Chapitre 7: Under Hill

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Elle écarquilla les yeux avec un grognement de douleur : son dos la lançait comme s'il fut couvert d'hématomes. Elle entendit ensuite comme un bruit sourd, un grondement : le tonnerre. Mais il ne pleuvait pas, elle n'était pas mouillée, une sensation de chaleur lui parcourait le corps, et une odeur de renfermé flottait dans l'air. Ils étaient dans une grotte. C'était inespéré, étrange même qu'une grotte fut ici. Un doute s'immisça alors dans son esprit encore endormi : pour cause ces montagnes ne se montrent pas si... généreuses, normalement. Elle ouvrit les yeux plus encore et vit les nains qui dormaient, elle tenta de se lever et grinça des dents à cause de la douleur qui se réveilla en elle. Elle vit alors que Bofur montait la garde près d'elle : « Ah enfin réveillée ! » chuchota-t-il en la voyant s'avancer vers lui.

« Que s'est-il passé ? »

« A vous de me le dire, nous aurions dû nous écraser contre la falaise ; à la place on nous a retrouvé tous sains et saufs, et vous évanouie.

« J'ai fait un signe... le signe d'Héliotrope », se rappela-t-elle en passant sa main sur sa nuque. Elle avait reçu un choc à l'occiput et un mal de tête l'accompagnait à présent, faisant résonner son pou qui tambourinait son crâne avec acharnement.

« Si vous le dites... En tout cas vous nous avez sauvés. Merci, Kabin Zimakur. »

Elle les avait sauvés, certes, mais leur aventure ne faisait que commencer et déjà ils s'étaient trouvés en mauvaises postures plus d'une fois, plus d'une fois elle s'était trouvée mal en point... Elle avait beau se rassurer, elle n'avait pas moins peur qu'eux pour la finalité de ce voyage en réalité.

« Bilbo ? » s'exclama soudain le veilleur. Le Hobbit avait alors réuni ses affaires et se dirigeait sans un bruit vers l'entrée de la caverne. Il se retourna, visiblement déçu d'avoir été vu. Il fut soulagé que Laurya soit debout et en assez bonne forme, mais il sut aussi en la voyant qu'elle n'allait pas le laisser filer ainsi. Il s'était intéressé à elle et cette dernière avait été touchée par l'esprit du jeune hobbit, et un certain lien s'était alors créé entre eux. Pourtant il ne se sentait pas à sa place et c'est pour cela qu'il voulait retourner à Fondcombe, revoir cette cité magnifique et la paix qu'il aimait et qui avait été, pendant quelques temps, noyée sous son désir d'aventure.

« Mais vous ne pouvez pas, vous êtes dans la compagnie ! » intervint Bofur, innocemment.

« Non justement, rétorqua le hobbit, je n'ai pas ma place ici, je ne suis qu'un Hobbit, un Sacquet... de Cul de Sac ! Pas un guerrier, ni un cambrioleur. Thorin a raison, je ne suis pas fait pour l'aventure, je ne sais pas ce qui m'a pris de vous accompagner. »

« Votre maison vous manque, je comprends mais... »

« Non, Bofur, vous ne comprenez pas ! Vous n'avez pas de chez vous, vous êtes des nains ! Vous errez sur les routes sans jamais vous arrêter ! »

Il regretta instantanément ses paroles fortes et s'excusa auprès de Bofur qui lui, ne fit que confirmer ses dires. Ils n'avaient pas de chez eux, telle était la dure réalité. Sans aucune rancœur ni colère, le nain souhaita alors une bonne route au Hobbit et surtout une bonne dose de courage. Laurya n'en dit rien. Tel était son choix et même si elle n'était pas forcément d'accord avec lui, elle respectait sa décision, car elle savait qu'elle était réfléchie.

Mais il n'eut pas le temps de faire un pas que le sol se mit à trembler, déjà des fentes se devinaient par lesquelles le sable ruisselait. C'était donc bien un piège... pensa-t-elle amèrement.

Thorin, qui avait été réveillé par leur discussion, cria de se lever, mais il était trop tard... Le sol s'ouvrit sous leurs pieds, et ils glissèrent dans un tunnel sombre qui sembla ne jamais se finir. Allaient-ils descendre jusqu'au fin fond de la terre ? Finalement ils atterrirent dans ce qui semblait être un "nid", entouré de piques et suspendu dans le vide. Et puis, avant même qu'ils n'aient le temps de se relever, ils virent déferler sur eux des centaines de gobelins, plus répugnants les uns que les autres, criant, haletant, baragouinant un dialecte inintelligible. Ils les emmenèrent, les poussant à avancer, avec des cris stridents, vers les ponts qui menaient à l'esplanade du Roi.

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