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-Bien, maintenant, souffle ! s'exclama t'elle, en levant les bras.

Toute la matinée, jusqu'à ce que le soleil soit à son point culminant, elle m'avait fait souffler dans une sorte de jarre en terre.

D'après elle, le souffle de vie devait être puissant et délicat à la fois.

-Et comment saurais-je que j'ai réussi ? lui avais-je demander.

-La jarre se brisera.

Et depuis cette réponse, je n'avais obtenu que des poumons douloureux et des insultes de sa part :

-Tu le maîtrisais, avant de perdre la mémoire ! Comment peux-tu être aussi nul ?

Essoufler, je baissa la jarre :

-Une pause !

Elle fit mine de mettre les mains sur ces hanches et de bouder.

Je m'assis sur un banc, et remarqua que des soldats me dévisageaient.

-Dis-moi, pourquoi d'après toi, il m'observe tous depuis ce matin ?

Le vent d'Ouest rit, tandit que Kean s'assit contre moi, en baillant.

-Lorsque tu as ta capuche, ton vêtement fait en sorte d'effrayer et éloigner les gens ! Maintenant que tu n'a plus ton couvre-chef, ils sont surpris de voir un beau jeune homme.

Je dû faire une tête drôle, car elle explosa littéralement de rire.

Disparaissant dans un écho de rire, le vent commença à souffler bruyamment, faisant balancer les arbres.

-Dis-le, si je suis amusant... lançais-je, en tirant ma capuche.

Elle réapparut rapidement, l'air déçu :

-Tu n'es plus drôle. Aller, la pause est terminé ! Souffle dans cette fichu jarre, qu'on en finisse !

Avec un certain désespoir, je remis le bout de la jarre sur mes lèvres.

Kean tira ma manche.

Encore ? D'où lui venait cette soudaine manie ?!

-Maître, vous devriez faire comme l'autre fois et laisser votre corps vous apprendre.

En y pensant, c'était pas si bête.

Je pris une grande inspiration (qui me donna le vertige) et fit comme auparavant : vider mon esprit et laisser mon corps faire et apprendre de lui.

Ca ne manqua pas : l'expiration fut puissante et sans douleur.

La jarre se brisa, faisant danser le vent d'Ouest, en criant "tu as réussi !".

Je repris mes esprits, avec une certaine envie de vomir.

Le monde tournait tél un grand huit en plein looping.

Kean m'allongea de force sur le banc et posa sa main sur mon front.

-Qu'est-ce qu'il a ? demanda t'elle, en s'approchant.

Son vent doux m'entoura prudemment, m'aidant a respiré au mieux. Ma vue commencait à ce brouiller, comme la veille au soir.

Après un moment, la tête d'Abriel apparut devant moi :

-Que se passe t'il, Roy ?

J'haletais avec difficulté, et suais à grosses gouttes.

-Mon maître a rêvé de son ancien monde, cette nuit. Depuis, son énergie est bizarre.

Abriel se pencha vers moi et mit sa main froide sur mon front.

-De quoi t'es-tu souvenu ? fit-il, sérieux.

-Un moment ... avec Eléonora.

A ce mot, j'eu l'impression vague qu'il fouillait mes souvenirs.

Son visage fut soudain emplit de tendresse et de compassion.

-Tu es vraiment un imbécile... fit-il, à présent le visage triste. Un véritable idiot. Mais ce que tu as vécu est terrible.

Il caressa ma joue tremper, avant de mettre sa main sous ma nuque et me relever, pour me serrer contre lui.

Sa barbe me chatouillait, mais sa froideur me fit du bien.

-Je vais t'avouer une chose, Roy. De tout les perdus, je déteste les ramasseurs d'âmes le plus. Ceux sont de gros idiots, ayant abandonner une chose précieuse. Mais dans ton cas, je t'apprécie, même si tu fait parti de ces idiots...

Je n'avais pas bien compris son discours, mais je compris qu'il m'appréciait, même si j'étais un boulet.

-Comment te sent-tu ?

Contre lui, je ne ressentais presque plus aucune douleur. La crise s'était calmé.

-Ca va mieux, je crois. J'ai encore un peu mal à la tête...

Il se poussa légèrement, me laissant m'asseoir.

Il mit ces mains sur mes épaules, me tenant face à lui :

-Roy, ne laisse personne se liait à toi trop profondément, en dehors de Kean ! Est-ce clair ?

J'hocha la tête, intéresser :

-C'est dans mes clauses. Mais pourquoi ?

-Plus que d'autres ramasseurs, te lier trop a quelqu'un de vivant te serait fatal. Évite.

J'hocha la tête.

De toute façon, j'avais trop de questions et de choses à découvrir sur ce monde, pour penser à me faire des amis !

Le vent d'Ouest se précipita vers moi :

-Tu vas mieux ? Tu m'as fait peur ! Idiot ! Imbécile ! Ramasseur d'âme idiot !

Même si le vent ne pouvait pleurer, je voyais une réel inquiétude dans ces yeux.

Elle m'entoura de ces bras, apportant un vent doux et chaleureux autour de moi.

Abriel observa la scène d'un air satisfait :

-Sache que peu de gens, bravent le volcan de l'air. Mais ceux qui réussissent, deviennent les protégés des vents.

-C'est exactement ça, Abriel ! s'exclama t'elle. Nos enfants du vent sont précieux et rare !

Je vis la jarre briser parterre :

-Vent d'Ouest, j'ai réussi le souffle de vie, n'est-ce pas ?

Elle hocha la tête, attendant la suite de la question.

-Si je dois le faire... je peux t'appeler, pour que tu sois là ?

Elle fit un grand sourire, l'air fière :

-Évidemment !

Rassuré, je soupira de soulagement.

Mais je n'eu pas le temps de me lever, qu'un coup de poing, digne d'un one shot, me prit le ventre.

Je pris la main de Kean dans la mienne, en me forçant à respirer :

-Kean... une âme !

Ma voix était sortit en un chuchotement saccadée.

Il se leva et observa les alentours, en secouant la tête :

-Aucune âme de la liste est en train de mourir. Vous êtes-sur que ça va, maître ?

Le vent d'Ouest et Abriel observèrent les alentours, alerte.

Je me leva.

"Kean transforme-toi"

Il le fit, sans poser plus de question.

La douleur était insupportable.

Voilà donc où mener une journée, lorsqu'elle avait mal commencer !

Retrouve-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant