais la vie est faite de rebondissement... Deux ans plus tard, cerclé par ses démons, elle ne tient...