Les Contes Sanglants du Royaume Pourpre

Chapitre XI: Aethis le Sauveur

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Résumé: Aethis, jeune garçon errant, se retrouve dans les ruines inquiétantes de la Citadelle. Il finit par être accepté par un groupe de Proscrits, des bannis du Royaume Pourpre. Mais la faim se fait sentir...

La vie dans les ruines de la Citadelle n'avait rien d'aisé. Tout se rapportait à la nourriture, rare en ces lieux. Le lendemain de son arrivée, Aethis fut aussitôt plongé dans le quotidien morne des Proscrits. Tek, Elf et Salim partirent de bon matin à la recherche d'une victime à dépouiller, et ne cessèrent de faire des aller retours tout au long de la journée. Partir dans les ruines, c'était comme partir à la guerre, on ne savait trop si l'on était le chasseur ou le chassé, à ce que disait sans cesse Tek avec pessimisme.

Une fois, ils revinrent tout essoufflés, pantelants. L'épée de Tek était maculée de sang.

« C'était la division du Général, expliquait-il au Capitaine toujours alité, ils nous attendaient au détour de la Via Apia, Cap'.

—Ils ne vous ont pas suivi au moins ?

—Non, on les a perdus sur la Grand Place. Ils sont de plus en plus nombreux, on n'a aucune chance de rivaliser, Cap' !

—Pourquoi chercher de la nourriture dans les ruines ? Intervint Aethis qui s'occupait des blessures du Capitaine. Les bois à l'extérieur des murs sont riches en gibier et en baies, vous y trouverez tout ce qu'il vous faut.

—Impossible, rétorqua Elf. Les soldats royaux patrouillent sans cesse dans le secteur, quiconque porte la Marque des Proscrits est exécuté sur-le-champ... »

Il s'interrompit, et tous regardèrent Aethis.

« Je n'ai pas la marque, moi. Fit Aethis après un instant de silence.

—Mais oui ! S'exclama Salim, tu ferais ça pour nous, petit ? Tu irais chasser ? »

Aethis haussa les épaules, totalement indifférent de la vague de joie qu'il venait de provoquer. C'est à cet instant précis qu'il sut qu'il était définitivement accepté dans le groupe. Il se leva, se lava les mains dans la poussière, se débarrassant du sang séché du Capitaine, et agrippa sa sacoche. Le chef le regarda préparer ses affaires pour partir à la chasse, il semblait inquiet, honteux même. Mais l'espoir d'avaler un vrai repas l'empêchait de dire un mot.

Le garçon traversa avec prudence le silence froid de la Citadelle. Arrivé à l'immense arche qui annonçait la sortie de la forteresse, il traversa le pont-levis. Soudain, il sentit un objet lourd heurter sa nuque.

« Haha ! Cria la voix d'en haut. C'est moi qui t'ai eu cette fois ! »

Le garde qu'Aethis avait tantôt bombardé de pierres était perché sur sa muraille, jubilant de son jet de caillou.

« Bien joué, ser ! Rit le garçon.

—tu t'en vas, petit ? Heureux de voir que t'aie enfin entendu raison.

—C'est mal me connaître, grand-père.

—Quoi ? Et puis ne m'appelle pas comme ça espèce de... »