Désir caché (1)

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Emilie

Jeudi 21 Juin 2018.

Lille (France), dans l'appartement des garçons.

C'est officiellement l'été ! Et accessoirement la fête de la musique.

Ce jour a été classé historique par mes meilleurs amis depuis des années, ils l'attendent toujours avec une grande hâte, tels des enfants face à l'approche de Noël. Quoi de plus normal puisque ce sont des musiciens et avant tout des grands fans ! Cette journée sera à jamais réservée pour célébrer leur passion, et également une occasion rêvée pour montrer leur aptitude en tant qu'artistes amateurs. Si une soirée est prévue à cette date, ils l'annulent pour pouvoir participer, et même si aujourd'hui ils ne jouent pas dans les rues, ils vont se faire une joie de soutenir leurs congénères, tout en trinquant leur gobelet rempli de bière.

Je suis toujours heureuse de les accompagner. J'adore voir leurs yeux pétiller lorsqu'ils observent un petit concert, j'aime les écouter débattre sur la qualité de la prestation et j'affectionne tout particulièrement sentir leurs ondes positives, mais aussi créatives, en cette journée de partage et d'entraide entre passionnés. Toute seule, il est certain que je n'irais pas de mon plein gré, mais avec les garçons, je ne raterai pour rien au monde cet évènement. Peu importe le temps, peu importe les circonstances, je leur serai à jamais fidèle, et j'ai toujours l'espoir qu'un jour mes meilleurs amis se feront un nom dans l'industrie de la musique.

Je suis persuadée qu'il ne s'agit que d'une question de temps.

C'est dans cet élan positif que j'entre dans leur appartement. Je claque la porte dans mon dos, laisse tomber mon sac de cours à l'entrée et retire ma veste en jeans. Je m'écrie au cas où ils se trouveraient dans le séjour :

— Les gars, je suis arrivée !

Je m'immobilise devant l'entrée. Pas de réponse. Je me focalise alors sur les sons qui émanent du logement et lorsque je discerne l'écoulement de l'eau, je comprends qu'il y en un qui se douche. Je hausse les épaules et m'enfonce dans la pièce à vivre tout en emportant mes cours. Je m'installe sur leur grande table et décide de commencer à réviser pour mon tout dernier partiel. J'attrape mon classeur et l'ouvre à la page désirée avant de débuter mon apprentissage par une relecture. Lorsque je termine, je saisis une feuille de brouillon pour griffonner ce que je dois retenir par des schémas ; il n'y a que comme ça que j'assimile puisque ma mémoire est essentiellement visuelle et qu'elle se centre beaucoup sur des graphiques ou des dessins. Petite, j'ai déjà essayé d'apprendre par cœur, mais mon maître de l'époque m'a dit que je devais comprendre la leçon avant d'essayer de l'absorber, ce qui fait que j'ai continuellement passé un temps incroyable à étudier.

Au moins, on peut dire que je n'apprends pas bêtement mes cours, de plus que je sais que tous ces efforts me seront bien utiles pour plus tard.

Je me concentre donc une bonne dizaine de minutes sur mes leçons de santé publique, et ce n'est que lorsque je me rends compte qu'il n'y a plus aucun bruit que je me stoppe dans mes révisions. Intriguée de ne voir toujours personne alors qu'Enzo va arriver avec sa nouvelle copine incessamment sous peu, je décide d'aller les chercher. Je me dirige en premier lieu vers la chambre de mon petit chat, je toque à la porte et patiente quelques secondes devant. Et puisque ça ne répond pas, je me rends finalement au deuxième battant pour en faire de même, et bien qu'elle soit fermée, j'arrive à discerner un étrange murmure au travers. Je l'entrouvre d'un cran, mais je suis surprise de voir qu'il fait entièrement noir dans la pièce.

— Max ? le hélé-je dans un chuchotement.

Un autre grognement me répond. Je décide d'entrer, la mine inquiète, puis j'avance jusqu'à son lit. Je m'assois près de lui tandis qu'il bouge dans ses draps pour se coucher sur le dos, j'arrive à croiser son regard exténué malgré la pénombre.

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