The Quest for Erebor

Chapitre 13: Out of the Frying Pan... Into the Fire

2 heures auparavant dans l'hôtel de ville...

Laurya fut levée tôt ce matin-là, le maître avait demandé à lui parler. Quand elle entra dans son bureau, il était assis, un sourire vicieux aux lèvres et les bras croisés sur sa table en Hêtre. Il la fit s'asseoir. « Alors, Sorceleuse. Vous vous doutez bien que vous ne sortirez pas vivante d'Esgaroth. » Elle ne lui répondit pas, se contentant de le regarder aussi calme que l'océan dans l'attente de la tempête. « Vous êtes plutôt jolie pour une mutante, je dois l'avouer... » Il lui tourna autour en lui touchant ses cheveux. Elle frissonna. « J'ai déjà fait mon choix à propos de votre sentence, vous devrez subir le fouet jusqu'à ce que vous plaidiez coupable et que vous me suppliez d'arrêter. Ça promet d'être un spectacle fort plaisant à voir. Ensuite, nous vous pendrons », lui dit-il en s'approchant de son visage. Mais au lieu de lui répondre elle lui cracha dessus avec un grand sourire. Pour sa part il lui donna un coup de poing dans le ventre puis ordonna à ce qu'on l'amène à l'estrade.

Laurya était toujours habillée de sa fine robe blanche délavée qui flottait au vent. On la plaça face au public qui commençait à s'agglutiner autour d'elle comme des moutons, puis ils attachèrent ses mains à un pieu, et la mirent à genoux. Quand le Maître arriva, que tout fut prêt et que le bourreau fut en place, armé de son fouet, le spectacle commença.

Au premier coup de fouet, elle fut surprise par le fil tranchant qui lui lacéra le dos en une seconde. Elle entendit la foule hurler mais elle ne comprit pas leurs paroles haineuses. Dans sa tête flottaient les mots tendres de ses compagnons, de son ami Bilbo et de son amour, Thorin. Puis vint le deuxième, et le troisième et les suivants ne firent que passer les uns après les autres. Son dos se couvrit petit à petit de fils sanglants, sa chair se lacéra et elle se crispa pour ne pas succomber à la tentation de crier. Cela faisait déjà vingt-sept coups lorsqu'elle ressentit une douleur soudaine, plus puissante que les autres. Elle sentait à présent son dos nu et ensanglanté chauffer à la lumière du soleil du matin. Déjà... se dit-elle. Sa robe blanche était maintenant rouge et ne la couvrait presque plus. Les hurlements s'accentuaient à chaque coup de fouet. Elle se sentit sombrer. Elle pensa aux autres qui devaient être en train de traverser la ville en direction du port nord, de leur déception en arrivant là-bas en ne l'y voyant pas. C'est peut-être mieux ainsi, pensa-t-elle. Elle leur avait menti à tous, elle ne reviendrait pas cette fois-ci... Puis soudain elle entendit un cri, un cri qui perçait tous les autres car ce cri elle le connaissait, cette voix lui était familière, cette voix si suave et si grave qui lui faisait battre son cœur. Thorin... Elle retrouva des forces, de l'espoir, et elle se força à se relever quelque peu. Puis, avec les dernières forces qui lui restaient elle chanta, au milieu des cris et du fouet, elle voulait ne rien montrer de sa soudaine faiblesse et les provoquer toujours plus.

" Et Eärello Endorenna utúlien.

Sinome maruvan ar Hildinyar tenn'

Ambar-metta !"

Alors qu'elle chantait faiblement, les coups s'intensifièrent. Elle pleurait à présent et sur son visage crispé ruisselaient des larmes mêlées à sa transpiration. Thorin ne put en accepter plus, ils avaient touché à la personne à laquelle il tenait le plus. « Laurya !!! hurla-t-il en courant à travers la foule. Athanu men !!!! ». Enfin Thorin arriva à l'estrade, il dégaina et fit reculer la foule qui commençait à s'approcher dangereusement de la condamnée. Mais les gardes l'appréhendèrent assez vite, et bientôt il se retrouva à terre, l'épée au coup. Laurya qui était juste au-dessus de lui le regarda, terrifiée, lui qui risquait sa vie pour elle. Le maître ordonna qu'on lui apporte sa tête. Laurya hurla. Mais bientôt les cris de la foule s'apaisèrent, tous voulaient entendre le son de la lame. Et ils l'entendirent. Le corps tomba à terre au bas de l'estrade, le sang ruisselait, tapissant les pavés d'un liquide rouge gluant et suintant...