Ils étaient presque arrivés au lieu de rendez-vous fixé par Aerandir. Laurya avait attendu toute sa vie que son mentor lui montre une quelconque marque d'affection, elle était heureuse. Thorin, lui, redoutait un peu cette rencontre. Son épouse lui avait décrit un homme austère, sévère mais d'une justesse d'esprit incomparable. Elle admirait Aerandir, il le voyait, aussi valait-il mieux pour tout le monde que cela se passe bien.
Ils atteignirent le haut d'une petite colline qui surplombait les plaines de l'Estemnet alors que la nuit tombait. Au loin ils pouvaient apercevoir les Emyn Muil éclairés par le soleil couchant et percevoir la puissance des chutes du Rauros comme s'ils se trouvaient à une centaine d'elles. Le paysage avait été marqué par la guerre, une guerre qui n'avait certes pas encore été déclarée ouvertement mais qui était tout de même présente. Pour arriver jusqu'ici ils avaient dû traverser l'Anduin au niveau des bas-fonds du sud pour plus de praticité et de sécurité également. Dès leur passage sur l'autre rive du grand fleuve, ils avaient découvert un bon nombre de chaumières désolées, des plantations laissées à l'abandon et parfois même des tombes creusées à la va vite. Rien de bien rassurant en somme.
Ils dressèrent le camp en quelques minutes seulement : tentes, feu, repas, tout était prêt ou, pour le repas, sur le point de l'être. Après le dîner, les soldats instaurèrent eux-mêmes leurs tours de garde et Laurya rejoignit sa tente où elle croyait retrouver Thorin. Mais il n'était pas là quand elle y entra. Quant à Maisie, elle s'était endormie dans ses bras, la petite était fatiguée par cette longue journée de chevauchée intensive et par toutes ces nuits où elle s'était réveillée pour réclamer à manger. Elle coucha la petite princesse sur un douillet rembourrage de couettes et la couvrit de sa cape qui portait son odeur. Elle avait remarqué que Maisie se réveillait moins souvent lorsqu'elle lui laissait un de ses vêtements. Et comme elle avait remarqué également que sa fille aimait lorsqu'elle lui comptait des histoires et lui chantait des chansons. Elle avait d'ailleurs trouvé une berceuse rien que pour elle. Tous les soirs, et cette soirée-là ne fit pas exception, elle la lui chantait, et cela même lorsqu'elle se trouvait déjà dans le pays des rêves. Au moins ma voix l'accompagne... se disait-elle. Cette chanson était une complainte très ancienne parlant de l'amour qu'avait eu Lúthien pour Beren et comment elle avait abandonné l'immortalité pour vivre avec celui qu'elle aimait.
"Oh great Mandos,
High among Valar !
I come to you in sorrow
And with a broken heart.
Long has been my journey
That led me to these halls ;
But now I kneel before thee
As grief my spirit calls.
I seek a man named Beren
Whom I bid await me here ;
I pledged that I would find him
Before he leaves this sphere.
This man of whom I speak
He gave his life for me,
But thence my soul grew weak
And at last it too broke free.
So borne upon an urgent breeze,
I traveled to this place
Where only one thing could appease
The torment I now face.
VOUS LISEZ
The Quest for Erebor
FanfictionUne Quête pour reconquérir un royaume et occire un dragon. Le tout accompagné d'une histoire d'amour compliquée. Assaisonné de situations piquantes... Redécouvrez la quête de Thorin Écu-de-Chêne, avec un personnage nouveau en guise de protagoniste. ...