⊱𐄚⋞✺⋟𐄚⊰Résumé: suite à la mutinerie dans la Compagnie, Ykar et Faris se retrouvent à errer dans le Royaume Pourpre. Dans un village, ils rencontre une troupe menée par le mystérieux Daath Iglim. Ce dernier semble pouvoir ramener les morts à la vie. Ykar pense que cet homme est un escroc, tandis que Faris décide de croire en ses miracles. Ayant traversé la Terre de Sel, Ykar est pris d'une fièvre soudaine et étrange. Des voix se mettent à résonner en lui.
Daath n'avait pas menti. Les navires terrestres les avaient menés sans dommages aux lacs par-delà la Terre de Sel. Un pays désert de toute civilisation, mais foisonnant de formes de vies en tout genre où ils purent reprendre leurs forces autant qu'ils le souhaitaient. Les disciples étaient heureux, et leur ferveur envers l'homme-dieu avait grandie avec leur espoir d'une vie meilleure. Ensemble, ils longèrent une vallée d'herbe couleur émeraude jusqu'à une région montagneuse. Faris, qui avait ressenti le manque d'alcool durant la traversée du désert, s'en sentait purgé. C'était comme un nouveau départ pour lui, et il s'émerveillait d'une vie de sobriété.
Khroll n'était plus le même non plus, mais dans le mauvais sens du terme. Il avait maigri et ses yeux rendus fous par la fièvre permanente cherchaient sans cesse Daath. Daath, le responsable de tous ses malheurs, après Sym.
« Escroc ! Charlatan ! Criait la voix dans son crâne.
—La ferme ! » Siffla-t-il à voix haute.
Comme toujours, il s'était mis à l'écart, dans l'ombre de la végétation. Il fixait Daath qui observait l'horizon.
« A quoi est-ce qu'il pense ? », se demandait-il sans arrêt.
Il en fut ainsi à chaque étape de leur voyage. Khroll l'espionnait sans relâche, comme obsédé par l'existence de cet être étrange. La voix lui disait de le faire, en tout cas.
Un soir, alors que Faris se réchauffait auprès d'un feu de bois, Daath pénétra dans le halo de lumière comme une apparition divine.
« Puis-je ? Demanda-t-il en désignant un rondin sur lequel on pouvait s'assoir.
—Je... Oui ! Oui, bien sûr ! »
Faris n'avait pas l'habitude de se retrouver en présence de cet homme. Il ne le voyait que de loin, durant les marches.
« Comment vas-tu, Faris ?
—Je vais bien. Enfin, j'ai cessé de boire, et puis c'est calme ici.
—Tant mieux. Je ne veux pas que les gens avec moi souffrent. »
Il y eut un instant durant lequel ils scrutèrent les étoiles, puis il dit :
« As-tu réfléchis ces derniers temps, Faris ?
—A quoi ?
—A ça. »
Il présenta l'horizon, le ciel, la terre.
« Ah. Oui, un peu.
—Et tu sais en quoi tu crois, désormais ? »
Faris se rappela soudain de cette discussion qu'ils avaient eu avant qu'il ne se joigne à leur troupe. De son déni de l'homme-dieu, de son malheur...
Il était perdu en ce temps-là. Et en regardant le sommets perçant les cieux de leurs neiges éternelles, il se rendit compte qu'il s'était retrouvé.
« Je crois. Je crois en vous, homme-dieu ; car vous m'avez rendu à moi-même. Car avec vous j'ai trouvé la paix. »
Daath sourit comme un père. Il regarda le Soleil de ses yeux perçants.
VOUS LISEZ
Les Contes Sanglants du Royaume Pourpre
FantasyDans le Royaume Pourpre, il n'y a pas de Bien ni de Mal. Oubliez toute moralité, tout sens de l'honneur. Asseyez-vous, et en dieu omniscient observez la masse informe des créatures qui vivent et meurent dans la poussière.