⊱𐄚⋞✺⋟𐄚⊰
Résumé: Aethis, jeune garçon errant, a rejoint un petit groupe de Proscrits dans les dangereuses ruines de la Citadelle. Il se révèle être un élément essentiel pour la survie du groupe, puisqu'il est le seul à pouvoir aller chasser hors des murs de la cité morte.
Aethis s'amusait bien dans les ruines. Il avait désormais perdu la notion du temps dans cet enfer gris qui lui correspondait tant. En réalité, ce n'était évidemment pas l'environnement hostile qui lui convenait, et il comprenait la détresse de ses compagnons qui avaient subi la faim et l'isolement tout ce temps. Non, ce qui lui plaisait c'était d'avoir trouvé des gens qu'il respectait, un mode de vie en communauté qu'il aimait.
C'était du moins les réflexions que le jeune garçon se faisait en courant dans les ruines à la recherche de Salim. Ce dernier semblait être retombé en enfance à l'arrivée d'Aethis, et il était fréquent qu'ils jouent à cache-cache ensemble. Au moins, on pouvait dire qu'ils ne manquaient pas de place.
« Ha ! Je crois que vous avez laissé tomber quelque chose, vous êtes joueur aujourd'hui, ser. »
Le garçon ramassa le bout de tissu qu'il reconnaissait comme ayant été déchirée de la tunique rapiécée de Salim. Sans doute un indice, pensait-il. Mais il se rendit soudain compte que la raideur du tissu rouge était en réalité due au sang le maculant.
« Ser ? »
Un hurlement d'horreur répondit à cet appel. Aethis ne réfléchit pas une seule seconde, il courut dans le dédale à toutes jambes, appelant Salim de toutes ses forces, au risque d'être pris par une tribu adverse. Les taches de sang le menèrent à une petite place ressemblant fortement à un cloitre. Là, une silhouette sombre et difforme se mouvait dans la pénombre d'un recoin. Aethis fut paralysé, c'était comme si son cerveau ne parvenait à analyser ce qui se trouvait face à lui. Cela avait deux ailes immenses, celles-là même que l'on retrouvait sur les terribles rapaces géants des pics glaciaux. Mais ça n'était pas un rapace ; entre ces deux ailes se trouvait un corps humain, où plutôt des parties humaines, puisque le torse musculeux semblait avoir été cousu sur deux pattes aux griffes fourchues issues, probablement, de deux animaux différents. Les bras, eux, étaient faits d'écailles de serpents finis par une demi-douzaine de pointes acérées. Une longue queue semblable à un épais fouet fini par une lame comme greffée à la chair, serpentait autour de la créature. Aethis ne vit pas le visage de la chose, mais il voyait les yeux luire de deux couleurs différentes. Il était pétrifié par la laideur de la monstruosité qui semblait n'être qu'un assemblage anarchique de créatures féroces, et il ne remarqua pas que la chose se tenait sur le corps de son ami dont le crane avait été frappé contre le pavement.
Fléchissant d'un coup sec, le monstre s'éjecta dans les airs, emportant dans ses griffes un Salim inconscient. Paniqué et sonné mais non moins conscient, le garçon grimpa aussi haut qu'il le pouvait pour voir la silhouette s'engouffrer dans la haute tour qui l'avait tant intrigué à son arrivée à la Citadelle, cette même tour résonnant de cris de mort à la nuit tombée. Ni une, ni deux, le garçon prit le chemin de la caserne, et entreprit de convaincre le Capitaine de venir à l'aide. Les autres, jouant aux cartes comme d'habitude quand ils n'avaient rien à faire, se regardèrent un instant, et leurs visages s'assombrirent. Le Capitaine, soigné de sa blessure, se leva et articula avec une grande douleur.
« Désolé, c'en est fini de Salim. C'était un homme de devoir et nous le regretterons.
—Quoi ? S'exclama avec rage Aethis, vous allez le laisser là-bas ? A nous tous nous aurons cette... cette chose !
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Les Contes Sanglants du Royaume Pourpre
FantasyDans le Royaume Pourpre, il n'y a pas de Bien ni de Mal. Oubliez toute moralité, tout sens de l'honneur. Asseyez-vous, et en dieu omniscient observez la masse informe des créatures qui vivent et meurent dans la poussière.