Les Contes Sanglants du Royaume Pourpre

Chapitre XXXIV: Alchimie et Histoire de Coeur

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Résumé: dans les ruines de la Citadelle, Aethis, jeune homme errant, rencontre une fillette étrange. Elle contrôle une bête ailée qui emporte les survivants Proscrits habitant la régions. Un jour, des soldats viennent effectuer une expédition punitive sur la Citadelle. La bête est tuée, et la fillette du nom de Lys se révèle être la promise d'Aethis, du temps où ils appartenaient tous deux à des familles puissantes.

Aethis observait en silence la fillette en train de jouer avec d'étranges instruments fabriqués à l'aide de fils de fer. Elle creusait dans le sol ces mêmes signes ésotériques qui recouvraient une bonne partie des murs de la cave creusée à même la roche. Une petite lanterne les séparait en éclairant le visage pâle de Lys.

« Tu boudes encore ? Dit-elle.

—Non. »

Cela signifiait que oui.

« Tu as essayé de me tuer.

—J'étais en colère. Je veux mon oiseau. »

Sa voix s'étranglait à ses mots. Elle serra le cœur noir de toutes ses forces. Aethis essaya de maintenir son mutisme pendant un temps, histoire de lui faire comprendre qu'il était encore irrité qu'elle eût essayé de le poignarder. Lorsqu'il eut considéré que la punition était suffisante, il dit :

« Tu fais de la magie ? »

Elle acquiesça avec simplicité, comme s'il venait de lui demander si elle jouait à la poupée.

« Quand est-ce que tu as fugué ?

—Il y a trois ans. Enfin, pas longtemps après que...

—Après que ton père ait tué le mien, je sais », dit-elle sèchement de sa voix de femme.

Aethis aurait préféré oublier toute cette histoire. La querelle entre la famille de Lys et celle d'Aethis faisait partie des pires souvenirs d'enfance du garçon. Les menaces, les intimidations... Et puis le sang.

« J'ai cru qu'ils t'auraient retrouvée... Je veux dire... Pour qu'on se marie.

—Ils ont failli. Mais je suis devenue bonne pour me cacher, maintenant ils croient que je suis morte. »

Le mot « mariage » avait jeté une gêne sur les deux enfants. Même en sachant que cela allait arriver, ils n'en avaient jamais réellement parlé. Retrouvant l'anneau enchanté qui permettait de ressentir la douleur de Lys, Aethis le lui présenta :

« C'était pour nous tu crois ?

—Oui, maman l'avait caché dans leur chambre. Je l'ai juste... Amélioré. »

De toute évidence, elle avait espéré qu'Aethis le reçoive comme un message lorsqu'elle l'avait donné à Salem. Mais elle était trop pudique pour le dire. Aethis mit la bague à son doigt. Des flammes semblèrent brûler dans ses entrailles.

« Il y a trop de haine, constatait-il en grimaçant.

—Tu n'es pas en colère, toi ?