A nous, Paris ! (2)

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—     Suivez-moi ! nous somme M. Evrard alors qu'on vient de pénétrer le hall d'entrée, il faut monter jusqu'au cinquième étage.

A côté de moi, Raffael pousse une petite exclamation alors qu'il admire longuement les lieux. Je tire sur son bras pour l'obliger à se bouger, d'autant plus que l'employé est déjà en train d'appeler l'ascenseur.

—     Dis-moi que je ne suis pas en train de rêver ! s'exclame-t-il, les yeux exorbités.

Je lui pince la hanche en guise de réponse, il sursaute dans un drôle de cri, puis m'envoie un regard indigné :

—     Aïe ! Mais pourquoi tu as fait ça ?

—     Pour te prouver que tu n'es pas en train de rêver ! Allez, dépêche !

—     Mais c'est...

—     Oui, je sais, c'est complètement dément.

—     Tu as vu la salle ? Ce n'est qu'un hall, bon sang ! Je n'imagine pas l'état d'un de leur studio d'enregistrement !

Je détaille à mon tour les lieux. Il est vrai le hall d'accueil paraît démesuré compte tenu de son utilité. L'énorme bureau de la réceptionniste est situé juste en face de l'entrée, d'ailleurs, deux portes coulissantes font office de passage, comme on peut en trouver dans les centres commerciaux. Deux écrans sont positionnés l'un à côté de l'autre, cachant ainsi le visage de la secrétaire, mais celle-ci est beaucoup trop accaparée par son travail pour se rendre compte qu'il y a des nouveaux venus. Au fond, à droite, l'ascenseur nous attend de pieds fermes et juste à côté, des sièges vides sont à la disposition des visiteurs. Et bien sûr, il ne faut pas oublier ce grand tapis ovale qui couvre la quasi-totalité du carrelage. J'ai horreur des tapis ! D'après Emilie, je n'ai pas le sens de la décoration, ni de tout ce qui est coloré en général, mais les tapis me démangent constamment le nez et je finis toujours par éternuer comme un cinglé.

Je me gratte d'ailleurs les narines lorsque la sensation de chatouillis commence à se faire ressentir, puis je tire à nouveau le bras de mon meilleur ami pour l'orienter vers l'ascenseur. Celui-ci n'émet aucune objection, tellement il est éberlué par cette première vision. Les portes s'ouvrent au même instant et nous nous y engouffrons sans attendre. Notre guide appuie sur le chiffre cinq, le sourire aux lèvres, puis il se tourne vers nous alors que les battants sont en train de se fermer :

—     Fred...enfin je veux dire : M. Delcloy est très impatient de vous rencontrer. Comme il l'a dit à votre ami, ajoute-t-il en désignant Raffael qui regarde l'intérieur de l'élévateur avec des yeux ronds. Il a été très impressionné par vos différentes prestations, comme les vidéos qu'on peut trouver sur votre chaîne YouTube. Il aime beaucoup découvrir de nouveaux talents. D'ailleurs, il est très souvent à l'affut sur les réseaux sociaux. Mais je dois tout de même vous avouer quelque chose : ce n'est pas grâce à vos vidéos qu'il a entendu parler de vous, c'est grâce...hum... à ma fille.

Je lève un sourcil circonspect et échange un regard interrogateur avec Enzo, qui hausse instantanément des épaules.

—     Votre fille ? soulève Owen, aussi intrigué que nous.

—     Oui, en réalité, elle est très fan de vous. Depuis le mois de décembre, elle est stagiaire dans la boîte et c'est tout naturellement qu'elle a parlé de votre groupe à M. Delcloy. En particulier lorsque cette fameuse vidéo d'improvisation a fait le tour d'Instagram. Il ne pouvait pas passer à côté de ça !

Raffael referme la bouche, lui jette un regard curieux, mais il l'ouvre plus rapidement que je ne l'avais prévu :

—     Donc...c'est grâce à votre fille qu'on va bientôt signer un album ?

NOUS Envers et contre toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant