Ils restèrent hébétés devant mes paroles.
Je me mis à pleurer à chaudes larmes,ne me retenant plus de rien. J'arrêtai pour une seule fois,pour la dernière fois,de faire la forte et je laisse mes émotions prendre le dessus.
Le comte et son majordome s'approchèrent du manoir mais s'arrêtèrent à l'entrée,comme incertains.
Je sens une vague de souvenirs qui me submergent,me rappelant de ma première amie,de la domestique [t/p],de son sourire éclatant mais timide. C'est dure. C'est dure de vivre sans elle.
Elle doit me regarder là haut,et elle doit me trouver pitoyable non ? Elle m'entends sûrement pleurer,crier et sangloter comme une gamine.J'ai honte de moi.
J'ai honte que des sentiments arrivent à me rendre si faibles.
J'ai honte d'être contrôlée par mes émotions.
Mes parents ont donné leurs vies pour que je sois autant forte qu'eux et qu'ai-je fait de cet héritage ? Rien du tout.
Je ne fais rien que pleurer devant des cendres d'un manoir perdu.
Au bout de quelques minutes qui parurent interminables,mes pleurs finissent par se calmer. Mes sanglots se transforment en hoquets. J'essuie une nouvelle fois mon visage,observant avec impuissance le sol noirci,pourri et craquant. Mes habits posés sur le sol,semblent déjà se froisser et s'abîmer mais je n'en fis rien.
Je suis seule devant le spectacle de ma propre famille,de mon propre grand-père.
Que peut faire une simple enfant devant ce paysage à part pleurer ?
Se battre. Murmure une voix dans ma tête.
Se battre...? Mais comment se battre quand nous n'avons aucune arme sous la main ?
Il suffit de la fabriquer. Chuchote une nouvelle fois cette voix familière.
Je me lève d'un bond en serrant les dents.
La ferme ! Pensais-je si fort. Tu crois que c'est si facile que ça ? Tu n'es qu'une voix dans un esprit dérangé qu'est le mien,alors arrête avec tes hypothèses puériles !
Je suis vraiment folle si je commence à entendre des voix !
J'observe tout autour de moi calmement,les lèvres entrouvertes et le regard analysant chaque parcelle de ces ruines.
Je croise le regard de Sebastian et de Ciel qui n'ont pas ciller devant l'entrée.
Je m'attarde sur lui,les jambes légèrement tremblantes en hésitant si je devais le rejoindre ou non. Il doit me trouver décevante. Ou alors il n'a jamais cru une seule seconde en moi et mes idées de me battre. Le limier n'aurait pas totalement tort. Mais c'est ce que je souhaite.
Au plus profond de moi,je veux me battre,pour ne plus à être la demoiselle en détresse qu'il faut sauver.
-Ciel...je parais si faible que ça..? Chuchotais-je .
J'ai parlé si bas,mais il a quand même dû m'entendre.
Il secoue sa tête de gauche à droite.
-Pas assez encore pour être déçu de toi,car rien n'a encore commencé.
Je soupire en gloussant d'un air absent.
-Alors tu vas rapidement l'être.
-Il n'y a pas de raison pour.
-Ah ? Dis-je en relevant la tête en le regardant.
-Je devrais être moins flexible avec toi mais j'ai bien compris que tu n'encaisseras pas tout ça aussi facilement. Certaines personnes ont besoin de plus de temps pour devenir fort. M'explique le bleuté calmement.