Si t'étais là...

Chapitre 68: Isaac

Il dépassait complètement les bornes.
Je le pris par le bras et l'emmena dehors.

— Lâche-moi tout de suite. Ça va pas ?

— C'est toi ça va pas ! Tu veux te faire tuer ou quoi mec ? m'énervais-je.

— J'en ai marre. me répondit-il.

— Marre de quoi ? Tu viens à peine de commencer t'es pas sérieux !

— Et alors ? T'es sourd ou quoi ? J'arrête.

— Ne fais pas ça sinon...

— Sinon quoi ?

— Je n'ai pas le choix que de le dire à Tom.

— Écoute, je n'ai jamais voulu faire partie de tout ça ok ?

— Mais tu ne peux pas faire marche arrière ! Quand il le saura tu seras foutu c'est sûr tu ne sais pas de quoi il est capable.

— Qui t'as dit qu'il le saura ? Tu aimes jouer avec Emma ? Faire semblant que vous êtes amis alors qu'en vrai vous voulez du mal à sa famille ?

— Non mais je n'ai pas le choix c'est tout.

— Si justement. Fais comme moi. Avant que tu l'appelles, je devais tout lui dire sur toi de toutes les façons.

— Heureusement que je l'ai appelé... soufflais-je.

— Aller Isaac ! Pourquoi tant hésiter ? Tu ne l'as jamais aimé ce malade !

— Mais si elle sait tout, je veux dire tout je suis dans le pétrin !

— Peut-être pas. Elle appréciera sûrement ton geste de lui avoir tout confié. Comme moi.

— Ce n'est pas pareil. pensais-je.

— Pourquoi ? répondit-il sans comprendre.

— Arrête de jouer le mec naïf ! dis-je avec un sourire narquois.

— Mais de quoi tu parles et arrête avec ce sourire !

— Elle te kiff tu vois pas ?

— Qui ? Emma ? Alors là t'es carrément à côté de la plaque.

— Tu ne comprends vraiment rien aux filles ...

— C'est toi qui parle ! Bon je retourne la voir et tout lui dire. Alors c'est soit tu viens, soit et bah tant pis...

Je ne répondis pas. Je le laissais partir.
Je m'assis sur un banc et pris mon téléphone.
Est-ce que j'allais regretter ce que j'étais sur le point de faire ? Sûrement.

- Allô ? Tu n'as toujours pas compris que je travaille ? répondit-il d'un ton grave et sévère.

J'attendis quelques secondes avant de raccrocher.
Son ton m'avait refroidi comme une douche de glaçon.
C'est lui qui allait perdre !
Je me levais et décidais moi aussi de tout avouer.
En vérité, je ne voulais pas que ce soit Tyler qui allait le faire à ma place.
Je ne saurais pas comment Emma réagirait. 

— Ouais, vous êtes où ? Pourquoi vous êtes partis sans me le dire ? m'énervais-je.

— Eh oh tout doux, on a dû partir parce que les policiers n'ont rien voulu savoir.

— Surtout ne me le dis pas !

— Je te rappelles ce que tu m'as dit ? Que je ne servais à rien...