Chapitre 19 : The Battle of The Five Armies

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Le temps était à l'orage. Dans la montagne on entendait le marteau frapper, les mailles s'entrechoquer et les ordres fuser.

Laurya avait été mise à l'écart, dans une chambre insalubre qui empestait encore le macchabée et le dragon. Elle se réveilla bien vite, alarmée par les sons de la guerre... Elle sentit que quelque chose entravait ses mouvements, autour de ses poignets, le sang avait du mal à circuler. Ils m'ont attachée... comprit-elle. En effet une corde l'enserrait de ses bras râpeux et douloureux, marquant de rouge ses poignets tout endoloris. Au bout de la pièce, d'horripilantes gouttes d'eau s'empressaient de tomber à intervalles réguliers sur le sol, faisant résonner d'angoissants petits clip clap dans la pièce douteuse. Elle tenta, vainement, de s'en délier mais ses pieds étaient eux aussi attachés et elle était épuisée.

Soudain, une porte s'ouvrit, une lumière l'aveugla puis quelqu'un s'avança vers elle, mais le contre-jour l'empêcha de distinguer l'individu. Le nain, car c'en était un vu la carrure, la détacha du mur. Ses jambes ne la retinrent pas et elle manqua de s'écraser par terre. Heureusement pour elle, l'intrus la soutint et la fit s'asseoir contre la paroi froide et humide.

« Thorin... » murmura-t-elle dans sa souffrance.

« Je suis désolée Laurya mais ce n'est que moi. Oin. Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi, Thorin réagirait très mal s'il venait à apprendre que je suis là. »

« Le bébé... »

Sa voix se perdit, elle n'arrivait pas à prononcer plus de deux ou trois mots à la fois. L'odeur pestilentielle qui habitait les lieux lui donnait la nausée et chacun des muscles de son corps la torturait affreusement.

Le médecin pressa le ventre encore plat de la future mère et parut soulagé. Il appuya ensuite sa corne contre l'utérus et écouta ; son visage se détendit successivement au fur et à mesure que l'instrument passait et repassait sur le petit ventre de Laurya. « Ton enfant va bien, la rassura-t-il. Mais si je peux te donner un conseil... » Il hésita mais elle acquiesça pour lui donner son accord. « Tu devrais en parler à Thorin. Ou au moins laisse-moi le lui dire. » Elle lui fit signe que non, ça devait être elle, et elle seule qui lui annoncerait cette nouvelle censée être la plus belle de toute leur vie. Mais alors qu'il se relevait, la porte s'entrebâilla et le Roi entra. Il ordonna au médecin de s'en retournait à ses tâches et, après plusieurs tentatives vaines pour le raisonner, Oin dut abandonner, laissant Laurya seule avec celui qui l'avait aimée passionnément - mais peut-être pourrait-on toujours espérer mettre cette phrase au présent.

Le roi d'Erebor s'avança vers elle, la souleva doucement et la rattacha au mur. Elle gémit de douleur, mais il ne parut pas s'en inquiéter. « Pourquoi es-tu revenue ? » lui demanda-t-il. Mais la réponse fournit par Laurya ne lui plut par car il lui reposa la même question cette fois-ci plus sévèrement. Il cala une de ses mains sur le mur à deux centimètres de sa tête, et approcha son visage du sien.

« Regarde-moi », la pressa-t-il. Elle obtempéra, lui laissant voir son visage rancunier de par ses sourcils froncés et sa bouche tendue. « Bien... Maintenant, tu vas me dire exactement dans quel but tu es revenue dans mon royaume, Sorceleuse. »

« Je suis revenue pour toi, parce que je ne veux pas te perdre. Je suis revenue parce que j'ai été assez folle pour croire que tu pourrais m'écouter, que tu pourrais te comporter en roi et non en tyran ! Je suis revenue, Thorin, parce que je suis faible, tu es ma seule faiblesse », lui déballa-t-elle sans sourciller.

Thorin eut un sourire revêche. Il posa sa tête contre l'épaule de Laurya qui ne comprit rien à ce qui se passait sous ses yeux.

« Pourquoi le magicien a parlé d'un enfant ? » lui susurra-t-il à l'oreille.

The Quest for Erebor Où les histoires vivent. Découvrez maintenant