Chapitre 38

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Après m'être remise de toutes ces émotions, je regagne ma voiture les joues encore rougies de plaisir. Il me faut quelques instants pour me concentrer sur la route embouteillée. Je ne pensais pas vivre un moment pareil en allant faire contrôler la cicatrisation de mon piercing. C'est officiel maintenant, il se porte très bien. Jacob me l'a certifié, et les vibrations de jouissance qu'il m'offre, le confirment encore plus.

Le fait d'être intime avec quelqu'un d'autre que Stan me laisse perplexe malgré moi. Maintenant que c'est fait, j'ai l'impression de l'avoir trompé. C'est idiot, je le sais... Je ne suis pas en couple avec Stan, je ne devrais pas me sentir mal d'avoir pris du plaisir avec un autre homme que lui.

Je m'efforce à ne plus y penser et me laisse emporter par le dernier tube de l'été qui retentit des hauts parleurs de ma voiture. J'avais prévu de récupérer Skully un peu plus tôt dans la journée, mais j'ai eu un petit " imprévu " fort agréable…

Je me gare enfin sur le parking gravillonné, et me précipite vers l'entrée du cabinet de vétérinaire. À peine la porte poussée, j'aperçois le pelage sablé de Skully qui se rue vers moi. Son arrière-train se balance à une allure folle tellement sa queue remue. J'en déduis qu'il est heureux de me retrouver. Ma main, posée en un instant sur le mur, empêche ma chute sous le poids de mon chien qui me saute dessus. Si j'étais douteuse sur son état de santé en le laissant hier, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Sa joie me donne presque les larmes aux yeux. Je me rends compte qu'il m'a plus manqué que ce que j'avais imaginé.

Jean me rassure encore une fois en me montrant les résultats des différentes analyses qu'il a fait faire à Skully, et la comportementaliste animalier a profiter de sa visite mensuelle pour l'observer. Son compte-rendu reflète bien le passé malheureux que mon pauvre chien a connu. Il s'avère aussi, qu'il semble ne pas trop apprécier les hommes. Ce n'est pas étonnant, son bourreau était un homme.

Le cœur plus léger que la veille, nous embarquons à nouveau dans ma voiture après avoir remercié Jean et mes autres collègues. Je reviendrais au travail dans trois petits jours. En attendant, je compte me reposer, flemmarder, manger ce que je veux, quand je veux et dormir un maximum.

Je profite du soleil et décide de promener un peu skully dans mon quartier. Le petit coin d'herbe en bas de chez moi est suffisamment grand pour quelques aller-retour, un bâton dans la gueule. Je fonds devant son petit air de chiot joyeux. Son bassin en l'air alors que ses pattes avant sont comme collées au sol. Il attend le moindre geste de ma part pour faire un petit bond vers l'avant. Ses yeux me défient, il regarde le bâton, puis moi, puis à nouveau le morceau de bois. À ce moment-là, je réalise que j'ai bien fait de l'adopter. Parce qu'il pourrait très bien être le seul à pouvoir me remonter le moral quand ça ne va pas.

Nous montons lentement les marches qui me mènent à mon appartement. La truffe collée au carrelage marbré, Skully renifle chaque parcelles des escaliers.

Après avoir détaché la laisse, je nous sers à boire. Une gamelle d'eau fraîche pour lui, et un jus d'orange pour moi. La canicule semble être passée, mais la balade m'a assoiffée. Mon téléphone vibre pour la troisième fois depuis ce matin. Avant même de regarder l'écran, je sais qui est le correspondant. Stan a tenté de m'appeler plusieurs fois hier, et il a continué aujourd'hui. Je ne décroche pas, mais ne refuse pas son appel. Je ne veux pas qu'il sache que je n'ai pas envie de lui parler. Je dois m'accorder du temps pour réfléchir. Réfléchir à la façon dont je vais lui dire qu'il faut qu'on arrête de se voir. Mais avant ça, je dois être certaine que ça soit vraiment ce que je veux. Je ne pourrais pas retourner en arrière...

Skully semble heureux d'être rentré, il hume l'air de chaque pièce, même jusqu'à la salle de bain. Il ne va que rarement dans cette pièce, mais en le suivant je remarque quelque chose. Le linge sale que j'avais mis dans le panier rempli le sol de la pièce. La panière est renversée, et tout est éparpillé devant celle-ci. Il me semblait pourtant que j'avais bien déposé les vêtements à l'intérieur. J'ai dû oublié, je suis un peu bordélique lorsque je suis fatiguée ou énervée. J'en profite pour tout mettre dans la machine à laver, et ressors de la salle de bain. 

Séduction à risques [ Terminé ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant