Chapitre 29

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Je remarque aussi que je n'avais pas ouvert le message de l'autre numéro. Je l'ouvre :

« -Coucou Ella c'est Sam, il faudrait qu'on se voit, j'ai trop de choses à t'expliquer. »

Je ne répond pas, parce que je ne sais pas quand est-ce que j'aurais le temps de le voir, et j'ai déjà les pensées assez prise par Logan ; Je n'oublies pas qu'il faudra que je lui réponde le plus vite possible.

J'éteins mon téléphone, et je me prépare pour la nuit de ce soir.

Contrairement aux dernières nuits où mon chagrin, ma tristesse et ma colère se noyaient dans un sommeil profond, cette fois ci je ne ferme pas l'œil de la nuit. Le moindre bruit me fait sursauter, et je vais toutes les heures aux toilettes, pour pouvoir m'enfermer à clé dans un endroit « protégé » et avec de la lumière. L'obscurité de ma chambre me joue des tours, et j'imagine que mes cauchemars se tapissent dans les recoins, attendant que je m'endorme pour me dévorer. J'ai la sensation que là, quelque part dehors, Logan et là, comme moi, les yeux grands ouverts, mais contrairement à moi, il aurait peur d'un cauchemar tout particulier : lui-même. J'espère qu'au fond de lui il se dégoûte, et qu'il ne puisse plus se supporter. J'espère qu'il ai peur de lui– même , et de ses propres démons. J'espère qu'ils le dévoreront de l'intérieur, et qu'ils lui prendront tout, comme il me l'a si bien fait. Je n'arrive pas à comprendre ce qui à pu le pousser à faire un tel acte, à faire la chose la plus impardonnable qu'il puisse exister. Et je me dis que même s'il avait ses raisons, comment, comment a-t-il pu ? Mon cœur, me dis d'aller lui parler, pour qu'il puisse s'expliquer, mais mon cerveau me dit que je dois l'oublier, et qu'il serait inacceptable de lui adresser la parole, même pour lui donner l'heure . Je cogite pendant des heures, à me retourner dans mon lit, à sursauter, en ayant cru voir quelque chose bouger, en entendant le vent siffler. Je me retrouve face à moi même pendant une période interminable, à me mettre à la place d'un criminel, à m'imaginer la scène, horrible puisse t'elle être, et après tant heures, sans dormir, je décide d'entrouvrir mon volet pour laisser rentrer l'air du dehors, cet air si frai qui envole mes pensées en même temps qu'il glisse sous les feuilles des arbres. Surprise, la lumière aveuglante du jour viens m'éblouir, si bien que je dois me cacher les yeux à l'aide de mon bras, le temps de m'habituer, à la forte luminosité du dehors. J'ai donc passée une nuit blanche, la première à vrai dire. Jamais je n'aurais pensé qu'elle ressemblerait à ça, avec la peur profonde qui te tient compagnie dans ton lit, comme une vielle amie, qui attend seulement le lendemain matin pour retourner chez elle. Machinalement, je prépare mes vêtements, je vais au toilettes, puis à la cuisine. Je fais tout d'un geste las. Je suis épuisée, de chaque jour devoir me demander si enfin cette journée, pourra être meilleure que celle que j'ai vécu la veille, marre de me demander si j'ai encore le droit de connaître le bonheur, marre de devoir affronter la vie qu'est la mienne. C'est comme si je rejouais sans cesse le personnage d'une pièce de théâtre miteuse, une tragédie peut-être, sans aucune fin heureuse. Je reprends le bus, encore une fois, je rentre de ce lycée toujours aussi insipide, sans la moindre couleur, et qui attends depuis de nombreuses années, un coup de peinture. Les murs s'affaissent, comme si lui aussi était lassé de sa vie, que lui aussi avait la tête baisée et le dos courbé comme moi, déambulant dans les couloirs avec un teint blafard, et des tombes sous les yeux. Je n'ai pas oublié de mettre ma capuche, comme me l'avait précisé Max, même si j'en ai marre de devoir suivre les directives de quelqu'un à la lettre. Les premiers cours commencent, mais j'ai la tête ailleurs comme depuis quelques semaines maintenant. Je n'ose pas bouger de peur de croiser le regard de Logan, et j'ai l'impression d'avoir un couteau sous la gorge qui m'empêche de respirer. Plus les minutes passent, plus j'ai la sensation que Logan et juste derrière moi, tenant ce couteau qui m'oppresse tant, et qu'il peu a tout moment me trancher la gorge.

Best Friends For NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant