The Quest for Erebor

Chapitre 14: The Ruins Of Dale

Ils coururent jusqu'au port et montèrent dans la dernière barque amarrée. Une fois assez loin de la ville, elle lui demanda de lui passer sa sacoche que le nain avait gardée avec lui tout ce temps. Elle y prit la fiole contenant le fameux stimulant qui faisait également office de médicament aux Sorceleurs et en but la moitié. L'autre moitié, elle lui demanda de lui verser sur ses blessures, ce qui lui arracha quelques grincements et grognements. « Ça va mieux ? » demanda Thorin. Elle ne lui répondit pas, préférant se replier sur elle-même et attendre leur arrivée.

Ils accostèrent finalement sur la rive dévastée donnant sur le versant sud de la Montagne. Le reste de la compagnie les y attendait, tous très impatients de revoir leur Sorceleuse. Mais leur joie fut de courte durée. En voyant dans quel état elle était, ils se demandèrent comment il était possible de marcher sans broncher avec tant de blessures. Ils avaient également fait amener des poneys pour leur faciliter l'accès à la montagne, des Hommes les leur avaient acheminés en passant par la droite du lac. Et comme Laurya n'avait pas assez de force pour monter seule, Bilbo eut la gentillesse de la prendre avec lui.

Ils arrivèrent devant Dale en fin de soirée et il fut décidé qu'ils passeraient la nuit dans les ruines de la cité. Mais alors qu'ils descendaient une légère pente, Bilbo sentit que Laurya ne se maintenait plus, le Hobbit qui n'était pas assez fort pour la soutenir tomba avec elle. En entendant le boum de leurs deux corps à terre, tous se stoppèrent. Thorin descendit de sa monture et accourut en premier à leurs côtés. Bilbo allait bien, Laurya, elle, s'était évanouie. Il suréleva sa tête et son dos et lui dégagea les cheveux encombrant qui masquaient son visage affligé. Voyant que le jour tombait, et que la descente allait être plus difficile de nuit, Thorin décida de se remettre en route, il porterait lui-même la Sorceleuse.

Ils atteignirent enfin la ville à la nuit tombée. Il s'agissait à présent de trouver un endroit sûr pour pouvoir allumer un feu discrètement et dormir sans crainte. Mais les nains ne connaissaient pas Dale. Laurya était la seule à la connaître comme sa poche, mais elle était inconsciente. Ils s'engouffrèrent donc à l'aveuglette dans ce qui fut autrefois une ville riche et prospère au pied de leur royaume. Ils suivirent une grande rue, qui devait être la route principale car elle coupait la ville en deux du nord au sud. Ils passèrent devant des monticules de gravats et de cendres, des restes de maisons, boutiques en tout genre, toutes carbonisées et démolies. Ils continuèrent tout droit en suivant le chemin de sable, espérant ne pas se perdre.

Thorin était en tête avec Laurya posée en amazone devant lui, il la regardait, inquiet, lui chuchotait des mots rassurants en s'imaginant qu'elle l'entendait. Ils se trouvaient à un carrefour lorsque la Sorceleuse ouvrit avec douleur ses yeux et serra fort la main de Thorin qui parlait à Dwalin : « Nous ne sommes pas perdus, cette rue doit forcément... (Il sentit soudain la main qui serrait la sienne avec force.) Laurya ! » Il la redressa un peu pour mieux la voir et l'examina un moment avant de la serrer dans ses bras, lui partageant ainsi la peur qu'il avait eu. Mais, se rappelant qu'ils n'étaient pas seuls, il abandonna leur étreinte si réconfortante et la regarda à nouveau. Elle était pâle mais semblait moins souffrir, elle lui fit d'ailleurs un sourire pour le rassurer ce qui lui en arracha un en retour. « Alors comme ça vous êtes perdu, Messire ? » dit-elle en se moquant gentiment de Thorin. Sa voix était enrouée et elle parlait faiblement. Il lui affirma que non bien que sa gêne se lut dans ses yeux. Elle lui demanda alors de lui décrire le chemin emprunté jusqu'à maintenant. D'après elle, la grande route était Khazad Uelf, il fallait continuer de la suivre jusqu'à une grande place et une fois là-bas il fut décidé qu'elle les guiderait.

Ils continuèrent sur un bon mille jusqu'à atterrir sur une grande place désolée et stérile. « Là-bas ! dit-elle en montrant du doigt des ruines. Il faut traverser cette allée et on sera arrivé. » La fameuse allée était instable, les murs soutenaient à peine les gravats qui risquaient à tout moment de s'effondrer sur eux. « Pas un bruit en entrant, le moindre écho et on se retrouvera tous ensevelis sous une montagne de roc. » Et c'est ainsi qu'ils s'engouffrèrent dans le tunnel, tous à la file indienne. Cette allée avait été autrefois somptueuse, les colonnes qui en cernaient les murs montaient très haut jusqu'à la grande voûte, et les murs et plafonds étaient sertis de reliefs, de peintures ou mosaïques impressionnantes. Elle s'appelait autrefois l'allée du Thane Khuzud, l'allée du roi nain, et fut construite en l'honneur de Thror, le grand père de Thorin.