l'échange (en arrêt)

Chapitre 37 - Nick

10 septembre

Salut Ava, on est le 10 septembre au soir. Il doit être environ dix-sept heures trente. Je t'écris pour essayer de comprendre des choses. Comme toujours en fait. J'ai passé une drôle de journée aujourd'hui, voir Lexie avec Jake me fait de plus en plus bizarre. Je ne comprends pas pourquoi, mais je le sais. C'est tout.

Aujourd'hui il s'est passé quelque chose de spécial. Tu sais, une de ces choses qu'on ne peut jamais enlever de quelqu'un, comme si le moment était gravé à tout jamais en nous. Comme si il était maintenant une partie de nous.

On a eu un cours d'art, comme à l'habitude, Mme Birdwhistle avait encore une idée complètement bizarre derrière la tête. Découvrir l'âme d'une personne. D'accord au début ça m'avait l'air correct. Mais que cette personne soit Lex? Je n'avais pas envie qu'elle entre dans ma tête!

Le début de l'exercice était vraiment malaisant, on se regardait et même si on ne disait rien, nos regards parlaient. La situation était devenue beaucoup trop étrange pour nous deux. Quand la prof nous a dit que de fermer les yeux pourrait aider, il n'y a eu aucune hésitation avant que les nôtres se ferment. On se sentait plus léger comme ça. En fait, je sais pas pour elle, mais moi oui.

J'avais l'impression que l'on était que tous les deux dans la salle et ça m'apportait du... du bien-être. J'étais tellement détendu et je la sentais si tendue que je me suis mis à lui dessiner des petits ronds sur le dos de sa main. Je l'ai senti se demander ce que je faisais mais elle s'est finalement laissé emporter et tout était bien. C'est comme si on se parlait seulement en se touchant.

Et puis j'ai eu une envie, ce n'était pas ce qui était conseillé pour l'exercice mais ça me brûlait. Je voulais voir de quoi elle avait l'air comme ça. Détendue et livrée à elle même. De quoi elle avait l'air en réfléchissant à moi, puisque c'était le but de l'exercice. De penser à l'autre. Penser à l'autre? En tout cas moi je le faisais, je pensais à tous ses petits sourires, ses petits yeux ronds, ses longs cheveux qui volent au vent, et ses joues qui deviennent toutes rouges après m'avoir embrassé.

En pensant à elle, c'était les images qui me venaient à l'esprit. Mais quelles étaient les images qui lui venaient à l'esprit. Est-ce que c'était tous ces moment où je lui passais des commentaires chiant? Ces moments où je partais sans donner signe de vie? Ces moments où je cassais des trucs quand j'étais tellement fâché que j'en étais plus capable? Si c'était le cas, je préférerais ne pas le savoir. Je préfère espérer qu'elle pense aux mêmes moments que moi. Les moment heureux.

Pour me donner un petit indice j'ai décidé de faire un truc. J'ai décidé d'ouvrir mes yeux. De les ouvrir et de regarder son visage détendu. Que quelques petites secondes et après je les ferme. Mais après avoir posé les yeux sur son joli petit visage avec un sourire en coin, il était clairement impossible de fermer les yeux de nouveau.

Ses cils posés gentiment sur le haut de sa joue, ses pommettes un peu roses. Ses cheveux, placés derrière son oreille qui était ornée d'une jolie petite boucle d'oreilles dorée. Ses lèvres, rosés et un peu arquées en sourire, un sourire si subtil mais tant contagieux à la fois. Son petit nez à peine retroussé, et les quelques petites tâches de rousseurs très peu visibles qui ornaient son visage. Elle était magnifique.

Ne le prends pas mal, comme je te l'ai souvent dit, tu es la plus merveilleuse et magnifique de toutes les personnes ayant un jour posé le pied sur terre. Mais ce matin, en la voyant, j'ai vraiment eu le souffle coupé. Je la mets facilement en deuxième place derrière toi. Ne t'inquiète pas, tes grands yeux, tes petites fossettes et tes beaux cheveux blonds gardent la première place.