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J'avançais donc dans cette semi-ville fantôme, à dos de pégase, avec Kean endormit contre moi.

Comment étais-je parvenu, à me mettre dans une situation aussi fantastique ?!

Curieux et euphorique, j'observais attentivement tout ce qui passait devant moi.

Les arbres morts, les maisons croûlantes, le parterre de boue...

Ils étaient affligeant de voir, que des enfants grandissaient dans ce cadre.

Je soupira, tout en sentant la fatigue me tomber de plus en plus dessus.

Le vent d'Ouest avait peut-être raison, j'aurais certainement dû réfréner ma curiosité...

Des baillements m'échappèrent et je m'étira.

Le pégase s'arrêta et plia ses pattes, s'allongeant à terre.

Je pris Kean dans mes bras et descendis de son dos, puis lui caressa la tête.

Il avait l'air heureux d'être dehors.

Il s'était arrêter devant le canal.

Celui-ci était boueux. Totalement marron.

Comment les gens de ce quartier faisait-il, pour vivre ?!

-Il faudrait purifier l'endroit, s'il ne te plaît pas.

J'essaya de trouver la voix, me tournant et me retournant, sans en trouver la provenance.

C'était une voix d'homme.

-Où es-tu ? Et que veux-tu dire par "purifier l'endroit" ?

-Où je suis ? Mais derrière toi, enfin ! En bas !

Je baissa le regard, et vis une sorte de petit garçon, flou et transparent.

Tout comme le vent d'Ouest, qui avait disparu.

-Excuse-moi, je ne t'avais pas vu...

Je m'étais excuser par reflexe, sans raison apparente.

Le petit garçon haussa les épaules, puis me fit signe de me baisser vers lui.

Intrigué, je le fis.

Il fit un geste du doigt et ma capuche tomba d'un coup de vent.

Il me dévisagea, visiblement satisfait :

-Ca fait un moment, Roy ! Content de voir que tu vas bien !

Je posa Kean contre le flanc du pégase, puis m'assis à côté de lui.

Ma fatigue commencer réelement à prendre le dessus.

-Et donc, qui es-tu ? demandais-je, la tête lourde.

Il s'approcha, flottant dans les airs, puis me remit la capuche, la tirant jusqu'au nez.

Je ne voyais plus rien.

-Comme je te l'ai dit, si cet endroit n'est pas à ton goût, purifie-le. Tu en es capable, puisque tu l'as déjà fait.

-Je ne vois plus rien... dis-je, alors que je sentais qu'il tenait encore le bord de ma capuche.

Je l'entendis rire, puis il répondit :

-Ferme les yeux, tu verras encore moins. Je sens que tu ne vas pas bien, tu devrais te reposer un peu. Dors Roy, je veillerai sur toi. Fais-moi confiance !

Cette dernière phrase me paraissait louche, mais la pénombre dû à la capuche, renforça ma fatigue.

Mes yeux se fermèrent tout seul, puis je m'endormis profondément.

Les rêves sont une image de la conscience.

Ce que tu as vu la journée, influencera tes rêves.

L'inconscience guérie la conscience par le rêve, en atténuant les peurs.

Ces phrases tournèrent dans les pensées de manières vagues, avant de disparaître.

Je médita quelques secondes sur le sujet. Ce n'était pas faux, mais je n'étais pas entièrement d'accord.

Que représente le rêve, pour toi alors ?

Bonne question.

Il est vrai que rêver soulage la conscience.

Un souvenir ancien remonta à la surface, défilant devant mes yeux.

Ma mère était encore en vie.
Liora n'était pas encore naît.
J'étais dans mon lit, en panique.
Ma mère était venu me border, alors qu'on était en pleine nuit.

-Qu'y a t'il ? As-tu fait un mauvais rêve ?

J'avais hôcher la tete, avant de rétorquer, les larmes aux yeux et la voix tremblante :

-C'était pas un rêve ! C'était un cauchemare affreux !

Tout en souriant, elle m'embrassa le front et me prit dans ces bras :

-Roy, tout va bien, je suis là... et puis, tu veux que je te dise un secret ?

J'hocha la tête, me frottant les yeux, intrigué.

Elle me caressa les cheveux, puis me chuchota :

-Roy, les cauchemars n'existe pas ! Seul les rêves sont bon ou mauvais. Mais ça reste des rêves.

Curieux de cette façon de voir les choses, j'avais alors demander :

-Comment est-ce qu'on peut faire la différence ? Finalement, c'est quoi un rêve ?

D'un grand sourire et d'un geste doux, elle m'allongea et me borda :

-Les rêves sont les mystères et les aventures de ton monde. Ils font parti de toi.

-Mon monde ?

-Oui, le rêve est une lettre que ton monde t'envoi. Maintenant ferme-les yeux et dors, je suis là. Il n'y a rien d'effrayant.

-Et si quelques choses me fait peur ?

-Alors change ta façon de voir les choses. Si quelques choses est moche, rends-le beau. Si quelque chose est effrayant, rend-le ridicules. Tu verras, tu t'amuseras beaucoup plus comme ça !

Son sourire et son assurance, me donnait une confiance inébranlable.

Sur ces bonnes paroles, j'avais fermer les yeux, pour laisser mon monde m'envoyer ses lettres.

Depuis ce jour, je n'avais plus fait de cauchemars.

Juste de mauvais rêves.

Mais comment pouvais-je éviter la panique qui m'habiter, lorsque je rêvais d'Eléonora ?!

Retrouve-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant