[Histoire terminée]
Les femmes ne sont que des jouets, ou plutôt, la majorité ne sont plus des êtres humains à part entière.
Dans ce monde dans lequel l'argent, le sexe et la corruption prédominent, va apparaître sur le marché, une boutique vendant...
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16 septembre 2020 15 jours
Un magnifique jardin fleuri s'étalait sous mes pieds. Le vent faisait danser les feuilles vertes des arbres dans une valse douce et mélancolique. Les oiseaux chantaient des mélodies aux notes libres, volant dans ce ciel bleu, comme si rien ne pouvait les enchaîner sur terre. Une brise délicate fit virevolter mes longues mèches châtaigne, ainsi que les volants fins de ma robe blanche. Le monde autour de moi me paraissait si grand et même s'il semblait magnifique, j'avais l'impression qu'il pouvait m'engloutir à tout moment.
Alors que mes prunelles observaient ce paysage paisible et coloré, j'aperçus face à moi, accoudée contre une balustrade, me tournant le dos, une silhouette d'une jeune femme à la chevelure brun clair. J'ouvris la bouche pour prononcer un mot. Je sentis ma langue s'articuler et mes cordes vocales vibrer, signe que j'avais parlé, mais pourtant, je n'avais rien entendu de ma part. Cependant, l'inconnue semblait avoir perçu un son de ma part, puisqu'elle se tourna. À ma grande surprise, elle ne possédait pas de visage. Ce dernier était masqué d'un tissu et seule sa bouche était visible. Je ne voyais qu'une chose : un sourire.
Ce sourire qui fit battre fortement mon cœur.
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Comme à chaque nuit habitée par des rêves, je me réveillai en sursaut, le corps tendu et mon organe vital battant à tout rompre dans ma poitrine. Je posai une main sur ma cage thoracique, abaissant mes paupières tout en prenant de profondes inspirations pour me calmer.
Pourquoi tout mon être semblait en état de choc ?
Qui était cette femme sans visage qui devait avoir pratiquement mon âge, voire un peu plus ?
Pourquoi ne pouvais-je pas connaître son identité ?
Au bout de quelques minutes de respiration contrôlée, je finis par retrouver un semblant de sérénité. Je faisais de plus en plus de songes nocturnes ces derniers temps et je ne dormais pas très bien... Peut-être que le manque de sommeil me donnait des hallucinations pendant que je dormais... Je me couchais tard depuis que je vivais avec Monsieur Jeon. Mes journées n'étaient pas reposantes et de loin, pourtant j'étais habituée à beaucoup travailler. Mais avec mon Maître, il y avait quelque chose qui me fatiguait bien plus et qui était imperceptible. Je ne saurais mettre de mot dessus, car je n'en connaissais pas la nature.
Je me tournai sur le côté en expirant longuement par le nez, regardant les minutes défiler sur mon réveil, attendant que ce dernier sonne. Cela faisait deux jours que j'apprenais à lire et à écrire avec le noiraud, ce dernier avait par ailleurs acheté un livre pour m'aider à pratiquer mon apprentissage. Celui-ci contenait des cours faciles et des exercices. Quand j'avais le temps, entre mes tâches habituelles et mon devoir de Doll, je l'ouvrais puisque Jungkook l'avait acheté pour moi, et surtout parce qu'il voulait absolument que je sache lire et écrire. Je n'avais toujours pas découvert la raison à cette soudaine envie de sa part...
Concernant notre relation, je ne pouvais dire si elle s'améliorait ou non. Monsieur Jeon était l'incarnation d'une contradiction. Une fois sympathique, limite chaleureux, la minute suivante, violent verbalement et glacial. Je ne savais pas ce qui était vrai ou faux dans sa manière d'agir. Est-ce qu'un jour il m'avait montré son vrai visage ? Je voulais le comprendre, le découvrir tout entier et trouver des réponses à mes questions qui apparaissaient de plus en plus dans mon esprit, et qui par ailleurs m'inquiétaient sur mon état. Si cela continuait, j'allais devoir le prévenir pour qu'il me ramène pour une remise à zéro.
Toutes mes questions se résumaient en une seule : qui était Jungkook Jeon ?
Mon réveil sonna soudainement, me faisant sursauter de surprise avant de pousser lentement ma couverture au bout de mes pieds. Tout ce que j'avais appris avec Monsieur Kerberton rentrait en conflit avec les volontés de mon Maître actuel. Je devais être parfaitement sage et docile, il souhaitait de la force de caractère de ma part. Je n'avais pas le droit de toucher à la sagesse de l'écriture ainsi que celle de la lecture, il voulait que je m'instruise. J'étais complètement perdue dans mon devoir de Doll... Non... En réalité, c'était le noiraud qui me perdait.
Je sortis mes jambes de mon lit, frottant mon visage d'une main fatiguée avant de chercher à tâtons la poignée de mon tiroir afin de prendre mon cachet quotidien. Je quittai ma chambre parfaitement vêtue, le médicament blanc entre les doigts et me dirigeai automatiquement dans la cuisine pour l'avaler avec un verre d'eau. Je finis par m'asseoir sur un tabouret, croisant mes bras sur le plan de travail en granite, avant d'y cacher mon visage tout en expirant longuement. La journée n'avait pas encore commencé et pourtant j'étais déjà épuisée. Le manque de sommeil se faisait sérieusement ressentir, dès que j'allais avoir le temps, j'allais me prendre une petite pause. Monsieur Kerberton ne nous interdisait pas des pauses tant que cela n'affectait pas notre travail. De plus, il nous préférait parfaitement reposées et au maximum de nos capacités, que maladroites à cause de la fatigue. Je ne savais pas si c'était parce que j'étais sur le point de me rendormir ou bien que ce fût déjà le cas, mais je frôlai la crise cardiaque lorsque mon propriétaire déboula rapidement dans la pièce, se battant avec les boutons de sa chemise pour les fermer. « Bonjour Monsieur Jeon, fis-je en me redressant. - Ouais ouais salut, grogna-t-il en m'ignorant. Bordel, pourquoi ce foutu bouton ne veut pas s'accrocher... - Vous ne devriez pas forcer, vous aller... Commençai-je à dire en me levant. »