16 décembre 2020
106 jours
« Je ne veux pas y aller, marmonnai-je en croisant les bras avec un ton boudeur. Je n'ai pas envie d'être avec lui.
- Tu abuses un peu. Tu pourrais être gentille avec lui, il n'arrête pas de me dire que du bien de toi, répliqua la femme toujours voilée au niveau de son visage.
- Bah lui il n'est pas gentil avec moi. Parfois oui et le jour d'après, il est méchant... »La châtaigne soupira en secouant négativement la tête, désespérée par mon entêtement. Elle frappa à la porte devant laquelle nous nous trouvions et nous attendîmes qu'on nous ouvre. Je ne voulais pas être là, parce que le jeune fils des personnes à qui nous rendions visite me rendait la vie dure à chaque fois que l'on se voyait.
« Pourquoi je suis obligée de venir, continuai-je mon cirque en tapant du pied.
- Ne commence pas à faire une crise, me prévint-elle en fronçant légèrement les sourcils, ce qui me calma de suite. Je ne peux pas te laisser seule à la maison et j'ai envie de rendre visite à mon amie, soupira-t-elle. S'il te plaît, fais un effort pour moi... »La porte s'ouvrit enfin sur une jeune femme semblant du même âge que ma mère, noiraude aux prunelles bleues. Elle afficha un magnifique sourire en nous voyant et vint prendre ma maternelle dans ses bras avant de faire la même chose avec moi, pour finir par déposer un baiser sur ma joue d'enfant. Elle, elle ne me dérangeait pas. Elle était toujours gentille avec moi. C'était plutôt l'autre démon derrière elle que je détestais. Et à voir son sourire vil, j'allais en pâtir aujourd'hui.
« Je suis contente de vous voir, lança notre hôte.
- Moi aussi ! Cela faisait longtemps Amélia, répondit mon aînée. »J'émergeai lentement de mon sommeil, ne me sentant pas du tout fatiguée. Je me tournai sur le côté pour faire face au noiraud encore endormi et laissai un sourire se dessiner sur mes lèvres. Une semaine s'était écoulée depuis le jour où on m'avait diagnostiqué une grossesse nerveuse, et depuis, je me sentais mieux. La peur et la douleur ne s'étaient pas encore totalement envolées, mais une chose était certaine : Jungkook tenait sa promesse. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Plus doux que jamais, attentif à chacune de mes réactions, présent dès que j'en ressentais le besoin et surtout, affectif. Car oui, depuis qu'il avait avoué que je comptais pour lui, il le prouvait. Ce n'était pas de l'amour qu'il ressentait, mais quelque chose de différent. Il me l'avait expliqué rapidement, ne voulant pas que je me fasse des idées. En réalité, j'étais devenue son amie. Une amitié étrange s'était tissée entre nous, puisqu'on vivait ensemble, dormait ensemble et surtout, une attirance physique nous reliait. De nouveau, nous nous volions des baisers timides, des caresses tendres, des taquineries plaisantes.
Je me sentais revivre.
C'était comme si ma vie, pendant un temps, était restée en hibernation et que tout à coup, je me réveillais et je m'épanouissais auprès de lui.
La tête confortablement placée sur mon coussin, j'observais les traits apaisés du jeune homme à mes côtés. Délicatement, je vins caresser sa mâchoire du bout des doigts, puis me rapprochai pour déposer mes lèvres au coin des siennes. Comme je m'y attendais, il ne se réveilla pas tant il pouvait avoir le sommeil lourd. Je sortis finalement des draps et quittai à pas de loup notre chambre commune, descendis tranquillement les marches de l'escalier pour m'arrêter devant la télé se trouvant au second salon relié à la cuisine. J'allumai cette dernière, comme j'avais pris l'habitude de le faire depuis une semaine pour écouter les infos. Comme je me levai toujours plus tôt que le brun, je me mettais en fond sonore les nouvelles du jour tout en préparant le petit-déjeuner. C'était comme ça que j'avais appris que Damien Graham avait pu sortir de prison parce qu'une personne inconnue avait payé son immense amende. C'était le lendemain de ma grossesse nerveuse et j'avais ressenti une colère incommensurable. J'avais haï la personne qui l'avait libéré et ce qui m'avait le plus choquée, c'était que Jungkook restait étrangement calme, me sortant des "Ne perds pas ton temps à le détester, il ne le mérite pas", ou bien "Les idiots comme lui finissent toujours par mourir la gueule ouverte". Puis, il avait fait en sorte de me changer les esprits. Il avait raison sur une chose, je ne pouvais pas blesser Graham alors, il ne fallait pas que je gâche mon énergie à être en colère après lui.
Je préparai mon petit-déjeuner, écoutant d'une oreille distraite les infos avant de me stopper d'un coup.
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Domination's scent : Éclosion [BTS J.Jungkook] T.1
Fanfiction[Histoire terminée] Les femmes ne sont que des jouets, ou plutôt, la majorité ne sont plus des êtres humains à part entière. Dans ce monde dans lequel l'argent, le sexe et la corruption prédominent, va apparaître sur le marché, une boutique vendant...