Chapitre 14

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En franchissant la porte de mon petit appartement, le bip de mon téléphone me notifie l'arrivée d'un mail. Je prends d'abord le temps de me servir un verre de jus de fruits bien frais avant de le consulter. Le liquide froid apaise instantanément ma gorge sèche. J'enfile ensuite une tenue plus légère, un short court en coton laisse apparaitre mes cuisses, j'évite de croiser mon reflet dans le miroir de ma chambre. Je ne suis toujours pas à l'aise avec mon corps.

Je m'installe sur mon canapé, mon téléphone en main. La télévision allumée sur une chaine musicale, je suis enfin prête à regarder mes mails. Les yeux écarquillés, je lis que cinq personnes m'ont contacté sur le forum. C'est énorme, je ne pensais pas être autant sollicité après avoir discuté avec une seule personne. Je décide de continuer depuis le téléphone, je n'ai pas le courage d'aller chercher l'ordinateur dans la chambre. Ça sera peut-être moins fluide, mais le confort de ma position actuelle m'est bien trop précieux.

Les messages sont sans grande importance. Deux propositions de dialogues sensuels, une photo de pénis qui me rebute plus qu'autre chose, un message d'un jeune homme qui, d'après ses mots, veut apprendre à me connaitre et une jeune fille qui cherche des conseils par rapport à un triangle amoureux. Je réponds à ce dernier message, mais je ne suis clairement pas calée pour les situations amoureuses compliquées. J'ignore les demandes de conversation coquines, je ne suis pas d'humeur pour ce genre d'échange. Je supprime celui où il y a seulement la photo du sexe en érection. Enfin, en érection c'est vite dit. Ça me fait plus penser à une chipolata pas encore assez cuite, qui pendrait à travers deux barreaux d'une grille de barbecue. Je ris à l'idée de cette image. Je regrette aussitôt d'avoir effacé ce message, ça aurait pu être drôle de partager ma vision de sa chipo mi-cuite avec cet homme. Je réponds ensuite au jeune homme qui souhaite qu'on apprenne à se connaître. Sans trop de conviction, nous discutons une trentaine de minutes, avant que je mette fin à notre échange. Mon estomac réclame, et mes yeux se font déjà lourds. Une pensée pour le pauvre chien retrouvé plus tôt dans la journée me coupe l'appétit. J'espère sincèrement que demain, Jean me donnera une bonne nouvelle. J'hésite à l'appeler afin de connaître son état de santé, mais il se fait tard, et je ne voudrais pas déranger le vétérinaire.

 
Après avoir terminé mon repas tant bien que mal, je rejoins mon lit. La chaleur de la pièce pèse sur mon corps. Je tente vainement de trouver le sommeil pendant de longues minutes. J'essaye de trouver une position confortable mais je décide finalement, qu'une douche fraiche sera bienvenue, et permettra à ma température corporelle de perdre quelques degrés.

L'eau presque froide ruisselle sur mon corps, et me procure une certaine légèreté. Je suis tellement fatiguée que je serais capable de dormir immergée dans cette eau agréable. Il faut pourtant que je retourne dans la fournaise qu'est ma chambre. J'ouvre la fenêtre en espérant que l'air plus frais de la nuit circule dans la pièce et m'aide à m'endormir.

Un rire gras me sort de mon sommeil. Le son vient du radio réveille, et je comprends qu'il est l'heure de sortir du lit. L'animateur de radio rit toujours lorsque je pousse le bouton destiné à éteindre l'appareil. C'est parti pour une autre journée de travail. Je ne dois pas trainer, les chatons doivent attendre impatiemment leur lait.

J'ai décidé de porter une longue robe noire aujourd'hui. Le tissu léger laisse passer l'air. Je ne veux pas finir la journée moite de transpiration, je déteste cette sensation.

Je suis obligée de laisser la portière de ma voiture ouverte quelques instants avant de pouvoir m'y installer. Le cuir du volant me brûle les mains. Le thermomètre annonce déjà 24 degrés et nous ne sommes qu'au matin.

Je repère la voiture de Jean, j'irais le voir directement après avoir déposé mes affaires au bureau. Le camion de chantier arrive au même moment lorsque je verrouille ma voiture. J'admire la dextérité du chauffeur lorsque je vois cet immense véhicule se faufiler entre les portes étroites du portail.
Comme chaque jour, je jette un oeil aux cages avant de passer l'entrée du bureau. Les aboiements accompagnent chacuns de mes pas.

Séduction à risques [ Terminé ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant