Adieu (1)

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Maxim

Samedi 22 Juin 2023

Brest (France), à proximité du port.

Je tourne en rond dans cette immense ville qui m'est totalement inconnue. Je cherche des yeux un quelconque panneau pouvant m'indiquer le point de rencontre, mais les déviations ainsi que les quelques travaux que je trouve sur mon chemin m'éloigne un peu plus du lieu où nous nous sommes donné rendez-vous. Un juron s'échappe de mes lèvres. Je crois que je suis complètement perdu. Heureusement qu'Emilie a tenu à m'accompagner. Sa présence tout comme son esprit rationnel m'apaisent incroyablement. Elle a sorti son téléphone pour ouvrir son GPS puis m'indique de l'itinéraire à prendre pour éviter de me taper d'autres routes barrées, ainsi qu'un parking où nous pouvons nous stationner, quand bien même il est payant.

Je roule doucement sur le parking, à la recherche d'un bon emplacement pour pouvoir sortir librement. J'en trouve une dans un coin, où aucune voiture ne peut se mettre sur ma droite. Parfait. J'emploie une manœuvre réfléchie pour me garer en avant, puis une fois terminé, je serre le frein à main avant d'éteindre le moteur.

— Et voilà le travail ! déclaré-je, tout fier de moi, en vérifiant tout de même si je suis bien au point mort.

Je croise le regard d'Emilie à la dérobée. Celle-ci me dédie un sourire narquois, en verrouillant l'écran de son téléphone.

— Tu as quand même bien galéré vers la fin, mon filou. Heureusement que je sais me servir d'un GPS !

Je lui tire la langue en réponse, son gloussement retentit dans ma voiture.

— J'ai roulé pratiquement plus de sept heures, madame ! J'ai seulement fatigué vers la fin du trajet.

— Bien sûr, tu m'en diras tant, me dit-elle d'une humeur toujours aussi moqueuse.

Je lui gratifie un coup d'œil amusé avant d'étirer tout mon corps engourdi par ma position assise. Evidemment, nous avons fait plusieurs arrêts durant notre course, pour boire un café, manger ou faire une pause pipi. Nous avons pris la route vers six heures du matin pour pouvoir respecter le rendez-vous, qui est aux alentours de seize heures. Il est actuellement un peu plus de deux heures de l'après-midi, on est large.

— Tu as soif ? me demande Emilie en me tendant une bouteille d'eau.

Je hoche la tête et vide d'une traite la boisson. Elle me remet par la suite un brownie dans la main, celui que j'ai gardé pour plus tard lorsque nous avons déjeuné ce midi sur l'aire d'autoroute. Je le déguste avec plaisir sous ses yeux rieurs, elle ne peut pas s'empêcher de m'essuyer la bouche à l'aide d'une serviette en papier.

— Tu es un vrai cochon, Maxim Normand.

— C'est pour que tu aies tout le loisir de prendre soin de moi.

Elle me donne une tape dans l'épaule de sa main libre. Je rigole à son geste.

— Tu ne perds pas le Nord ! Et moi alors si je veux que tu prennes soin de moi ?

— Mais je prends soin de toi, Em et depuis hier, je ne fais que ça.

Je lui fais un petit clin d'œil et elle rougit en retour. Mes pensées se tournent vers la journée de la veille, et plus précisément après notre petite discussion sur le parking du centre de recrutement.

Les garçons l'ont déposée chez elle et je me suis rendu peu de temps dans son logement, après avoir pris plusieurs de mes affaires et troquer les clefs de ma moto contre celles de ma voiture. Je l'ai retrouvée dans sa cuisine, en train d'essayer de nous préparer des sandwichs. Mais le fait d'être à nouveau seul avec elle, et aussi le fait qu'on s'est de nouveau dévoilé nos sentiments en dépit de la séparation, n'ont fait qu'accentuer mon désir pour elle. Alors je l'ai soulevée sur son comptoir de cuisine dans l'idée de découvrir à nouveau son corps.

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