Chapitre 23

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J'étais incapable de porter le poids de ces mots qui auraient dû être beau, le jour où ils se cogneraient contre mon cœur. Je ne les avaient pas prévus. Et je n'avais rien cru.

En ce moment, L'odeur du thé à la citronnelle vacillait dans ma chambre. Le soir était pur, il était frais. Bien que le ciel était nuageux. Parce qu'il avait plus pendant que je rentrais. J'ai marché pour trouver un bus, malgré la  lourdeur de mes pas.

Durant le trajet, j'étais dans la voiture, la tête contre la vitre.  Les plus précieux instant de ma vie défilaient sous mes yeux. Ils s'en allaient, ils n'avaient plus de sens. Ils étaient muets...

Dehors, dans la rue, il y a une veillé funèbre. L'alcool coule à flots et les cigarettes. Le bruit des contes, des dominos dans la nuit. Les éclats de rire, cette radio qui m'empêche de dormir. Ces gens qui font du bruit. Du rap, des murmure et surtout du thé à la citronnelle.

Tous entraient dans ma chambre, passaient par la fenêtre. Et restait entre mes murs avec les ombres dansant de ses jeunes filles qui bavardaient dehors le verre à la main. Je respirais la nuit, mais aussi l'ennui. Je cherchais le silence mais il m'avait fuit. Je n'eut même pas une toute petite goutte dans mon esprit. Car dans mon être,  c'était un énorme fracassent de souvenirs, mêlé de sentiments qui gémissent.

Je me suis redressé, assis sur le lit. Les pieds pendant dans le vide. J'aperçus la lumière. Et les ombres languissaient à son contact. Ils s'échappait du visage des murs et s'en allaient par la fenêtre.

Le bruit ne cessait pas, il emmerdait. Ce n'était pas possible, c'était trop. Il entrait dans mon esprit, comme une lèpre il me rongeait.

J'entends ces voix qui parlent, ces visages qui rient. Et ces verres qui claquent. J'entends surtout mon coeur. Il était encore là, il fonctionnait.

J'aspirais à écrire mais le bruit mangeait les mots. Il les rendaient silencieux, résigné à ne parler que de lui. Le bruit faisait cela, il empêchait d'écrire.

Je suis sorti dans le salon, j'ai pris des somnifères.  Ils n'ont plus d'effets, car il dorment paisiblement dans mon ventre. Et moi, j'attendais leur pouvoir dans mes insomnies les plus folles. Mais rien...

Il y a de l'électricité, la télé est allumée mais elle ne m'intéresse pas. Je suis torse nu. Et j'ai envie de toi.

J'essayais d'oublier ma nouvelle petite prison. L'épaisseur de cette idée «Être père». Le sens même m'échappais. C'était obscure. Mystérieux, bruyant. Je n'aimais pas Sarah et elle ne m'aimais pas non plus.

Les images reviennent...

C'était un matin après la pluie. Le parfums des fleurs avaient changé. Tout était humide et frêle. L'odeur de la vie était différent et je trouvais les couleurs beaucoup trop sombre. Beaucoup trop morne mais elles étaient quand même jolis.

Nous étions dans ta chambre. Tu m'avais regardé d'une façon étrange. Et tu as dit en me fixant plus intensément.

-Je voudrais avoir un bébé !

Je ne t'ai pas répondu, je ne pouvais pas. Je t'ai alors sourit en t'embrassant sur le front. Tu as fermé les yeux et tout était si beau et si simple. Et aussi, je trouvais que ce n'était pas une question, c'était un ordre je le savais. Je le percevais. Mais j'ignorais quoi répondre. Je ne voulais pas encore de bébé, je voulais t'épouser. Je voulais qu'on soit heureux, qu'on vives en paix. Alors, je t'ai proposé,

-Et si l'on partait loin, bien loin aussi loin que possible. Là où les étoiles ne cesseront de briller. Ça c'est plus tentant que les bébés  c'est une aventure plus simple...

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