Résumé: Camael, acteur et amant de Béa, vient d'être exécuté pour insulte à la Couronne. Horrifiée, la jeune fille tente de se jeter dans un fleuve, avant d'être sauvée par un paysan du nom de Freidwill. Elle se retrouve alors plongée dans le quotidien difficile d'orphelins vivant du travail de la terre et dirigés par Dame Héra. Au cours d'une dispute avec des soldats, celle-ci négocie avec un certain Morwen, futur membre de la garde raegilienne, de prendre un orphelin sous son aile.
Morwen est envoyé en mission à la Citadelle où il rencontre Aethis. Il est pris d'une soudaine impression de déjà-vu.
⊱𐄚⋞✺⋟𐄚⊰Un garde raegilien à l'allure majestueuse remontait la rue principale de Mogtryl, droit vers le palais brillant de mille feux sous un Soleil brûlant. Tout était bondé, comme une fourmilière grouillant d'insectes colorés s'affairant à une œuvre commune. Morwen, fraichement promu, bombait le torse pour impressionner la foule, et son armure attirait les yeux de tous. Il était perché sur un grand cheval blanc, surmontant les têtes de la plèbe.
Mais ce qui faisait sa fierté en ce jour, ça n'était pas tant son rang que la mission qu'il devait accomplir. Une mission si importante, si secrète, qu'il ne pouvait tout simplement pas la confier à un de ses subalternes. Quelques mots prononcés le placeront parmi les grands de ce monde.
Confiant son destrier à un écuyer passant par là, il pénétra dans l'immense bâtisse, quittant les regards impressionnés des manants pour ceux, méfiants, des autres gardes royaux. Arrivé à la salle du trône, il trouva les trois conseillers de Main de Fer. Aucune trace du souverain, cependant.
« Je veux parler au Roi, en privé.
—A quel sujet ?
—La situation de la Citadelle a évolué, je ne peux en dire plus. »
Le conseiller consulta les autres du coin de l'œil, ils semblèrent d'accord.
« Le Seigneur est à l'autel. »
Les remerciant, il se dirigea vers le temple situé dans les entrailles du palais. Là, il confia son arme à l'un de ses confrères, soupira, et passa les portes du lieu saint.
La silhouette du souverain était pratiquement invisible dans la pénombre de la statue de l'Ange de la Puissance. Main de Fer était à genoux, la tête penchée en signe de repentance. Morwen ne put s'empêcher de constater qu'il était bien plus petit que ce qu'il aurait cru.
« J'espère que c'est important, dit-il à mi-voix.
—Ca l'est, Seigneur.
—Assieds-toi le temps que je finisse, dans ce cas. »
Morwen attendit patiemment, intimidé. Cela dura plus d'une heure. Main de Fer ne bougeait pas d'un cil, comme recouvert par les ailes de pierre de l'Ange. Soudain, il se leva avec difficulté, et ils se retirèrent tous deux dans une pièce adjacente.
« Je reviens de la Citadelle, mon Roi. La situation a évolué.
—Ah, tu es donc Morwen, n'est-ce pas ?
—Vous connaissez mon prénom ?
—Le tiens, et celui de tous ceux qui me servent. La plupart des gens ne me connaissent pas, mais moi je vois tout. Allons, dis-moi ce qu'il y a de si urgent. L'expédition punitive ne s'est-elle pas passée comme prévue ? Tu n'as pas mes quarante têtes de proscrits ?
—Non, malheureusement. J'ai préféré cesser cela, pour éviter le pire.
—Le pire ? Tu as peur de tuer des proscrits ?
VOUS LISEZ
Les Contes Sanglants du Royaume Pourpre
FantasiaDans le Royaume Pourpre, il n'y a pas de Bien ni de Mal. Oubliez toute moralité, tout sens de l'honneur. Asseyez-vous, et en dieu omniscient observez la masse informe des créatures qui vivent et meurent dans la poussière.