Chapitre 9: Beorn's House

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Après être descendue du Carroc, la compagnie avait avancé jusqu'à une forêt qui les camouflait parfaitement. Azog et ses troupes les traquaient depuis le combat sur la falaise, il en avait gardé un goût amer. Bilbo, qui était le plus discret, était parti en éclaireur pour évaluer la distance qui les séparait de l'ennemi, et quand il revint il parut effrayé, ce qui ne rassura pas les nains.

« Ils sont proches ? » demanda Thorin à peine avait-il vu un orteil du Hobbit.

« Trop proches, répondit ce dernier, tout essoufflé, deux lieues pas plus, mais ce n'est pas tout, il y a pire. »

« Ils ont senti notre odeur ? » demanda Dwalin.

« Non pas encore, mais ça ne saurait tarder. Nous avons un autre problème. »

« Ils vous ont vu ? » l'interrogea Gandalf à son tour. Et face au mutisme du Hobbit, il affirma : « Ils vous ont vu... »

« Non, ce n'est pas ça ! » s'énerva-t-il.

« Bien. Que vous avais-je dis ? Aussi discret qu'une souris, l'étoffe d'un cambrioleur ! reprit le magicien, bien content que Bilbo fasse honneur à sa fonction.

Laurya, elle, ne disait mot et restait dans un coin pendant que les nains acquiesçaient en discutant le pour et le contre, quand Bilbo les coupa en s'obligeant à crier pour se faire entendre.

« Ecoutez-moi ! J'essaye de vous dire qu'il y a autre chose là-haut. »

« Quelle forme cela avait-il ? s'empressa de demander Gandalf d'un air grave. Comme un ours ? »

Bilbo acquiesça et la compagnie s'agita encore une fois et des éclats de voix éclatèrent alors que certains voulaient rebrousser chemin quand d'autres ne voulaient même pas penser à se retrouver face aux Orcs.

« Vous saviez pour cette bête ?! » s'écria soudain Bofur à l'intention de Gandalf.

Le magicien se tourna vers Laurya qui était restée à l'écart tout du long, et lui lança un regard inquiet. Les éclats de voix recommencèrent de plus belle et la Sorceleuse s'amusait visiblement de la situation puisqu'un sourire s'était fiché sur son visage alors qu'elle fumait du vieux Toby dans sa précieuse pipe.

« Il y a une maison, commença Gandalf. Ce n'est pas très loin d'ici, nous pourrions y trouver refuge. » Plus personne ne parlait à présent.

« Quelle maison ? demanda Thorin avec méfiance. Celle d'un ami ou d'un ennemi ? »

« Ni l'un, ni l'autre, dit Gandalf. Il nous aidera, ou... il nous tuera. »

« Quels choix avons-nous ? »

Un cri puissant retentit soudain, en provenance de la colline.

« Aucun », finit par dire Gandalf.

Ils coururent toujours plus vite, toujours plus loin. Les arbres de la forêt s'effaçaient un par un, ils n'avaient pas le temps de regarder en arrière : ils savaient que la bête était là, à les courser. Ils atteignirent l'orée de la forêt en quelques dizaines de minutes seulement. Au milieu de la prairie verte se dressait, seule, une maison, une très grande maison. Le portail était ouvert, et la compagnie était presque arrivée lorsque la bête apparut, sortant de la forêt à toute allure. Elle était furieuse, comme enragée. Bombur, qui était habituellement l'un des derniers, était maintenant au-devant de tous. Les nains s'engouffrèrent dans le jardin et atteignirent la grande porte en premiers, mais n'ayant pas le sens de la réflexion en moment de stress intense, ils ne furent pas capables de soulever le simple verrou qui se présentait à eux. Seul Thorin, qui était arrivé plus tardivement, réfléchit assez promptement pour savoir que tambouriner la porte de coups de pieds ne servait à rien. Il ouvrit et ils purent tous s'engouffrer dans la demeure, avant que l'ours géant n'y arrive lui aussi. Il faillit tout de même rentrer, et eut le temps de passer son énorme museau dans l'interstice entre le mur et la porte, mais les nains le repoussèrent dans un effort démesuré pour lui bloquer le passage.

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