Chapitre 9

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11 septembre 202010 jours

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11 septembre 2020
10 jours

J'avais terriblement mal aux genoux et la paume de mes mains me brûlait inlassablement. Chacun de mes pas, qui me dirigeait vers ma chambre, était douloureux. Je n'avais qu'une hâte : retourner dans cette pièce et me laisser tomber dans mon lit. Je traversai ce long couloir sans prêter la moindre attention aux Dolls que je croisais sur mon passage. De plus, avec mon regard concentré sur le sol, il m'était impossible de les voir, je n'entendais que simplement leurs pas lents et réguliers.

Je m'arrêtai à une porte particulière que je ne tardai pas à ouvrir avant de pénétrer dans l'espace. À peine eu-je franchi le seuil, je remarquai tout de suite la silhouette d'une jeune fille à la chevelure de jais et aux prunelles océan, assise en tailleur sur l'un des deux lits de la pièce. Je refermai le battant en évitant son regard que je savais posé sur moi et me contentai d'aller en silence dans la salle de bain, pour passer mes mains douloureuses sous l'eau froide, essayant de calmer les lancements responsables de ma souffrance.

Mais alors que je relevais mon visage, je découvris le reflet de ma colocataire dans le miroir face à moi. Elle se tenait adossée contre le cadran de la porte, bras croisés sur sa poitrine inexistante.
« C'était pourquoi aujourd'hui ? Me demanda-t-elle en désignant d'un geste de la tête mes paumes rouges.
- De quoi tu parles ? Fis-je en essayant d'éviter cette discussion.
- De tes mains. Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui pour que le Maître te punisse encore une fois, insista-t-elle d'un air qui me faisait comprendre qu'elle n'allait pas me lâcher tant que je ne lui expliquerais pas ce qui s'était passé. »

Je soupirai longuement avant de prendre une serviette pour m'essuyer délicatement les mains humides, tout en fixant cette baignoire commune que nous avions. Lorsque je redressai mon regard vers elle, je me rendis vite compte qu'elle n'avait pas bougé d'un pouce, attendant patiemment que je prenne la parole.
« Que veux-tu que je te dise Saphir... Râlai-je légèrement. C'est comme d'habitude. J'ai voulu couvrir Marguerite qui avait cassé un verre, mais Lavande l'a appris et m'a dénoncée au Maître... »

Après avoir prononcé ces mots, je bousculai légèrement son épaule en passant à côté d'elle, pour ensuite venir me laisser tomber sur le dos sur mon lit, comme j'avais eu l'intention de le faire en venant ici. J'entendis ses pas se déplacer dans la pièce avant que le grincement de son sommier ne résonne, signe qu'elle s'était de nouveau placée dessus.Je relevai un peu la tête dans sa direction et vis qu'elle était dans la même position que moi, son faciès tourné en direction du plafond blanc. Je me remis donc en place et gardai le silence comme elle le faisait aussi. Nos respirations se faisaient entendre en chœur, comme synchronisées l'une à l'autre. Le son, sans aucun bruit à part celui de la vie, était apaisant mais elle finit tout de même par reprendre la parole.
« Qu'est-ce qu'il t'a fait cette fois ? M'interrogea-t-elle d'une voix douce.
- Il était furieux en apprenant que je n'avais toujours pas retenu la leçon et cette fois, il m'a fait me placer à genoux sur une tige en bois et a frappé mes paumes avec un martinet... avouai-je en grimaçant lorsque je me souvins de la douleur de ce moment.
- Combien de fois vas-tu encore te faire punir, souffla-t-elle désespérément.
- Je ne le fais pas exprès... C'est instinctif chez moi de vouloir couvrir toutes les bêtises de nos sœurs, répliquai-je en fermant mes paupières. Comment fais-tu pour ne jamais te faire punir... Finis-je par ajouter dans une grande expiration.
- Je respecte juste les règles et je me comporte comme il a envie que je sois. Je suis éduquée, moi... articula-t-elle la fin plus bas.
- S'il savait qu'on parle dans notre chambre, rigolai-je amèrement.
- Il ne le saura pas, lâcha-t-elle comme si c'était une évidence.
- Il le saura, ça ne saurait tarder... Le Maître sait tout et tu le sais autant que moi, assurai-je presque tristement.
- Il ne le saura pas tant que tu ne décideras pas de lui dire, me contredit-elle. Tu veux savoir pourquoi je ne me fais pas punir ? C'est parce que je connais l'art du mensonge, dit-elle sérieusement. »

Domination's scent : Éclosion [BTS J.Jungkook] T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant