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Je considéra Waiba, le regard vide.

-Roy, s'il te plaît, n'abandonne pas ! Je t'en supplie !

Ses mots ne m'atteignaient pas.

La douleur et la souffrance étaient encore vives.

J'avais l'impression que mon coeur saignait et que mon corps hurlait.

Comment avais-je pu oublier ?

Qu'est-ce que Waiba ne voulait pas me révéler ?

Y avait-il un événement encore plus douloureux, après ça ?

Perdre ma mère, le pilier de ma vie, puis perdre sa moitié ... pourquoi le sort s'acharnait sur moi ?!

Waiba se mit a reculé, l'air effrayer.

La plupart des nuages tournèrent au gris, devenant de plus en plus foncé.

Certains étaient déjà noir.

Je m'en fichais à présent.

Plus rien n'avait d'importance.

Mon monde, mon univers avait perdu deux fois sa lumière.

J'étais dans un monde, où le dernier petit rayon de soleil ne pouvait m'atteindre.

Liora, que devenait-elle ?

Je sentis une chaleur sur mon front.
La même sensation monta, entourant de chaleur mon coeur, qui s'était refroidis.

Une vieille émotion ressurgit.

Une chose, que je n'avais pas sentit depuis longtemps.

Sans que je puisse l'arrêter, des larmes coulèrent, le long de mes joues.

Je ne pleurais pas par peur ou par souffrance.

Je ne faisais que pleurer, pour me libérer enfin, du poids qui était présent dans mon coeur.

《Le privilège des filles, c'est d'écouter notre coeur de manière inné. Vous les garçon, c'est une chose que vous devez apprendre avec le temps et l'expérience.》m'avais un jour dit ma mère.

Je comprenais le sens de ces paroles, à présent.

Mes larmes coulèrent à flot.

Plus elles coulaient, plus les nuages redevinrent blanc.

J'avais l'impression que plus je pleurais, plus je régressais vers l'enfance.

Je redevenais le petit garçon naïf et innocent.

Même si ce n'était qu'une illusion, même si ce n'était que, très certainement, une protection de mon cerveau, cela me fit du bien.

Je me frotta les yeux, puis les ouvrit.

La première chose que je vis, fut un coeur bleu.

Puis des orbites bleu.

Puis le visage d'Isil.

Elle avait sa main droite sur mon coeur et sa main gauche sur mon front.

Elle m'observait en souriant chaleureusement.

Câler contre mon épaule, Kean était là, endormis.

Je leva les yeux et observa les alentours, sans oser bouger le petit orteil.

Nous étions dans la forêt.

J'étais allonger sur un tapis de mousse, câler entre deux grosses racines et le tronc d'un énorme chêne.

Je fixais les feuilles de l'arbres, se balançant d'un coté et de l'autre, au gré du vent.

Il faisait nuit.

J'observais et ecoutais la nature, refusant de pensé.

Mes larmes coulaient encore, brouillant légèrement ma vue.

-C'est bien, Roy. Tu as fait de ton mieux, je suis fière de toi. murmura Isil, d'une voix douce.

Kean se frotta les yeux et se redressa, encore a moitié endormis.

Il me devisagea quelques secondes, puis se mit a essuyé mes larmes.

Elles coulaient sans s'arrêter.

Je m'étais transformer en fontaine vivante.

-Laisse couler, Roy. continua Isil, sans avoir bouger d'un pouce.

Je la dévisagea, trait par trait.

Son visage ne renvoyait qu'une immense chaleur et une bienveillance sans fond.

Ses cheveux noir et son teint blanc contrastaient énormément, mais elle était d'une beauté remarquable.

Elle me caressa le front gentillement, doucement, patiemment.

-D'une certaine manière, tu viens de renaitre, Roy. Tu as trouvé la force de ne pas abandonner la vie... expliqua t'elle, en murmurant. Tout comme un enfant qui pleure en venant au monde, tu pleures parce que tu as accepté de te battre. Je suis fière de toi !

Sans vraiment comprendre, ses mots glisser droit dans mon coeur.

Sa douceur me faisait sentir étrangement guérie.

Kean continuait d'essuyer chaque larme, patiemment.

Au bout d'un long moment, elles s'arrêtèrent enfin de couler.

Je commença par bouger les doigts, puis petit à petit, chaque partie de mon corps.

Je me redressa, constatant que j'allais bien mieux.

-Accepterais-tu de passer la nuit chez moi ? Tu t'y sentiras plus à l'aise, que dans la tour des Dragonniers.

La gorge serrait, j'hocha la tête.

Elle m'aida à me relever, me prit par la main et m'entraîna à sa suite.

Kean attrapa ma main libre et la serra fort.

Arriver à l'entré de la forêt, m'apparut le ciel nocturne dans toute sa splendeur.

Les deux lunes côte à côte étaient pleine. La troisième n'était que de moitié.

La quatrière, rouge sang, était pleine.

Une silhouette floue apparut devant moi.

-Bonsoir, Vent Nocturne. lança Isil.

-Bonsoir Isil. Bonsoir Roy. Tu m'as l'air d'être bien plus stable qu'hier soir... répondit-il en me fixant.

Une sorte de silhouette floue, d'homme.

Un homme sans âge.

Le Vent Nocturne me considéra quelques secondes, avant de se tourner vers Isil :

-S'est-il produit quelque chose, pendant mon absence ?

-Roy est épuisé. Je ne pense pas qu'il soit en état, de faire quoi que ce soit.

-Je vois. Nous essaierons donc de parler demain. Fit-il, en se tournant vers moi.

-Ce serait plus prudent. accepta t'elle, en hochant la tête.

-Roy, demain ne sort pas des grilles du palais. Fauche l'âme qui t'attend et repose-toi.

J'hocha la tête.

Tout comme en début d'après-midi, mes yeux commencèrent à se faire lourd.

Puis mon corps.

Puis ma conscience glissa à nouveau dans les bras de Morphée.

Retrouve-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant