chapitre 23

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Vers quatre heures du matin, je me suis réveillée, trempée de sueur. Un horrible cauchemar m'a empêché de retrouver le sommeil pendant plusieurs heures. Seuls quelques vagues souvenirs sont restés encrés dans ma mémoire. Je me voyais, enfermée dans une cage toute petite. La sensation de ma tête bloquée par les barreaux est encore présente. Un homme dont le visage était caché par la pénombre m'observait, assis sur un canapé en velours rouge. Les ongles de ses mains étaient presque aussi longs que ses avants bras. À chacun de mes mouvements, il alternait entre un rire diabolique et des gémissements de plaisir. J'ignore pourquoi, mais aucun son ne pouvait sortir de ma bouche. Comme si mes cordes vocales avaient été coupées. C'est ensuite dans une baignoire que je me revois. Une eau glacée me comprime le corps tout entier. Il fait très sombre. La pièce, où seule la baignoire trône, manque toujours d'éclairage. Cette fois, l'homme se tient debout pour m'observer. Plus les minutes passent, et moins l'oxygène ne parvient jusqu'à mes poumons. C'est d'ailleurs cette sensation d'asphyxie qui me sort de ce cauchemar.

Je me réveille à nouveau vers dix heures, cette fois plus apaisée. Je dois rejoindre Lyna au parc près de chez elle en début d'après-midi. Au programme : bronzage, ragots, et peut-être un petit apéritif en terrasse. Mais avant ça, je dois déjeuner rapidement, et me préparer.

Je lance une playlist des tubes de l'été des années précédentes, et commence la confection d'une salade composée. Un concombre, un poivron rouge, de la mâche, quelques olives noires et des copeaux de parmesan. Je place le tout au frigo afin qu'elle soit bien fraîche pour l'heure du midi. J'ignore si c'est la chaleur étouffante de mon appartement, ou le fait que je me sois déhanché sur les chansons, mais je suis moite de transpiration. Direction, la salle de bain.

Le bain tiède me donne l'impression d'être dans une piscine. En faisant bien attention à laisser mon piercing à ma surface, je m'immerge dans l'eau J'adore me rafraîchir de cette manière. Je ne profite jamais des piscines par peur du regard des autres. Alors que plus de la moitié des filles qui y nagent sont faites comme des mannequins, je me verrais plus, comme une baleine suffocante en plein milieu du bassin. Ma baignoire me suffit amplement….

Je me souviens d'une fois, à l'adolescence, alors que mes cousines et moi étions à la plage, un groupe de filles s'était littéralement moqué de moi. " Oh ! Regardez un phoque échoué ! " , " Si elle plonge, un ras de marrée ira submerger les côtes alentour " , " On ne pourrait même pas l'enterrer dans le sable, il n'y en a pas assez sur la plage ". Une honte phénoménale s'était emparée de moi. J'avais été la seule à entendre ces réflexions. Mes cousines dont les corps étaient beaucoup plus fins que le mien, n'avaient pas pour habitude d'écouter ce que les autres pouvaient bien dire. Elles n'avaient pas compris pourquoi, j'avais décidé de rentrer plus tôt à la maison.



En sortant du bain, je fais une chose que je n'ai pas l'habitude de faire. Je déambule dans mon appartement, complètement nue. Il fait tellement lourd que je repousse au maximum le moment où je vais devoir m'habiller. C'est tellement agréable de sentir une légère brise sur ma peau lorsque je bouge. La porte du frigo ouverte, je reste fixée devant et profite de la fraîcheur qui s'étale sur toute la surface de mon corps. Alors que le changement de température n'est plus tellement évident, je me décide à manger. Toujours nue...

La salade étant légèrement fade, je dois l'assaisonner d'une vinaigrette. L'huile de noix, le vinaigre balsamique ainsi que du persil et des échalotes mettront un peu plus de saveur.

Mon téléphone sonne, j'aperçois de l'autre côté de la table, que le prénom de Stan est affiché sur l'écran. C'est étrange qu'il m'appelle. J'hésite à décrocher, mais ça doit être important s'il décide de me joindre de vive voix.

Séduction à risques [ Terminé ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant