Chapitre 33

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J'ai la bouche pâteuse, et les yeux qui me brûlent. J'ai pourtant passé une bonne nuit, à l'abri des cauchemars et de tout ce qui pourrait perturber mon sommeil. Je me dirige vers la cuisine pour prendre un grand verre d'eau, mais je fais un bond quand je remarque que Max est là, assis une chaise à attendre dans la cuisine.

« -Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'as fait une de ces peurs ! Ne recommence jamais je t'en supplie. »

Max ne bouge pas, il reste assis, le regard impassible, et totalement silencieux. Moi qui m'étais approchée pour l'enlacer, je recule pour mieux l'observer.

« -Max tout va bien ?

-Non rien ne va. C'est ta mère qui m'a laissé entrer. »

Il garde la même position qu'il y a dix secondes. On pourrait croire qu'il a vu un fantôme à l'autre bout de la pièce.

« -Oh, allons je suis sûre que ça va passer. »

D'un coup, il crie plus fort que je ne l'ai jamais entendu.

"- Mais comment tu peux encore être sûre de quelque chose Ella? Je crois que tu ne te rends pas compte que là, quelque part, quelqu'un que l'on connaît sûrement très bien et l'homme qui a tué Enora. Comment tu peux être sûre ? Dis-le-moi, parce que moi je n'ai jamais été aussi perdu de ma vie. »

Je prends en considération ce qu'il vient de me dire. Comment est-ce que j'ai fait pour ne pas ressentir la même chose que lui ? Je me suis levée ce matin, en pensant que tout irais bien aujourd'hui, pendant qu'il était là, à se torturer l'esprit. Je me sens encore une fois coupable de ne pas avoir agi de la bonne façon.

« -Je suis désolée Max, je ne m'étais pas rendue compte réellement de la gravité de la situation.

-Si je suis venu te voir c'est pour une raison.

-Quoi, tu sais qui est Vladimir ?

-Non, mais j'en ai marre d'attendre que la solution arrive comme ça. Il faut qu'on se bouge. Qu'on fasse quelque chose pour stopper ce calvaire. Qu'on trouve de nouvelles pistes.w

-Je suis d'accord avec toi. Je ferais tout ce que tu veux pour t'aider. Moi aussi je veux en finir.

-Parfait. Alors on va faire comme ça. »

Et il me chuchote à l'oreille le plan le plus risqué, le plus foireux que j'ai jamais entendu, mais surtout le plan qui nous mènera à coup sûr à la victoire.

Après les cours, je saute dans le premier bus pour arriver chez moi le plus vite possible. Pas le temps de faire un bisou à ma mère qui est rentrée plus tôt que prévu, je monte dans ma chambre et je ferme la porte à clé. Il va falloir que je sois rapide, et que je trouve tout le matériel nécessaire avant que Max vienne me chercher. Je ne sais pas trop de quoi j'ai besoin, alors je prends tout ce qui pourrait nous être utile. Je fourre le tout dans un grand sac de sport bleu marine, et je file à la salle de bain pour me changer. En sortant, je regarde l'heure sur ma montre. C'est l'heure. Je dévale les escaliers quatre à quatre, je dis préviens ma mère que je ne rentrerais pas trop tard, et je monte directement dans la voiture de Max qui m'attend devant chez moi. Le timing est parfait, et la nuit commence à tomber comme on l'avait prévu. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais je sens que l'on va réussir. De tout de façon on n'a pas le droit à l'erreur. Max s'est un peu habillé comme moi. Il porte un jean et un sweat noir, et des chaussures de sport, au cas où on aurait besoin de courir vite. Je tape nerveusement du pied, alors que Max lui tape doucement le volant avec son index. On peut sentir à quel point la tension est palpable, à quel point on n'a peur de ce qui pourrait se produire.

« -Tu as bien tout pris ?

-T'inquiètes pas. »

Bon apparemment, il ne veut pas vraiment faire la conversation, alors irritée par le ton de sa réflexion je m'enfonce dans mon siège, et je croise les bras l'air renfrogné.

Nous arrivons au commissariat de police de la ville. Durant le trajet, j'ai largement eu le temps de paniquer encore plus, mais maintenant que j'y suis, je crois que je pourrais fondre sur place tellement je suis stressée. Le bâtiment est assez imposant. Il a été rénové récemment car les murs sont plus que blancs, les fenêtres ni quelles, et les lettres au-dessus de la porte d'entrée : « police municipale » sont encore bien dorées et en parfait état. Nous devons encore attendre un petit moment avant la fermeture, alors nous décidons de nous garer un peu plus loin du poste, mais suffisamment proche pour pouvoir retourner au véhicule rapidement en cas de problème. J'angoisse, j'ai peur de ne pas être à la hauteur, et que Max soit déçu de moi et qu'il ne me fasse plus confiance pour autre chose. Au fur et à mesure que les minutes passent, les employés commencent à sortir au compte-goutte du bâtiment. Certains en sortent seuls, d'autres en groupe qui se dirige vers le restaurant juste à côté pour un dîner entre collègues bien mérité. Nous attendons encore dans la voiture car ce n'est pas le bon moment. Il viendra, quand le Lieutenant Ramirès, en charge de la fermeture, passera la porte de sortie, et à ce moment-là le plan pourra être enclenché.

Les heures passent, mais toujours aucune nouvelle du Lieutenant. J'espère qu'il va bientôt se décider à pointer le bout de son nez, parce que je ne pourrais pas supporter la tension encore longtemps.

« -Tu es sûr qu'il travaille aujourd'hui ?

-Oui, j'ai appelé dans la matinée pour demander s'il était là parce que je souhaitais le rencontrer, et on m'a affirmé que oui.

-Alors pourquoi il ne sort pas ?

-Je ne sais pas, peut – être qu'il veut finir quelque chose avant de partir. Peut-être qu'il travaille sur l'enquête. Il ne va pas tarder promis. »

Max n'a pas l'air pourtant si rassuré que ça. Il se ronge les ongles d'une main, pendant qu'il continue de taper le volant de l'autre, ce qui montre bien a quel point il est aussi tendu que moi. Mais je ne dis rien de peur qu'il s'énerve.

Vers les 23 heures, toujours aucune nouvelle du Lieutenant, alors je sors pour nous acheter à manger à la supérette du coin. J 'achète ce qui me tombe sur la main c'est-à-dire des chips au fromages, des brownies, et des minis carottes. Je passe devant le houmous, et j'ai une irrésistible envie d'en acheter pour accompagner mes carottes. Je prends le plus gros pot, même si je sais très bien que je ne le finirais jamais. Le vendeur à la caisse dévisage mon panier devant mes choix étranges. Je paye vite et je retourne à la voiture.

« -J'ai acheté du houmous et des car...

-Chut ! Toutes les lumières viennent de s'éteindre il ne va pas tarder à sortir de son trou. 


Yeah j'ai réussi à poster un chapitre comme je vous l'ai promis ! À votre avis que va t'il se passer ?

Best Friends For NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant