Chapitre 25 - Nick

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3 septembre

Salut Ava. Aujourd'hui j'ai foiré, dans tous les sens du terme... le vieux moi à refait surface. Il doit être aux alentours de 3h du matin quand je t'écris cette lettre. Tout à bien commencé, ce matin elle est même entrée dans ma chambre quand je ne portais qu'un boxer et ça l'a presque impressionné. Je me suis rendu compte qu'une partie de moi aimait bien le regard qu'elle me portait. Je l'ai ensuite apporté à l'école et elle a rencontré mes potes, j'avais même demandé à Jason de ne pas trop la draguer, je ne sais pas vraiment pourquoi je lui ai demandé ça, mais ça semblait naturel que mon pote ne drague pas la fille qui habite chez moi.

Ensuite, j'ai eu une bonne journée à l'école, j'ai rencontré le directeur et je lui ai dit que cette année je ne ferai pas le con. La française et moi riions ensemble de temps en temps, les gars étaient relax et Alison ne me collait pas au cul. Tout était bien. Jusqu'à temps que je la vois dans les corridors. Quand tout va bien, je trouve toujours le moyen de tout alourdir et de tout compliqué. J'ai alors passé mon bras autour d'elle et je lui ai proposé de rentrer avec moi à la maison, puisque pour une fois j'avais été gentil avec elle tout le long de la journée. Je m'attendais vraiment à ce qu'elle accepte, mais elle avait déjà un truc de prévu. Ça m'a un peu fâché, j'avais l'impression que tous mes efforts ne valaient rien pour elle. Et c'est là que je m'en suis rendu compte.

Pourquoi est-ce que je ferais des efforts pour elle? Elle ne m'a rien demandé et ce n'est pas comme si j'avais quelque chose à lui prouver.

Je suis donc automatiquement allé rejoindre Noah et Jason en leur proposant qu'on ait s'acheter un peu d'alcool et qu'on finisse la journée dans un sous-sol entre mecs. Les deux ont accepté. Je sais que tu ne serais pas fière de moi, l'âge légal pour boire est de 21 ans, je n'en ai que 17. Mais je fais bien plus vieux que ça et avec ma fausse carte, c'est pas dur de pouvoir aller s'acheter un bon truc à boire. Après avoir passé tout l'après-midi et toute la soirée à ne rien faire de productif de nos vies, j'étais rendu quand même assez saoul. J'avais deux options, rentrer et aller me coucher, même s'il n'était que 23h pour ne pas que Josie pète un cable car je dépasse mon couvre feu de minuit. Ou continuer la soirée chez Alison. J'avais vraiment besoin de me changer les idées.

J'ai appelé Ali et lui ai demandé si ses parents étaient là. Sa mère est toujours en voyage d'affaires et son père était parti pour la semaine avec des amis. Je suis donc allé chez elle et on a parlé un peu, mangé et le reste du temps on s'embrassait un peu. Il était environ 1h30 du matin quand j'ai commencé à vouloir faire autre chose que de parler et je voyais que c'était la seule chose à laquelle Alison pensait depuis que j'avais passé le seuil de la porte, quelques heures plus tôt. Au début, je dois t'avouer que de l'embrasser m'a vraiment libéré, elle m'aidait à tout oublier. Et puis, au lieu de ne rien penser en l'embrassant, l'image d'une jolie brunette aux yeux verts est entrée dans ma tête et n'a plus voulu en ressortir. J'ai essayé de changer à quoi je pensais en retirant les vêtements d'Ali et en la laissant retirer les miens, mais je n'arrivais pas à me la sortir de là tête. Au lieux d'entendre Alison crier mon nom c'était Lex qui me criait encore de rage, car j'avais fait une autre bêtise. C'est là que je me suis arrêté, juste avant de commettre une grosse erreur que j'avais déjà commencé à former peu à peu. Alison n'a rien compris quand je l'ai laissé là, sans qu'elle ait pus retirer plus de plaisir de cette partie de jambes en l'aire qui avait vite pris fin. J'ai pris ma voiture et roulé jusqu'à la maison, l'effet de l'alcool c'était plutôt dissipé depuis.

Je suis arrivé à la maison et j'ai pris une longue douche chaude pour me laver de cette connerie que j'allais faire. En sortant, je me suis habillé et regardé dans le miroir et c'est la que je l'ai vu. Je ne me voyais plus moi, mais notre père. Tout ce que j'essayais de faire pour ne pas lui ressembler semblait se revirer contre moi et dans le miroir, je voyais un saoulon qui couche avec n'importe qui. Et je ne voulais pas voir en moi l'homme qui a détruit ma vie. J'ai frappé dans un mur aussi fort que je le pouvais, heureusement qu'il est en céramique sinon un bout du mur aurait clairement été fracassé. Je me suis ensuite pris un verre d'eau et je l'ai laissé tomber sur le sol. Le liquide froid se déversait sur mes pieds et c'est là que ça m'est venue.

Je devais appeler Mary pour lui parler d'elle. De comment elle me changeait et me donnait envie de devenir meilleur, mais aussi de comment chaque fois qu'elle me disait non, j'avais l'impression qu'elle essayait de me fuir ou qu'elle me détestait, tout simplement. Que depuis une semaine, depuis que j'ai vu cette fille dans le parking de l'aéroport, plus rien n'a été pareil. Depuis une semaine que sa petite tête hante mes esprits, et depuis une semaine que je ne peux plus bien fonctionner si je ne la voir pas. Le numéro de Mary s'est composé tout seul sur mon clavier, et après à peine quelques secondes à lui avoir parlé d'elle, la principale intéressé faisait irruption dans la salle de bain.

Je ne sais pas comment on en est arrivé là, mais on a finit par s'embrasser et, j'ai adoré, c'était frais et ça m'apportait un calme fous. Ce n'était pas comme avec Alison, lorsque Lex a posé ses lèvres contre les miennes, c'est comme si elle arrachait peu à peu toute cette douleur... cette douleur qui est au fin fond de moi depuis beaucoup trop longtemps. C'était elle là clé. Le fait de l'avoir dans mes bras me faisait réellement oublier toutes les choses détraquées qui s'étaient passées dans ma vie. Jusqu'à ce qu'elle arrête subitement notre baiser. Et c'est là que j'ai compris, je la dégoûtais. Elle ne pourrait jamais apprécier quelqu'un comme moi, qui fout sans arrêt sa vie en l'air et qui ne fait que des choix stupides. J'ai donc agit sans penser, comme d'habitude. J'ai récupéré mon portable et je suis sorti de la salle de bain sans la regarder et sans rien dire.

Je suis automatiquement venu écrire cette lettre. Et tout ça pour dire que, je ne ferais pas comme notre père, je ne vais pas gâcher la vie d'une innocente avec tous mes problèmes, lui il a bien décidé de rester avec maman même quand tout à commencé à dégringoler. Tout comme il a gâcher la vie de maman, je ne bousillerai pas celle de Lex. C'est pour ça que c'est mieux pour nous deux si je prends mes distances avec elle. Même si ce n'était qu'un simple baiser, il est mieux que toute cette histoire n'aille pas plus loin.

Je sais que j'ai pris la bonne décision, maintenant, je n'attends plus qu'un signe de ta part pour me le confirmer. Et ce signe, j'en ai vraiment besoin, il faut que je sache à tout pris que c'est ça qu'il faut faire... sinon mon envie et les beaux yeux verts de la jolie française auront raison de moi.

Veille sur moi, car moi je n'ai pas pu veiller sur toi,
Nick xx.

l'échange (en arrêt)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant