Séduction à risques [ Terminé ]

Chapitre 19

Les sonneries de la tonalité semblent tellement longues. Mon imagination part dans tous les sens lorsque j'entends enfin la voix de ma meilleure amie.  Je décide de la prendre de court afin qu'elle ne puisse pas nier.

— Hey dis donc, je ne te pensais pas fan d'Alfred de Musset ! T'as même été jusqu'à demander à Diego d'écrire le poème pour pas que je ne reconnaisse ton écriture ! T'es vachement intelligente, dis-je en cachant ma peur que ça ne soit pas elle l'auteure de ces vers.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne comprends rien, t'es saoule ou quoi ? répond-elle perplexe.

Sa voix semble sûre. Elle n'a pas l'air de mentir, ce qui ne me rassure pas. Si ce n'est pas elle, qui ça peut être ? Stan ne connaît pas mon adresse, mais peut-être qu'il l'a demandé à Lyna, en lui disant qu'il aurait une surprise pour moi. Je lui en parlerai lorsque je le verrais.

J'explique à Lyna la raison de mon appel. Elle rit lorsque je lui lis le texte. Sa réaction me calme. Le poids sur mes épaules disparaît en l'entendant me dire de ne pas m'inquiéter. Elle me demande ensuite si elle peut mettre en ligne les photos de Stan et moi qu'elle a prise lors de la soirée. J'accepte, je n'ai rien à cacher.

Après cette discussion, je décide d'appeler mes parents. Il faut que je leur dise que Melvin et moi, c'est terminé. Mon père risque d'être déçu. Il appréciait beaucoup " son gendre ", comme il le surnommé. J'ai rarement de contact avec eux, la distance nous a éloignés lorsque j'ai décidé de prendre mon envol. Il faut dire aussi que nous ne sommes pas tellement démonstratifs de nos sentiments.

La réaction de mon père suite à l'annonce est exactement celle à laquelle je m'attendais. Mais une pointe de colère résonne dans le timbre de sa voix. " Il a de la chance que je ne sois pas dans la même ville que vous. Je lui aurais fait avaler son engin et attendu qu'il s'étouffe avec. Enfin, s'il a de quoi s'étouffer… ".
Je ne parle évidemment pas du défi de Lyna. Ma mère, inquiète, me propose de venir quelques jours chez eux. Je repousse sa proposition, en expliquant que je n'aurais pas le temps dans les semaines qui arrivent. Mais je lui promets de passer les voir dès que je le pourrai.

Mon estomac rempli d'une pizza surgelée, je m'accorde un moment devant la télé. Les dimanches après-midi il n'y a que des vieux films. Parfait pour s'endormir le temps d'une sieste. C'est ce que je réalise quand je me réveille. J'adore le dimanche. J'ai l'impression que le temps s'arrête. Certains n'aiment pas ce jour qui précède la reprise du travail et la fin du weekend. Mais moi, je profite souvent du dernier jour de la semaine pour ne rien faire. Je flâne sur mon canapé, écoute de la musique en faisant mes ongles, achète des choses inutiles sur internet et plein d'autres choses qui ne sont pas forcément nécessaires.

C'est le moment idéal pour retourner sur le forum. J'ai reçu, depuis quelques jours, plusieurs mails de notification. Avant ça, il faut que je réponde à Stan. J'ai loupé le bip qui m'informait de l'arrivée du SMS.  Je ne vais pas lui dire que je dormais, il penserait que je dors toujours...

[ Stan : Ho petit écureuil, j'ai été trahi par mon pote je crois… Désolé, j'étais dans l'euphorie de la situation quand je lui ai envoyé ce message. Mais ça n'enlève rien au fait que oui, tu es bonne de fou héhé !! J'adore ton corps, ta bouche… T'inquiète pas pour le latex, je l'ai bien jeté. On se revoit quand tu veux, où tu veux. ]

Tiens, il fait allusion à mon corps et ma bouche… ça me rappelle le poème. Il en est sûrement l'auteur. Je suis soulagée. C'est étonnant venant de sa part, je ne l'imaginais pas aussi à l'aise avec l'écriture.

J'hésite un moment avant de lui répondre. J'adore Stan, surtout nos contacts, mais je ne veux pas m'attacher trop à lui. Ce n'est pas mon but de tomber amoureuse, ni de me mettre en couple.  Je veux connaître d'autres hommes avant de retourner dans une relation sérieuse. Je ne sais pas si c'était un coup de chance d'avoir eu l'occasion d'aller aussi loin avec lui. Ou, si je peux vraiment plaire comme je suis réellement.