Chapitre 66

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— Attends Isaac ! Pourquoi tu dois toujours t'enfuir dès que tu me vois ?criais-je.

Il se retourna une seconde et fît comme si qu'il n'avait rien entendu.

— T'es au courant qu'on a des révisions à faire ?

— C'est moins important de ce que j'ai à faire ! cria-t-il en entrant dans le bureau du proviseur.

Tu m'étonnes !

Il pouvait partir quand il voulait sans qu'on lui reprochait quelque chose.
Je m'installais à ma place seule. Il n'y avait que quelques élèves.
Depuis la « bagarre » avec Isaac et l'autre groupe de garçons, la moitié des élèves étaient partis.
Ils étaient tous au courant de quelque chose que j'ignorais complètement.
J'essayais de joindre Victoria mais je tombais malheureusement sur sa messagerie.

— Allez sortez un stylo et rangez vos cahiers. nous dit le professeur de maths.

Ma mère avait donc raison.

— Mademoiselle Friedman. m'appela mon prof.

Qu'est-ce qu'il y avait encore ?

— Oui monsieur ? lui demandais-je innocemment.

Où sont tes amis ?

Qu'est-ce que je pouvais lui répondre ? J'en avais aucune idée.

— Je ne sais pas monsieur. dis-je honnêtement.

Bon et bien c'est tant pis pour eux. Ils auront deux points en moins dans leur moyenne.
Vous avez vingt minutes pour finir ce contrôle. dit-il froidement.

En me tendant la feuille, il me regarda d'un regard particulièrement effrayant.

— J'espère que tu t'es bien entraînée parce qu'il n'est pas simple. dit-il avec un sourire malin.

Je ne le supportais pas. Je voulais tellement lui répondre aussi froidement que lui.
Je pris brusquement la feuille de ses mains et je commençais mon contrôle.
Ouah ! Il n'avait pas menti il était terriblement dur !
Je soufflais doucement pour calmer mes nerfs contre ce contrôle.
En plus d'être compliqué, il n'était pas logique.
On avait à peine vingt minutes pour le finir c'était juste impossible. Surtout, qu'il y avait dix questions !
Je relisais pour la millième fois le premier exercice mais en vain. Je n'arrivais pas à calculer cette fonction.
Je me retournais rapidement vers mes autres camarades pour voir si eux y arrivaient. Apparement oui. Ils étaient tous avec leurs stylos très concentrés à écrire...
Pff ! Je pris une feuille de brouillon et essayais de faire les exercices suivants.
Toujours rien. J'avais perdu la tête ou quoi ? C'était la seule matière où j'y arrivais !

— Il vous reste deux minutes. nous prévient-il.

— Mais monsieur c'est juste impossible de tout terminer ... se plaignait un élève.

Shhh ! Je ne veux rien entendre. répondit-il sans le regarder.

Je ne pouvais pas rendre feuille blanche quand même !
Pour ne pas rendre vraiment blanc, j'avais écrit « toutes ces équations sont impossible à calculer. »
C'était ridicule, mais au moins j'avais réussi à écrire quelque chose.
J'avais beau essayer toutes les formules pour réussir à calculer ces expressions mais rien n'y faisait !
Je pris mon courage à deux mains et je me dirigeais vers le bureau du professeur.
Il arrêta de taper sur son ordinateur puis me regarda de haut en bas et ne disait rien.

— Tenez. dis-je en posant la feuille sur son bureau.

Tu as déjà terminé ? me dit-il en enlevant ses lunettes.

— Hmm ...
... Je ne dirais pas que j'ai terminé mais je vous le rend.

— Es-tu sûre de toi ? me demanda-t-il plus sérieusement. Encore 30 secondes !

J'ai essayé mais j'ai l'impression que tout ça ne se résout pas... Et puis de toutes les façons, je n'ai plus de temps. chuchotais-je.

Je vois.

J'étais sur le point de rejoindre ma place quand il m'attrapa le bras.

— Reste ici, je dois dire quelque chose.
C'est fini ! Aller on lâche les stylos. Si j'en vois un avec, c'est zéro.

Pour moi, pas besoin de garder le stylo pour avoir une bulle...
Il se leva pour récupérer les feuilles.
Une fois toutes rassemblées, il rejoignit son bureau sans s'assoir et se mit à applaudir.
Je savais qu'il était bizarre ce prof mais au point d'applaudir après un contrôle il lui manquait un grain c'était sur !

— Bravo. dit-il simplement.

Aucun élève ne comprenait pourquoi.

— Vous ne savez pas pourquoi j'applaudis c'est ça ?

On hocha tous la tête.

— Et bien c'est simple. Comme les maths.
Pourquoi d'après vous, vous avez eu qu'a peine vingt minutes pour finir un contrôle avec quand même une dizaine de questions ?

Personne ne répondit. On se demandait également pourquoi.
Je me sentais de plus en plus mal à l'aise à rester debout sans aucune raison.

— J'applaudis parce que dans cette classe où il n'y a que des incapables, seulement une personne a réussi à faire ce contrôle ce qui est juste inadmissible ! commença-t-il à crier.

Un malade je vous jure !

— Emma. Tu peux nous dire ce que tu as écrit sur ta feuille ?

Je détestais ce prof. C'était comme si il aimait rabaisser ses élèves.

— Rien. dis-je.

Tout le monde s'était prit un fou rire sauf une personne. Le prof. Ce qui m'étonnait fortement.
Je pensais qu'il allait les suivre.

— Bravo. répéta-t-il.

Bon je n'en pouvais plus de me taire à ses piques.

— Vous savez quoi monsieur ? Je vais me rassoir et ranger mes affaires. Si c'est comme ça que vous encouragez vos élèves à baisser les bras, croyez-moi vous vous débrouillez très bien. dis-je en m'asseyant à ma place.

Je suis conscient que mon humour devient vieux, mais j'étais sérieux quand je t'ai félicité.

— Excusez-moi ?

— Tu as été la seule, je dis bien la seule élève à avoir compris que tous les exercices étaient infaisables et pour ça il faut vraiment être fort en maths alors oui bravo mademoiselle Friedman. Vous avez une très forte confiance en vous c'est formidable. dit-il sérieusement.

Merci. répondis-je toujours aussi choquée.

Bon et bien il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne chance pour votre bac mais je sais que vous allez le réussir.

Je n'étais pas au courant que c'était le dernier jour de classe.

— Merci monsieur. dis-je en rangeant mes affaires.

Moi qui pensais que ça allait être une longue journée de travail alors qu'au final je n'avais rien fait et au sens propre du therme.
J'appelais Tyler pour lui dire que j'avais terminé et qu'on pouvait se retrouver au parc.
En marchant, j'appelais Victoria qui ne me répondît toujours pas.
Je décidais de lâcher l'affaire et je lui envoyais un rapide message pour lui demander de me rappeler.
Isaac aussi était distant et étrange.
Au moment où je pensais à lui, il m'appela.

- Quoi ? Attends attends je ne comprends rien, calme toi ! Oui j'arrive, attends-moi là bas.

Je n'y croyais pas.
Comment ça avait pu arriver ?

***

Si t'étais là...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant