Chapitre XVI: la Compagnie Fratricide

37 7 16
                                    

⊱𐄚⋞✺⋟𐄚⊰

Résumé: La Compagnie, troupe de puissants mercenaires, traverse une guerre interne. Sym, ancien chef de clan, après avoir fait assassiner l'ancien Chef de la Compagnie par Jun, a entrepris de purger le reste de ses opposants. Malkis attend la mort, n'ayant plus le moindre espoir de sortir vivant de cette révolte. L'action se passe dans la Cité du Pont Céleste.

Les lourdes armures d'acier s'approchaient inéluctablement de Malkis qui attendait le coup fatal. Une voix lui parvint, il la reconnut aussitôt.

« Relève-toi, abruti.

—Jun ? Mais qu'est ce que tu fais là ?

—Je sauve ta peau comme d'habitude, c'est la guerre par ici, au cas où t'aurais pas compris. »

Soudain, le bruit sourd d'une armée en marche se firent écho dans les montagnes environnantes. Les combats tout autour de nos deux héros continuèrent un instant, le tintement des lames s'entrechoquant envahissaient les rues; et c'est au centre de cette anarchie que le Seigneur du Pont, dressé sur son grand cheval blanc et en habit de guerre, cria :

« Arrêtez ! Cessez ce massacre ou je vous taille tous en pièces! »

C'est alors que Sym, non moins majestueux que le Seigneur avec son épée ensanglantée au poing, s'interposa face à l'armée du Seigneur qui engloutissait l'avenue. Les combats avaient cessé sous l'autorité rayonnante du Seigneur. Le silence était retombé.

« Expliquez-vous, ordonna le Seigneur d'un voix glaciale.

—Nous réorganisons nos rang, Seigneur, voilà tout. Certains de nos hommes n'étaient pas à leur place. »

Ils se jaugèrent un instant, et le Seigneur acheva :

« Allez vous réorganiser hors de ma cité. Je ne veux plus entendre parler de vous. »

Un léger sourire au visage, Sym s'inclina respectueusement.

« Prends les prisonniers, on les emmène au sommet de ce pic », fit-il à Khroll.

Il ne fallut pas longtemps pour rassembler les clans de Sym et de Khroll, seuls clans autorisés par la Compagnie désormais, et ils sortirent de la ville en une longue procession funèbre. Au moins un homme sur quatre détenait un prisonnier désarmé, tous membres de clans adverses.

« Jun, tu as intérêt à m'expliquer ce qu'il se passe. », fit Malkis qui pourtant commençait à comprendre ce qui advenait.

Ce n'était pas possible, Jun ne pouvait être un traitre, il n'avait pas le droit d'être du camp des mutins.

Les mercenaires grimpèrent le pic jusqu'à ses neiges éternelles, là où nulle créature d'en-deçà du Pont ne pouvait les atteindre, et où les cris les plus horrifiants ne pouvaient être entendus par les citoyens. Non loin du sommet se trouvait une falaise de glace et de roche, tourmentée par le vent et la neige. Elle surplombait la vallée des Pins légèrement éclairée par le Soleil se levant.

Une dizaine de prisonniers furent alignés sur la corniche, dos au vide et les yeux bandés. Leurs armures et autres choses précieuses avaient été retirées. Ils étaient pratiquement nus. Ils tremblaient, il faisait froid.

Les Contes Sanglants du Royaume PourpreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant