Jour - 1115

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Je referme la porte et soupire de soulagement en m'adossant à cette dernière. Enfin. C'est fini. Des larmes de joies au coin de l'œil, j'exécute une petite danse de la joie sous les regards critiques de Nov et Lucy.

- Tu t'amuses bien ? demande l'anglaise.

Je m'arrête et lève les yeux au ciel.

- Mais je suis joyeuse ! Ça fait un an que je me bats pour cet appartement !

Elles commencent toutes les deux à rire. Ou plutôt à se moquer de moi. Deux petites pestes.

- Je te signale que tu dois encore défaire tout tes cartons.

Je me mords la lèvre devant la pile qui m'attend. C'est pas comme si November allait pouvoir m'aider en plus.

- Novi va voir ta chambre d'accord ? demandé-je.

Elle s'apprête à partir mais un bruit strident nous fait tous sursauter. Qu'est ce qui se passe ? La sensation désormais familière et contrôlable de panique gagne ma poitrine. En apercevant mon trouble, Lucy se précipité vers moi.

- Ne t'inquiète pas c'est juste la sonnette !

J'acquiesce, rassurée et prend de grandes inspirations avant de m'avancer vers l'interphone.

- Oui ?

- Coucou Maëlle, c'est nous !

Mais encore ?

- Delphine ? Thibault ?

Des exclamations enjouées me répondent. Je ne suis pas tant un cas désespéré que ça finalement, au niveau de la reconnaissance de voix.

- Attendez je vous ouvre.

Je raccroche l'interphone et me tourne vers ma copine.

- Comment on ouvre ? chuchoté-je.

Elle lève les yeux au ciel et s'avance vers l'interphone à son tour, avant d'appuyer sur un bouton marqué ouverture. Pas bête. Je la remercie d'un coup d'œil et retourne m'asseoir sur la pile de carton la plus proche.

- Maé, me dis pas que tu t'es assise sur la vaisselle.

Je jette un coup d'œil sur le dessus.

- Non, non, c'est bon, c'est les livres. C'est dingue ce que tu n'as pas confiance en moi !

La sonnette de la porte retentit. J'ai oublié d'ouvrir celle-là.

- J'arrive ! hurlé-je pour qu'ils m'entendent malgré la cloison.

J'ouvre à mon oncle et ma tante et ils entrent, tout curieux de voir où je vais désormais vivre. J'ai fini mes études il y a quelques mois, presque un an, et j'ai décidé de rentrer dans la ville de mon enfance, pour être plus près de Delphine et Thibault, pour être plus près d'Automne, et pour être plus près de Mathias et Judith, qui viennent d'emménager ensemble à deux rues d'ici.

- C'est... Joli.

Je ris devant leur étonnement.

- J'ai pas encore meublé. Les déménageurs arrivent demain avec les meubles. On peut dormir chez vous ce soir ?

Ils acquiescent et entre dans ce qui sera le salon. Il y a une grande baie vitrée à l'ouest, et une cuisine ouverte.

- C'est le salon.

- Il est grand. Et joli. J'aime beaucoup. T'as une jolie vue sur la ville d'ici.

- Je sais. Là-bas c'est la cuisine, si vous voulez aller voir.

Lueurs solitairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant