Les Contes Sanglants du Royaume Pourpre

Chapitre XXVI: L'appel de Lys

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Résumé: Aethis, jeune garçon errant, a rejoint un petit groupe de Proscrits dans les dangereuses ruines de la Citadelle. Il se révèle être un élément essentiel pour la survie du groupe, puisqu'il est le seul à pouvoir aller chasser hors des murs de la cité morte. Un jour, il doit sauver son ami Salim des griffes du fameux Ange Gris, qui se révèle être contrôlé par une enfant. Tous deux survivent, mais Aethis commence à se comporter d'une manière étrange...

Encore troublé des effets de l'Elixir de Rêves, Aethis contemplait le ciel pur. Loin en bas, les monts et les pics semblaient supporter le poids du firmament tel les Atlas du Royaume Pourpre.

Le garçon avait toujours aimé cette vue, ce calme, comme il adorait tout ce que la nature lui offrait.

Mais en ce jour, il était triste, mélancolique. Non loin de lui, alors qu'il était allongé dans l'herbe, un sentier sauvage s'en allait dans l'horizon. Comme c'était tentant...

Il n'avait plus d'Elixir. Le manque lui brûlait les veines et ses yeux étaient légèrement bouffis par le manque de sommeil constant, un sommeil artificiel.

Il avait son sac à dos avec lui, son arc et ses flèches. Il avait même son dessin, celui qui représentait la Citadelle, qu'il avait mis avec les dizaines d'autres. Les souvenirs du temps et des lieux passés.

Aethis se leva, prit son sac en cuir et, l'amertume au ventre, partit rejoindre le chemin.

Mais une chose manquait au rituel ; il fallait regarder une dernière fois. Figer l'image dans son esprit...

Avant même qu'il eût pu jeter un ultime coup d'œil sur les ruines qu'il chérissait, un son étrange attira son attention. C'était un rythme, celui des bottes qui battaient la terre et des armures qui tintaient.

Tout en bas, sous la corniche sur laquelle il se trouvait, un groupe de soldats royaux traversait un ruisseau. Aethis en compta plus d'une cinquantaine. Le soldat en tête serrait la main à un autre homme en armure, celui qui tenait le camp que le garçon avait pillé, plusieurs semaines auparavant. Le chef du camp pointait du doigt dans la direction de la Citadelle.

Le garçon n'hésita pas un seul instant, il rebroussa chemin et courut vers l'entrée secrète dans la muraille. La route le menant jusque là-bas lui parut bien courte, d'autant que l'adrénaline mêlée à l'indifférence que procurait l'Elixir doublait sa performance.

Bientôt, il atteignit son objectif, grimpa d'un mur à l'autre des douves, pour s'engouffrer dans la brèche de la muraille.

Aussitôt après être apparu de l'autre côté, il tomba nez à nez avec un groupe de Proscrits. Aethis n'eut pas le temps de se faufiler, on l'attrapa par les pieds et on le tira hors de son trou.

« Hé ! C'est pas le moment de me voler, ser ! Les soldats royaux arrivent !

—Les soldats royaux ? Et qu'est-ce qu'ils foutraient ici ?

—Laisse tomber, il ment. On l'emmène.

—Quoi ? S'indigna Aethis, mais je n'ai rien sur moi ! »

Les autres se regardèrent avec un amusement macabre.

« Bien au contraire, t'as tout ce qu'il faut. T'as l'air bien nourri dis-donc, ça m'étonnerait que tu sois d'ici.

—Il n'a même pas la Marque, fit l'un des Proscrits.

—Plus de muscles, moins de nerfs, allez on y va. »