Appendice 4: Fellowship

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Erebor, en l'an 3018 T.A.

Les couloirs grouillaient de mineurs, tailleurs, vendeurs en tout genre. Un nain bien trop empressé en bouscula plusieurs. Il tenait à la main un bout de papier chiffonné, son air grave faisait paraître l'importance que ce simple parchemin devait avoir. Il déboula dans la grande salle du trône où plusieurs personnes discutaient autours d'une longue table sur laquelle était étalée une carte de la Terre du Milieu. « Excusez mon intrusion, ma reine, mais j'ai un message important pour vous qui ne peut attendre plus longtemps », dit le messager en s'inclinant avec respect. Une femme habillée d'une façon peu commune l'invita à s'avancer. Cette dame avait une allure altière, ses longs cheveux argentés cascadaient sur ses épaules et d'élégantes tresses habillaient cette coiffe singulière. Elle portait un pantalon en lin gris anthracite superposé d'une tunique bleue en mousseline ceintrée par une ceinture large, noire, et une cape fluide du même gris que le pantalon, fourrée de fourrure blanche, traînait élégamment dans son dos. Ses yeux bleus vous faisaient vous sentir tout petit et lorsqu'elle parlait sa voix mélodieuse s'élevait dans la longue salle. Ce n'était pas une naine, elle n'était pas assez poilue, mais pas une humaine non plus, elle n'était pas assez grande pour cela. Elle était le parfait équilibre des deux en réalité. A l'approche du messager tous ceux qui étaient à la table avec elle se turent et le laissèrent passer. Le nain tendit le message à la semi-naine avec anxiété. « Qu'est-ce qui vous inquiète tant que cela ? » demanda-t-elle en dépliant minutieusement le parchemin. Comme l'homme ne répondait pas, la fixant avec un regard sombre et désemparé, elle continua son déballage et lut. Alors qu'elle lisait ses épais sourcils se plissaient et déplissaient sans cesse, et elle tordait ses lèvres en un tic anxieux. Enfin elle posa ses yeux sur le messager qui s'en retrouva tout déboussolé, et sembla pendant un instant jauger la situation en se plongeant dans le regard du nain.

« Bon ! s'écria-t-elle soudain. Erohir... »

« Oui Votre Altesse ? »

« Faites mander Gimli s'il vous plaît. Dites-lui que je souhaite le voir de toute urgence. »

Le dénommé Erohir, qui était en réalité le commandant de la garde royale, s'exécuta et sortit de la salle. Une fois qu'il s'en fut allé, la reine se retourna vers le messager et le remercia, lui demandant par la même occasion son nom. Il se nommait Lumni et était le fils de Nori que la jeune reine connaissait bien. Elle lui proposa d'ailleurs de rester quelques jours mais il refusa poliment car il devait déjà partir.

Le soir venu, la reine se hâta jusqu'à la bibliothèque toujours aussi déserte que de coutume et s'assit à une des tables en bois vieilli. Après quelques minutes quelqu'un entra, une lueur rouge comme celle d'une torche s'activa sur les murs, dansant sur les vieux ouvrages poussiéreux. Comme elle n'était pas sûre de l'identité du nouvel arrivant elle dégaina sa dague et se positionna derrière une des hautes étagères, attendant le bon moment. Lorsque l'individu arriva à son niveau, elle lui mit le coutelas sous la gorge et une main devant la bouche. Mais en voyant de qui il s'agissait elle lâcha de suite prise.

« Mais pourquoi as-tu fait cela, par Mahal ?! » s'écria le nain.

« Silence, le réprima-t-elle. Je suis navrée, je n'étais pas certaine qu'il s'agissait bien de toi, Gimli. »

« Eh bien... C'est bon, c'est bon je te pardonne. Mais la prochaine fois fais attention tu as effiloché ma pauvre barbe. Pourquoi me faire venir ici en pleine nuit, Maisie ? Et pourquoi tant de méfiance ? »

« La discrétion est de mise, mon ami. Je ne peux faire confiance à aucun de mes conseillers, j'en ai la preuve désormais. »

« Mais de quoi parles-tu enfin ?! »

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