Chapitre 12: Isaac

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— Isaac ! Où te caches-tu ? cria Louise depuis le milieu du jardin.

Louise était ma nourrice.
Elle me gardait souvent quand j'étais petit puisque personne ne pouvait le faire.

— Ah tu ne veux pas me dire où tu te caches ? D'accord très bien. Je te laisse je vais partir faire des courses et je reviens !

Je sortis rapidement de ma cachette.

— Nonnnn Louise ne pars pas ! dis-je en courant , essayant de la rattraper.

— S'il te plaît , je ne veux pas que tu partes sinon je vais être tout seul et tu sais bien que je n'aime pas me sentir laissé. marmonnais-je.

— Mais évidemment que je ne vais pas te laisser tout seul dans cette grande maison.
Je jouais avec toi , tout comme toi tu as joué avec moi.

— Dis moi Louise , j'ai une question ... dis-je les yeux baissés.

— Je t'écoute trésor.

— Je suis vraiment impossible à aimer ? lui demandais-je sérieusement.

— Mais bien sûr que non mon chéri pourquoi me poses-tu cette question ?

— Mais alors pourquoi est-ce que tout le monde m'abandonne ? dis-je les yeux larmoyants.

Pendant un instant elle ne me répondît pas mais elle me regarda dans les yeux pendant quelques secondes. Je ne comprenais pas pourquoi.
Me cachait-elle quelque chose dont j'ignorais l'existence ?

— Moi je ne t'abandonne pas Isaac et je ne t'abandonnerai jamais.
D'accord ?

Je ne savais pas quoi répondre j'avais seulement hoché la tête.
Elle m'attribuait pleins de surnoms différents tous les jours.
A mon réveil je la voyais me préparer le petit déjeuner.
C'était comme une deuxième maman pour moi.
Elle me gardait , me promenait , m'emmenait à l'école , me faisait à manger , me douchait , m'habillait et me bordait toujours en me racontant des histoires que je connaissais toutes par cœur mais j'adorais quand elle me les lisait.
Elle était calme , douce et attentionnée.
Quand Tom rentrait de son travail , il l'a raccompagnait à son domicile et dès qu'il revenait il ne faisait même pas attention à moi.
Il ne me disait jamais bonjour ou bonne nuit.
Il ne savait strictement rien de moi que ce soit question de mes goûts , de ce que j'aimerai devenir plus tard. Rien.
Il connaissait seulement ma date d'anniversaire et il m'offrait un cadeau basique avec pour dessert un simple cupcake.
Mon préféré c'était une bonne crêpe chaude avec du nutella et en accompagnement de la bonne chantilly , mais je n'avais pas le droit de me plaindre.
Quand je venais de faire mes dix ans j'étais super content , pour moi dix ans signifiait que je devenais grand ...
Ce jour là mon beau père m'avait dit.

— Isaac ce soir j'ai rendez-vous avec quelques collègues et ils vont emmener leurs enfants avec eux alors ce soir tu viendras avec moi.
Je te préviens si tu oses dire quelque chose de travers je te le ferais payer très cher. disait-il fermement.

Ce n'était pas une question , ni une demande c'était un ordre.
Jamais il ne m'emmènerait à une soirée avec ses collègues si leurs enfants n'y étaient pas.
Ce soir là , les collègues de Tom lui disaient que j'étais un très sage garçon et qu'il avait de la chance de m'avoir.
Tom jouait le « papa » fier de son « fils » mais personne ne voyait l'homme qui se cachait derrière ce soit disant gentil papa. 
Bien sûr , tous l'ignoraient que j'étais son beau fils.
Si seulement il pouvait être aimable avec moi au moins ça !

Il prenait alors la parole et dit.

— Mes chers amis , aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon fils Isaac et j'ai un cadeau à lui offrir.

Quoi ? Un cadeau ? Comment ça ?

— Ouah ! Joyeux anniversaire Isaac nous te souhaitons le meilleur ! me réclamèrent les collègues de Tom.

J'étais sous le choc , les seules choses qu'il m'avait offertes pour mes anniversaires c'étaient des minis voitures ou bien des figurines en plastique.
C'était tout.
Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il m'offre un cadeau devant ses collègues c'était une première !
Il me tendit une simple boîte rouge , qu'est-ce qu'il y avait à l'intérieur ? me demandais-je avec un sourire.

J'ouvris la boîte et ...
Je baissais les yeux aussi rapidement que quand je l'avais ouverte.
Je ne savais pas quoi dire.
Qu'est-ce que je m'étais imaginé moi aussi ?
Que d'un seul coup il allait devenir un beau père parfait qui acceptait son beau fils du jour au lendemain ?

Ses collègues me disaient alors.

— Alors qu'est-ce que c'est ?

Qu'est-ce que j'allais pouvoir inventer ?

— Je suis désolé mais c'est très personnel. mentis-je très déçu mais évidemment je ne le montrais pas.

Voilà ce qu'était mon cadeau d'anniversaire pour mes dix ans.

En plus son écriture n'était pas terrible, il pouvait au moins faire cet effort mais non

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En plus son écriture n'était pas terrible, il pouvait au moins faire cet effort mais non.
Je montais dans la voiture, et Tom me demanda.

— Alors mon garçon ton cadeau t'a plus ? me demanda-t-il avec un sourire moqueur.

Si je pouvais je le tuerai ou pire encore je le ferais souffrir comme lui m'avait fait endurer tout ça.
Il remarquait que je ne voulais pas lui répondre face à cette question ridicule, alors il continuait à m'énerver encore plus.

— Mais quoi ! Arrête il n'était pas si mal ! Je vais te dire , je crois que c'était le meilleur de tous ! disait-il en se prenant un fou rire solo.

Vous vous demandez sûrement pourquoi je ne parle pas de ma mère.
Et bien en fait il n'y avait pas grand chose à dire à son sujet.
Elle s'était marié avec ce Tom que je haïssais de tout mon cœur.
Mon vrai père j'ignorais complètement qui c'était et où est-ce qu'il se cachait.
Peut-être qu'il s'était remarié ? Enfui de cette ville ? Mort ?
J'en savais absolument rien.
De toute manière, ce n'était pas aujourd'hui que j'allais demander à avoir un père à mes côtés si il n'avait jamais essayé à me voir ou à me contacter.
Je savais juste que ma mère était parti. Non, elle n'était pas morte enfin c'était ce que ce psychopathe de beau père m'avait dit. Mais en grandissant j'ignorais si je devais le croire ou pas.
J'avais essayé de la chercher mais je n'avais rien trouvé sur elle.
Je n'avais pas trop de souvenirs.
La seule chose dont je m'en souvenais uniquement c'était qu'un jour elle m'avait emmenée au zoo, j'avais hurlé en voyant les lions alors elle m'avait pris dans ses bras et je l'avais tenu très fort.
Je me rappelais encore de son odeur de jasmin.
Et ensuite elle m'avait déposé à la maison. Elle s'était disputé avec Tom et elle était parti. Pour de bon.
C'était tout ce que je m'en souvenais.
Je m'étais dit que si un jour je la verrais je ne pensais pas que je serais capable de la reconnaître mais qu'elle si. 
Parce que...
Parce que quand elle était parti j'étais vraiment tout petit.
Mais après tout, une mère pouvait-elle ne pas reconnaître son fils ?
Si ?
J'avais toujours un mini espoir de pouvoir peut-être la retrouver...

***

Si t'étais là...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant