Chapitre XXXVII: Lueur d'Espoir

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⊱𐄚⋞✺⋟𐄚⊰

Résumé: Sym, le nouveau Chef de la Compagnie, est obsédé à l'idée de trouver le Sanctuaire. La troupe de mercenaire erre donc dans le Désert des Fous à la suite de leur tyran. Après avoir trahi un peuple Tej'hid qui les logeaient, la Compagnie semble se rapprocher de leur but.

La longue file de mercenaires lourdement armés traversait le Désert des Fous, traînant avec eux une douzaine de balistes énormes. On aurait dit une scolopendre géante avançant avec peine dans l'horizon plat. Les prisonniers Tej'hid, bien qu'ils fussent officiellement libres, avaient été pour la plupart forcés à tirer les engins aux mécanismes complexes. Savoir qu'il existait désormais un type de mercenaires plus à même de faire les corvées et être tué pour l'exemple redonnait un semblant d'assurance aux anciens de la Compagnie. Néanmoins, tous pouvaient sentir l'épée de Damoclès léviter au-dessus de leurs têtes. Sym savait manier la peur, mais est-ce que cela pouvait durer ?

« Les hommes ne se laisseront pas faire longtemps, Chef, disait Khroll. Nous serons renversés si nous continuons de maintenir une telle crainte sur la Compagnie.

—Je sais, répondit simplement Sym. Certains aiment notre puissance nouvelle, mais beaucoup veulent ma mort. C'est pour cela que nous allons au Sanctuaire.

—Vous avez réussi à décrypter les textes ? Vous savez où il est ?

—je pense, oui.

—Mais si ce n'est pas le cas... Hésita Galion qui marchait à leurs côtés.

—Nous mourrons tous les trois et un autre prendra ma place. »

Il parlait d'une intonation qui signifiait clairement : « je sais ce que je fais, ne me contredisez pas. » Galion se tut. Il craignait autant l'ire de la Compagnie que celle de Sym. C'était un cauchemar. Il s'éloigna lentement de ses deux supérieurs.

Malkis était privé du soutien habituel de Jun qui avait été l'un des rares anciens mercenaires à avoir été employé au tractage des balistes. Il titubait donc dans la file, jurant sans cesse. Soudain, il manqua de s'écrouler en butant contre un autre mercenaire.

« Hé ! Fais gaffe !

—Désolé, fit Galion. Tiens prends mon bras, Malkis. »

Galion continua de le guider en silence pendant un instant. C'était étrange, Malkis n'était pas habitué à autant de sollicitude de la part d'un de ses semblables. Il ne pouvait s'empêcher d'éprouver un certain dégout à l'idée d'être aux côtés d'un conseiller de Sym. Galion, à ses yeux, n'était rien d'autre qu'un traitre. L'autre parut lire dans ses pensées.

« Je sais ce que tu penses. Je n'ai jamais eu le choix, aucun d'entre nous ne l'a eu.

—Je ne vois pas de quoi tu parles.

—C'est pourtant évident. Ton aversion pour le nouveau régime n'est un secret pour personne. Sym te connait, il sait qui tu es.

—Ouais, et t'es là pour me tirer les vers du nez en faisant semblant d'être de mon côté ? Désolé, je ne marche pas, fous moi la paix. »

L'autre prit un temps de réflexion. Il s'était douté que Malkis le prendrait pour un piège.

« Ecoutes, tu ne lui sers à rien, et moi non plus. J'ai l'impression de n'être là que pour le flatter. On sait tous deux ce qui advient à ceux de notre espèce.

—Oui, je le sais très bien. Maintenant fous-moi la paix, tu vas nous faire tuer.

—Dis-moi ce que je peux faire pour que tu puisses me faire confiance. »

Les Contes Sanglants du Royaume PourpreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant