« Tu es donc la comtesse des Redbirds, je me trompe ? » Demande du tac au tac Ciel après que Sebastian est fermé la porte de la cabine, comme impatient.
Je fus surprise de sa question si soudaine. Quel impatient, ma parole. Mais je répondis tout de même en soutenant son regard.
« C'est exact.
-Et ton prénom est donc Anastasia ?
-Encore vrai. » Répondis-je en m'asseyant dans un soupire lasse.
Ciel s'assît en face de moi, suivit de son majordome et ils me regardèrent longuement. Puis Ciel demande en brisant le silence que je trouvais bizarrement agréable :
« Pourquoi t'avoir créer une fausse identité ?
-Parce que je ne souhaitais pas vivre ma vie avec toutes les fautes de ma famille sur le dos, et puis je ne l'apprécie pas vraiment. Ajoutais-je en me remémorant mes derniers contacts avec un Redbird.
-Mmh, j'avais cru comprendre en effet. » Dit-il dans un sourire narquois auquel je répondis par un grincement de dents.
Il ne dit rien pendant un long moment, comme perdu dans ses pensées. Le train démarre et il sort de la gare petit à petit.
C'est fou quand même, il y a moins de cents ans, on ne pouvait pas s'imaginer ce genre d'engins, la vapeur qui émane de la toute première locomotive, la vitesse qu'il peut atteindre sans que l'on ressente la moindre inconvenance, le luxe des premières classes, et l'évolution de ses trains, qu'est-ce que le monde avance vit-
« Anastasia ? »
Ah. Moi qui croyait qu'en me concentrant sur le train, nous oublierons la principale raison de ma venue dans celui-ci, ça n'a pas l'air de fonctionner.
Je me tourne (très) lentement vers mon interlocuteur, de sorte à retarder le moment fatidique. Il me regarde avec un sérieux qui me glace le sang et me donne un seul ordre.« Explique-moi tout. »
Je soupire une nouvelle fois et je pris mon courage à deux mains en regardant mon maître, comme déterminée. Puis j'inspire et commence mon récit dans tout les détails que ma mémoire veut bien m'accorder.
Je lui raconte tout. Ma naissance dans cette famille, les activités illégales de mes parents, les horreurs que j'ai vu dès mon plus jeune âge, les restrictions sociales que je vivais à contre-coeur, la haine que mes parents avaient pour la famille de Ciel et qu'ils essayaient le plus possible de me faire hériter. Ma seule amie qui était là pour me faire supporter cette famille, la fois où j'ai acheter la peluche de cette famille, me rappelant doucement la soirée où je l'ai rencontré pour la première fois. Le jour de l'anniversaire de mes 12 ans où les paroles de mon père resteront toujours dans mon esprit, ainsi que les paroles de ses femmes perfides. Puis la dispute entre mes parents le soir même. Quelques semaines plus tard, l'incendie et l'assasinat de mes parents, devant mes yeux d'enfant innocente, et les visions d'horreurs qu'ils ont dû subir. Ma sortie de ce manoir et les deux semaines où j'ai erré dans les rues de Londres comme une sans-abri. Et puis ma « libération » par Madame Chase, qui juste derrière un énorme « éléphant » transportant des funambules, un cracheur de feu, une dompteuse de fauves et d'autres métiers du cirques, me tendait la main dans un sourire sincère. Mon arrivé dans l'orphelinat faisant la rencontre de tout ses pauvres enfants, et qui marque officiellement le début de ma fausse identité. Ma vie qui dura peu de temps dans ce bâtiment, si calme et paisible avant ce que j'appelais « la tempête ». Et donc l'arrivé de Ciel qui chamboula tout mon avenir, qui changea totalement le court de mon existence et qui me pris en tant qu'assistante.