Chapitre XLII: Warylkem

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⊱𐄚⋞✺⋟𐄚⊰

Résumé: Sym, le nouveau Chef de la Compagnie, est obsédé à l'idée de trouver le Sanctuaire. La troupe de mercenaire erre donc dans le Désert des Fous à la suite de leur tyran. Après avoir trahi un peuple Tej'hid qui les logeaient, la Compagnie semble se rapprocher de son but. Malkis, mercenaire aveugle, attends patiemment l'occasion de mettre fin au règne de Sym.

Cela faisait maintenant un mois que la Compagnie errait dans le désert. La tension était montée progressivement, et le danger semblait d'autant plus grand qu'aucune bagarre ne s'était déclarée depuis plusieurs semaines. Le silence des troupes pesait comme une menace sur Sym et ses conseillers.

Un matin, avant même que le Soleil ne se fut levé, la Compagnie se rassembla au son de la cloche ordonnant le réveil. Malkis comprit immédiatement ce qui se tramait ; une douzaine de mercenaires étaient à genoux devant le rang, encadrés par une garde nombreuse. Sym annonça la sentence d'une voix forte. Les têtes tombèrent l'une après l'autre. Puis Khroll s'appliqua à les empaler sur des pics comme si leurs yeux morts observaient leurs compagnons.

« Voilà ce qui advient aux conspirateurs », acheva le Chef.

Malkis, qui avait déjà glané de nombreuses informations sur de potentiels futurs complices, tressaillit. Mais il n'avait pas le droit de céder à la crainte qu'inspirait Sym. En réalité, ce supplice n'avait fait qu'alimenter sa colère.

Il s'assit à l'écart de tous, pensif. Une rumeur sourde parcourait les rangs des mercenaires. La peur faisait grandir son emprise sur eux, outre quelques renégats dissidents. Au bout d'un certain temps, Malkis entendit des pas s'approcher de lui. Ils devaient être cinq. Des paroles prononcées dans la langue fluide et mélodieuse des Tej'hid parvinrent à lui.

« Tu es Malkis, n'est-ce pas ? »

L'homme qui venait de parler avait un accent très prononcé. Malkis acquiesça. Nouveaux murmures incompréhensibles.

« Nous devons discuter de choses importantes. Si tu venais à en parler à qui que ce soit, nous le saurons, et un de nos hommes viendra te tuer dans ton sommeil.
—Je vois. C'est à propos de Sym, n'est-ce pas ? »

Il y eut un instant de silence où Malkis les imagina en train de guetter aux alentours.

« C'est exactement ça, fit le traducteur. Comment le sais-tu ?
—Si c'était pour quoi que ce soit d'autre, vous ne seriez pas venu me voir, et encore moins à l'écart de tout comme des voleurs. Et puis, comme je suis aveugle, je ne peux pas voir vos visages, et donc je ne peux pas vous dénoncer.
—Nous avons besoin de toi, Malkis. Pour l'éliminer. Nous voulons des informations sur le Chef.
—Moi, je ne sais rien de lui. Mais je sais ce qu'il veut et je connais un homme qui pourrait nous donner toutes les informations nécessaires. Donc je vais vous aider, à une seule condition.
—Laquelle ?
—Je veux être celui qui portera le coup fatal. »

Jun en avait assez de devoir faire des rapports à Sym. Tous les soirs, il devait glisser quelques mots sur les agissements de Malkis. Certes, il était bien payé, mais une tâche aussi ingrate lui faisait presque oublier son attrait pour l'or. Ce matin-là, Malkis avait disparu. Jun décida de ne pas en tenir compte. Jun n'était jamais bien loin de Malkis, et le surveillait du coin de l'oeil, mais c'était tout. Sym avait sans doute surestimé la fidélité du mercenaire.

Les Contes Sanglants du Royaume PourpreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant