Haute tension (3)

240 17 14
                                    

Média : Avril Lavigne - Wish You Were Here


— Il n'y a absolument rien qui doit vous inquiéter, mademoiselle. Votre ami va s'en tirer, il n'a pas besoin d'opération, il devra juste suivre un traitement pour soigner au mieux ses blessures. Ma collègue est en train d'établir son ordonnance et vous pourrez sortir d'ici une demi-heure. Plus de peur que de mal, comme on dit !

Le médecin urgentiste me regarde, le sourire aux lèvres, après la fin de son petit discours. Je croise les bras contre ma poitrine, mal à l'aise.

— Et au niveau de son ventre, il n'a rien ?

— Quelques bleus, mais rien de cassé. Nous lui avons fait passer une radio, m'informe-t-il, et rassurez-vous, son nez n'a pas non plus été fracturé.

Mon corps se détend, je pousse un soupir soulagé. Quelques larmes s'accrochent à mes cils, mais je me sens plus tranquille maintenant que je sais qu'il n'a rien de grave. J'essaie d'oublier certaines images de mon esprit, mais il semblerait que quelques-unes ne parviennent pas à s'en aller.

Je me sens sale, mes vêtements sont souillés du sang de Maxim et j'ai encore les mains qui tremblent. Je n'ai qu'une seule envie à cet instant : rentrer chez moi et prendre une douche bien chaude. Je veux me laver jusqu'à en faire rougir ma peau et maintenant que mon choc et ma colère sont passés, je me rends compte que l'attouchement que j'ai subi me dérange de plus en plus. Je pâlis à cette pensée et resserre mes bras autour de mon buste.

— Je vous remercie, docteur.

— Je vous en prie. Vous pouvez aller le voir si vous voulez, il va bientôt sortir, mais le temps que tous les papiers soient finis, ça risque de durer encore un petit quart d'heure. Vous êtes sa petite-amie, je me trompe ?

Je le fixe d'un air désorienté tandis que le médecin aux cheveux blonds me sourit aimablement. Je n'ose pas le contredire, de peur qu'il me refuse l'accès. A cet instant, j'ai juste besoin de le voir de mes propres yeux pour me rassurer et aussi enlever quelques souvenirs de ma tête.

Je le suis alors et accède à une salle où plusieurs patients se font soigner, les lits médicaux sont uniquement séparés de grands rideaux pour permettre plus d'intimité. Leur état n'est pas suffisamment grave pour réserver une simple chambre. Certains ont besoin de quelques points de sutures, d'autres semblent un peu étourdis et alcoolisés, mais ils sont pris en charge par des internes et quelques infirmiers. Je m'enfonce dans la pièce jusqu'à trouver Maxim, assis sur son propre lit.

— Voilà, je vous laisse maintenant. Ma collègue va bientôt arriver pour lui faire signer son autorisation de sortie et lui donner son ordonnance.

Il adresse un hochement de tête à mon meilleur ami et tire un peu plus les rideaux pour nous laisser en intimité. Je le regarde partir en avalant difficilement ma salive avant de diriger mes yeux vers lui. Celui-ci me fixe sans rien dire de son œil valide. Toute la partie gauche de son visage a été violentée. Un bleu proéminent décore sa mâchoire et son œil vire au noir alors qu'il est en train de désenfler, grâce à la poche de glace qu'il soutient contre son front. Sa lèvre inférieure a encore son entaille, tout comme son nez. Cependant, sans tout ce sang sur son faciès, ses blessures paraissent beaucoup moins préoccupantes.

Je tente un petit sourire puis je m'avance doucement vers lui. Je m'installe sur le lit pour mieux étudier son visage. Je finis par l'interroger :

— Comment tu te sens, Max ?

Sa pomme d'Adam tremble, ses lèvres frémissent. Il détourne le regard vers le rideau à sa droite.

— Ça va...

NOUS Envers et contre toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant