Le secret de famille (2)

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Bonjour à tous!

Petit message avant de commencer la lecture : on va enfin comprendre la vérité sur les origines de Maxim... Tenez-vous bien et attention à vos petits cœurs ❤️
En média, j'ai mis la musique Coldplay- Spies, à écouter ou non en lisant le chapitre 🤷‍♀️ en tout cas je me souviens l'avoir écouté en l'écrivant 😊

J'attends avec impatience de lire vos réactions 😋❤️

Bonne lecture 😘

Emeline 

🌟🌟🌟

Les yeux rivés vers mes doigts rougis par le froid, je prends plusieurs grandes inspirations dans le simple but de m'apaiser.

La colère que j'ai déversée tout à l'heure m'a presque entièrement affaibli. J'ai la gorge en feu, la nuque raide et des courbatures dans les bras et les jambes. Mes yeux peinent à se concentrer sur ce qui se passe aux alentours, mais mes oreilles et mes narines parviennent à me situer en se concentrant objectivement sur mes souvenirs.

Confortablement installé sur le petit lit dans ma chambre, je respire les odeurs qui me sont familières : une faible senteur de lessive, une flagrance de tabac qui me fait envie, mais aussi le parfum fleuri des draps propres. Les sons, en revanche, ne sont pas simples à identifier. Je crois discerner le craquement du bois de l'escalier, quelques pas dans le rez-de-chaussée, des voix qui en émanent, seulement le sifflement de l'oiseau près de ma fenêtre m'empêche d'entendre ce qu'elles se disent.

Je reste immobile pendant plusieurs secondes, à écouter les sons extérieurs, tout comme ceux qui se trouvent à l'intérieur de moi. Mon cœur, bien qu'un peu excédé par mes émotions hargneuses, bat plutôt régulièrement. Mes os craquent à chacun de mes mouvements circulaires et ma respiration laisse filer un sifflement. J'entends mes déglutitions et les gémissements qui l'accompagnent. A force de crier, j'ai usé mes cordes vocales. Et la douleur physique que ça me provoque me soutire quelques grimaces. Je n'ai pas encore essayé de parler depuis que j'ai accepté sa requête, seulement je suis sûr qu'un timbre éraillé, un peu étranger à ma voix habituelle, risque de sortir de ma gorge.

J'ai essayé de tempérer ma mauvaise humeur par tous les moyens et c'est en fouillant dans mes poches, à la recherche d'un paquet de clopes, que je me suis aperçu que je l'ai oublié dans mon appartement. Et que mon portable, lui, est resté dans mon blouson, encore accroché sur l'une des chaises en merisier d'Isabelle. Sans ma dose de tabac journalière, sans cette technologie dont je suis complètement accro, comment pouvais-je me calmer convenablement ? Je n'ai aucune distraction, aucun substitut pour me faire relâcher la pression. D'autant plus que cette maison me met vite à cran.

Mais j'ai réussi, au bout du compte. Je suis parvenu à me passer de mes techniques habituelles en me fiant à mes cinq sens, dont ma fidèle ouïe. En écoutant la brise, en distinguant les moineaux siffler à l'extérieur, je me suis concentré sur moi-même. J'ai fait un peu le tri dans mon esprit, j'ai chassé les pensées qui me détruisaient et j'ai enfermé à double tour celles qui évoquaient des milliers de doutes. J'ai pris le temps d'inspirer et de relâcher mes idées noires dans une longue et profonde expiration. Une fois fait, mon corps a commencé à me montrer les premiers signes d'une forte fatigue, physique comme émotionnelle, due à mes innombrables crises de nerf. Et bien que je prenne peu à peu conscience à quel point j'ai pu me montrer excessif, je ne peux pas négliger ce qui m'a mis dans un état pareil.

Je n'ai pas de père.

J'ai grandi dans l'idée que j'en avais un et que même si on n'avait rien en commun, il partageait au moins mon sang. Sauf que non, c'est entièrement faux. Mon véritable père, je ne le connais pas et peut-être que je ne le connaitrai jamais. Maman m'a fait croire qu'il l'était, pépé aussi et je n'ai jamais remis en question leur propos. Je n'ai jamais cherché mon propre acte de naissance, ni fait de test de paternité. Rien. Je leur faisais confiance, malgré ce que je ressentais pour eux et je me suis fait berner comme un bleu. La nouvelle m'a fait un drôle de choc, c'est peu de le dire. J'ai eu mal au début, c'est vrai, ça m'a complètement retourné, j'ai cru en devenir fou et puis ça m'a mis hors de moi.

NOUS Envers et contre toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant