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Quand j'entendis le son de sa voix, je me précipita dans le bureau de la surveillante et claqua la porte. Je n'ai pas eu le temps de voir la réaction de toutes les personnes de l'entrée et tant mieux.

Je ne veux pas le rencontrer. Je ne veux pas partir d'ici. C'est un endroit paisible et ici je suis libre de mes mouvements, je n'ai personne qui me dis quoi faire.

Frustrée, je m'assis par terre, dos contre la porte, les jambes remontées vers mon buste.

J'ai peur. Derrière, il me semble entendre la surveillante dire aux enfants de les laisser seuls, puis des bruits de pas se font dans des directions différentes, sûrement les enfants.

Puis d'autres bruits de pas, cette fois-ci dans ma direction, et puis une voix qui parle, sûrement à mon attention.

-[t/p]? Puis-je entrer dans mon bureau, s'il te plaît ?

Je couvre ma bouche. Si j'ouvre la porte, je le verrai. Mais si je l'a laisse close ça énervera probablement la surveillante, mais je ne le souhaite absolument pas !

Alors une autre voix se fit entendre.

-Qui est cette jeune fille ? Pourquoi ne veut-elle pas ouvrir la porte ?

-Tais-toi, Sebastian !

Il me semble que c'était l'homme qui accompagnait le comte. Son père ? Non il était mort. Donc son tuteur ? Qui sait...

Je décide de me lever, et pose la main sur la poignée. Je l'a baisse lentement mais dès que je l'ouvris, je couru en direction des escaliers centraux. Madame Chase, étonnée par ma rapidité sursaute et recule de quelques pas tandis que le jeune comte et son supposé tuteur me suivirent lentement du regard. Enfin, je ne leur porte presque aucun regard et m'empresse de monter les escaliers le plus vite que mes pieds pouvaient me porter.

-[t/p]! Que fais-tu voyons ? Ce n'est que le comte, tu n'as pas à être apeuré !

-Apeurée ? Pourquoi en serait-il ainsi?

-Eh bien...elle est arrivée il y a à peine deux semaines et elle n'a pas vraiment l'air d'apprécier la bourgeoisie, elle n'est pas très sociable et puis-

Je n'entends point la suite de sa phrase, je suis déjà rentrer dans le dortoir après avoir claquer la porte de celle-ci. C'était pourtant interdit de claquer les portes, mais je n'entendis pas le cri de Madame Chase répétant encore une fois qu'il ne fallait pas claquer ses dernières.

Je repris mon souffle en m'arrêtant devant la fenêtre au fond des dortoirs. C'est ici que je passe le plus claire de mon temps et c'est ici que j'aperçois le mieux les visiteurs qui viennent.

Il ne m'a pas vu longtemps. Et Madame Chase a dit des informations vraies mais qui me dédouane de tout soupçons ! Si il sait que je « déteste la bourgeoisie », il ne va peut-être pas soupçonner que j'étais moi-même bourgeoise !
Et puis...pourquoi tant m'inquiéter sur ce sujet ? Pourquoi me soupçonnerait-il de quoique ce soit en fait ? Pourquoi suis-je si nerveuse quand on parle de lui, de sa famille, de sa société et encore plus quand je l'ai vu en vrai ?

Je n'avais pas eu le temps de le voir très longtemps, mais je l'avais bien reconnu. Son regard froid et ses lèvres formant une mou désagréable. C'était bien lui. Comment pouvais-je le reconnaître ? Ça c'est une question à laquelle je ne répondrais pas.

Je m'assis sur le rebord de la fenêtre et regarde au dehors de celle-ci.

Je vois quelques enfants se courir après, ils rigolent malgré que je n'entends pas le son de leurs voix, la fenêtre est fermée. Ils jouent sûrement à chat, et je ne leur donne pas plus de huit ans. Après avoir vécu dans les rues, ou bien dans une maison misérable, comment peuvent-ils encore sourire et vivre comme si de rien n'était ?

𝐵𝑜𝑜𝑘 𝑜𝑓 𝑠𝑒𝑐𝑟𝑒𝑡𝑠.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant